Il est très important de rétablir la vérité et cette vérité ne contredit nullement l’héroïsme du Maїdan

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Kiev, le 24 février 2016 – «Notre film appelle à un débat, qui n’est peut-être  pas très plaisant pour nous. Mais nous pensons qu’il est primordial pour nous  d’établir la verité. Et cette vérité n’enlève rien  à l’héroïsme, à la mémoire et au fait que les gens étaient non-armés sur la rue Instytoutska », a déclaré Anastasia Stanko, une des auteures du cycle de recherches «Sur les pas de la Révolution » lors d’une conférence de presse à l’Ukraine Crisis Média Center. Ce jour-là, elle a présenté un des films du cycle «20 février. Fracture».

Au cours de son enquête, des journalistes d’investigation ont rencontré des enquêteurs qui travillent sur des cas de meurtres de représentants des forces de l’ordre.  Dans les dossiers, on relève  des épisodes  de tués, mais aussi de blessés parmi les représentants des forces de l’ordre. «C’est ainsi qu’on a eu l’idée d’inclure dans le film des séquences sur ces personnes, mais aussi sur les manifestants qui utilisaient les armes».

Amgelina Koryakina, auteure du cycle déclare qu’une partie des événements ayant eu lieu sur la rue Instytoutska a été filmée par de nombreux journalistes et  pourtant,  ce qui s’est passé tôt le matin n’est toujours pas compréhensible. On ne sait toujours pas ce qui a provoqué le départ des représentants des forces de l’ordre du Maїdan. «Les événements de la matiné du 20 février ne peuvent pas être exclus du contexte de trois mois de manifestations sur le Maїdan. Dans ce prologue, on note un point de non-retour dans les actions de protestation, point  dû avant tout aux violences commises par l’État, en raison des lois scélérates du 16 janvier».

Le film montre des témoignages de plusieures personnes, par exemple, celui de Sergiї Trapezoune, qui n’a survécu que par miracle. «C’est un témoin très important des événements de la rue Instytoutska. Cette personne  se souvient des circonstances dans lesquelles elle a été blessé et des circonstances dans lesquelles au moins 3 personnes autour d’elle ont été tuées. On ne peut pas prouver que des forces spéciales ont tiré sur des personnes non-armées. Nous avons l’exemple d’une personne qui a été blessée par des balles tirées de deux armes différentes. Les forces de l’ordre tirent sur la foule. Nous savons que 4 personnes ont été tuées en l’espace d’une minute », explique Anastasia Stanko. Les journalistes savent désormais que les anciens combattants des forces anti-emeutes «Berkut»  se cachent surtout en Russie, deux personnes sont parties en Europe par la Pologne et  quelques-unes se trouvent en Crimée ou dans le Donbass occupé. Il n’y a que 5 personnes qui ont été arrêtées en Ukraine, y compris l’adjoint commandant Oleg Yanichevskiї.