Les étrangers aident l’Ukraine, car ils croient en Ukraine. Maintenant, il est important que les Ukrainiens aussi croient en eux

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Kiev, le 11 décembre 2015 – En une année, l’association française «Smile for Ukraine » a réalisé des consultations psychologiques individuelles pour environ 650 militaires ukrainiens, a organisé des séminaires pour 130 psychologues et bénévoles et les représentants de l’association ont effectué 15 voyages dans la zone du conflit. «Avec l’association France Ukraine Solidarité, nous avons distribué plus de 500 kg d’aide humanitaire aux enfants orphelins, notamment des vêtements et des jouets. Nous sommes là pour aider tous ceux qui ont été touchés par ce conflit, pour diminuer les conséquences traumatiques pour eux, pour que l’Ukraine revienne au plus vite à la vie normale », a déclaré Nicolas Tacussel, lors d’une conférence de presse à l’Ukraine Crisis Média Center. «Nous travaillons dans plusieurs directions : nous faisons des voyages dans la zone du conflit, nous réalisons des consultations individuelles, nous aidons les orphelinats et en plus, je dois aussi m’occuper de mon bureau de consultations à Paris . Je viens de rentrer de Paris et ce soir, je pars à Kharkiv pour faire un séminaire pour des psychologues qui travaillent avec les militaires de différents bataillons».

En 2016, les bénévoles de «Smile for Ukraine» ont prévu de travailler dans deux directions principales. La première est l’organisation de formations pour les militaires afin qu’ils apprennent à maîtriser leurs émotions dans les situations de stress et les préparer ainsi au stress qu’ils vivront sur la ligne de front. La deuxième direction est un travail systématique avec les enfants orphelins. Selon Nicolas Tacussel, ces enfants, surtout ceux qui vivent dans les régions frontalières, ont un besoin important de soutien psychologique. «Ils ont subi beaucoup de traumatismes : la perte de leurs parents ou l’abandon, les pères de certains sont morts en défendant l’Ukraine. Et en plus, ils continuent à vivre dans la zone de guerre. Nous avons visité un orphelinat sur la ligne de front, il n’y a qu’un seul psychologue pour s’occuper de 152 enfants », a souligné Nicolas Tacussel, avant d’ajouter qu’il était très important d’apaiser ces enfants, car beaucoup d’entre eux ne comprennent pas les raisons pour lesquelles cette guerre a éclaté, ils éprouvent beaucoup de colère et de rancœur et cela pourrait avoir des conséquences négatives pour l’Ukraine». Donc, étant donné la situation, en janvier 2016, «Smile for Ukraine» prévoit d’organiser déjà des séminaires pour 10 psychologues qui partiront ensuite dans les orphelinats.

L’association ukrainienne est ouverte à  la coopération avec les ONG, mais aussi avec les ministères et d’autres organisations. «Je comprends que l’Ukraine vit dans le traumatisme, mais il ne faut pas se complaire dans ce traumatisme, il faut projeter en avant. Il y a beaucoup de choses qui ont changé en Ukraine – au niveau du gouvernement, au niveau des réformes qui ont été faites. On s’occupe plus des soldats et des enfants, mais il faudrait un programme pour les civils, pour leur redonner foi dans le futur, pour les aider à passer cette période difficile que l’Ukraine vit actuellement. Il faut vraiment croire en l’avenir. Les gens qui aident l’Ukraine croient en l’Ukraine, et il faut que les Ukrainiens croient en l’Ukraine», a résumé Nicolas Tacussel.