Kiev, le 1 décembre – Le projet du Service de Sécurité de l’Ukraine «On t’attend à la maison » permet aux anciens combattants des soi-disant républiques populaires de Donetsk et de Lougansk de revenir à la maison de manière officielle et à la vie normale sur le territoire ukrainien. Le programme a démarré cet été et depuis, une centaine d’anciens combattants pro-russes d’Avdiivka, de Roubijne, de Droujkivka, de Konstantinovka et d’autres villes du Donbass en ont bénéficié. Ils sont soumis à un examen spécial qui permet de décider s’il est possible de les soustraire à la responsabilité pénale ou de l’atténuer. « Ce programme offre l’occasion à nos citoyens, qui avaient fait un faux pas pour des raisons différentes : émotions, influence de la propagande russe et qui ont compris par la suite tous les dommages causés à notre pays, de se repentir et d’essayer de commencer une nouvelle vie dans un pays démocratique », a déclaré Igor Koutepov, auteur du projet, colonel dans le Service de Sécurité d’Ukraine lors d’une conférence de presse on-line à l’Ukraine Crisis Média Center. Cependant, il a souligné que ce programme n’a pas été conçu pour les personnes «ayant du sang sur les mains».
Le Service de Sécurité a décidé de lancer ce programme après avoir été informé du grand nombre de séparatistes souhaitant revenir à une vie normale en Ukraine. Il ne s’agit pas uniquement de ceux qui ont tenu les armes, mais aussi ceux qui ont aidé les combattants pro-russes.
Selon Igor Koutepov, on travaille surtout avec les familles des combattants qui sont restées dans les territoires ukrainiens. Les journalistes qui couvrent le programme dans l’espace médiatique ont un rôle très important. Les proches des séparatistes contactent le Service de Sécurité pour l’informer de la volonté d’anciens séparatistes de revenir à la vie normale et ensuite le Service contacte directement la personne. «Mais nous considérons que la personne doit comparaître devant la justice, en vertu de la loi ukrainienne, pour chaque infraction commise. Pour cette raison, nous étudions attentivement le dossier de chaque personne qui exprime la volonté de revenir, nous vérifions dans nos bases de données le degré de son implication dans des activités terroristes. Si la personne essaie de dissimuler des informations, elle sera poursuivie en justice».
L’ancien combattant est accueilli par un agent du Service de Sécurité qui transmet son dossier aux forces d’application de la loi. La procédure inclut une enquête préliminaire, le transfert du dossier au Tribunal et si la personne est reconnue non-coupable, la poursuite criminelle est arrêtée. «Pour nous, il est très important de voir la repentance de la personne et sa volonté de coopérer avec les autorités d’application de la loi afin d’établir toutes les circonstances de son implication dans les groupes armés ».
Selon colonel, les anciens combattants donnent une information importante sur la participation de la Fédération de Russie dans le conflit à l’est de l’Ukraine, sur l’armement, les entrainements et les bases des combattants.
