La mission spéciale de suivi de l’OSCE : la situation à l’est de l’Ukraine est ambigüe, il y a eu quelques victimes

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Kiev, le 29 octobre 2015. La situation à l’est de l’Ukraine est ambigüe. Pendant les deux mois du cessez-le-feu, il a été généralement respecté. Cependant, la mission spéciale de suivi de l’OSCE a constaté plusieurs incidents qui ne peuvent être interprétés ni comme des entraînements, ni comme des déminages. Dans certains cas, il y a eu des victimes », a constaté Alexandre Hug, responsable adjoint de la mission de l’OSCE en Ukraine, lors d’une conférence de presse à l’Ukraine Crisis Média Center.

Selon M. Hug, la mission spéciale de suivi de l’OSCE  continue à superviser le retrait des chars, des pièces d’artillerie d’un calibre jusqu’à 100 mm et des mortiers d’un calibre jusqu’à 120 millimètres. La mission a voulu visiter les lieux où se trouvaient les armements. «Les séparatistes ont refusé de laisser la mission accéder aux lieux où se trouvaient les armements. Il est évident qu’une telle entrave au processus de vérification est une violation des Accords de Minsk», a souligné Alexandre Hug. Néanmoins, la mission a pu constater la présence de véhicules de combats dans les zones de sécurité. «Le drone de la mission a aussi enregistré 27 chars sur le territoire contrôlé par les forces séparatistes dans la région de Donetsk».

Le déminage du territoire se poursuit et on peut déjà constater certains résultats positifs. La mission a uni ses efforts à ceux du Centre commun de contrôle et de coordination du cessez-le-feu, afin d’effectuer les travauxs nécessaires dans la région. «Mais cela n’est qu’une goutte d’eau dans la mer. Il est nécessaire d’harmoniser nos actions sur le déminage, c’est une question d’urgence […] Il faut marquer les zones dangereuses sur les cartes, les clôturer et, finalement, neutraliser les mines pour que les gens soient en sécurité», a déclaré le responsable de la mission de l’OSCE en Ukraine.

Lors d’une rencontre avec les personnes déplacées de Pisky (un village de la région de Donetsk) les gens ont déclaré aux représentants de la Mission qu’ils redoutaient que leurs maisons ne soient cambriolées. «Puis à Pisky nous avons pu observer plusieurs indices de cambriolage. De plus, dans le village nous avons vu passer un camion militaire chargé de meubles, de matelas et de cadres des fenêtres», a précisé M. Hug.

À Debaltseve, une ville contrôlée par l’autoproclamée République Populaire de Lougansk, les observateurs ont vu des maisons endommagées ne pouvant être réparées, des gens armés et des véhicules militaires partout dans les rues. Selon M. Hug, les habitants de la ville «mènent une existence très sommaire».

En ce qui concerne l’incident avec Maksym Udovychenko, qui n’est plus représentant de l’OSCE, M. Hug a fait la déclaration suivante : « Nous avons pris au sérieux ce qui est arrivé. La conduite d’une seule personne peut injustement ternir la réputation de toute l’organisation. C’est un cas isolé, mais la mission spéciale de suivi compte plus de 600 observateurs dont le travail professionnel quotidien est inlassable et qui ne se comportent pas de la même façon que ce monsieur. Notre personnel respecte un Code de conduite et il arrive souvent qu’il travaille dans des conditions extrêmement difficiles et dangereuses. Leur professionalisme, leur diligence et leur travail en général mériteraient peut-être un reportage particulier». M. Hug a ajouté que l’OSCE n’avait pas de procédure spéciale d’habilitation dans le domaine de la sécurité, parce que c’était une mission civile. De plus, le système de recrutement du personnel ne prévoit pas qu’on porte une attention particulière à l’origine ethnique des candidats.