L’impunité reste le plus grand problème de l’Ukraine – Amnesty International

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Kiev, le 24 février 2016 – Amnesty International en Ukraine signale une offensive globale à l’encontre des droits et libertés de l’homme. Le rapport de cette organisation a été présenté par les experts de l’organisation lors d’une conférence de presse à l’Ukraine Crisis Média Center.

La partie du rapport consacré à l’Ukraine est centrée sur l’enquête des crimes commis par l’ancien gouvernement contre les manifestants lors de la Révolution de la Dignité, concernant le conflit armé, les «prisonniers politiques», les droits des LGBT, les violences des droits de l’homme en Crimée. «Le plus grand problème de l’Ukraine reste l’impunité. Cela concerne les crimes de guerre commis par les deux parties du conflit à l’est de l’Ukraine, ainsi que les crimes commis lors de la Révolution de la Dignité», a déclaré Tetyana Mazour, directrice d’Amnesty International en Ukraine. Selon elle, les enquêtes des crimes du Maїdan ne progressent pas. Les experts sont aussi inquiets que le Bureau d’investigation d’État – qui deviendra le seul organisme responsable des enquêtes des crimes du Maїdan – n’existe que sur le papier. Le budget d’État 2016 ne prévoit pas de financement pour ce Bureau.

Selon Krasimir Yankov, chercheur pour Amnesty International en Moldavie, Belarus, Ukraine, les militaires ukrainiens et les séparatistes pro-russes commettent des crimes de guerre à l’est de l’Ukraine. «Cependant, il faut préciser qu’en Ukraine, des organismes enquêtent sur ce genre de crimes, tandis que les soi-disant républiques populaires de Donetsk et de Lougansk ne le font pas».

Il est à noter qu’en Crimée, personne n’enquête sur la disparition des activistes pro-ukrainiens et tatars. Selon Krasimir Yankov, il existe suffisamment de preuves que ces disparitions ont été organisées par les combattants pro-russes et les forces de «défense de la Crimée». On parle aussi de représailles systématiques, de violences de la libérté de parole et de rassemblements pour tous ceux qui ne soutiennent pas le pouvoir russe dans la péninsule. La communauté des Tatars subit également des représailles systématiques, notamment les arrestations des leaders du Majlis et l’interdiction de la chaîne tatare ATR. «C’est une campagne organisée contre toute dissidence qui continue. Natalya Poklonska, procureur de Crimée a notamment proposé, via les médias, à Refat Tchoubarov de revenir en Crimée, sans lui avoir précisé que le tribunal avait délivré un mandat d’arrêt contre lui».