La procédure d’entrée des étrangers en Crimée est longue, bureaucratique et empêche les défenseurs des droits de l’Homme, avocats et journalistes de travailler dans la péninsule

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Kiev, le 29 février 2016 – «Malheureusement, l’Ukraine ne peut défendre les droits des citoyens ukrainiens sur le territoire de la péninsule occupée. Cependant, elle arrive à mettre des obstacles face à ceux qui sont prêts à le faire, par exemple les ONG et les avocats», a déclaré Tetyana Petchontchyk , directrice du Centre d’information sur les droits de l’Homme lors d’une conférence de presse à l’Ukraine Crisis Média Center.

«Les droits des citoyens ukrainiens habitant en Crimée ne peuvent désormais être défendus que par des avocats russes, qui ne sont pas sur la liste des personnes à qui l’Ukraine délivre des autorisations spéciales d’entrée en Crimée. Donc, les avocats russes qui travaillent en Crimée restent hors la loi», explique Tetyana Petchontchyk. Sa collègue, Olexandra Romatseva, coordinatrice du Centre des libertés civiques explique que la procédure d’obtention de l’autorisation de séjourner en Crimée est longue et compliquée. « Pour pouvoir aller en Crimée, les avocats et les représentants des ONG internationales  doivent demander la permission auprès du ministère des Affaires étrangères ukrainien et cela prend  un mois au minimum. Après avoir obtenu la permission du MAE, la personne doit se déplacer et se présenter au Service douanier. La situation est bien étrange : on met beaucoup d’obstacles face aux personnes qui respectent la loi ukrainienne, tandis que ceux qui s’en moquent, n’ont aucun problème pour aller en Crimée : il leur suffit de prendre un avion Moscou-Simferopol.

Dmytro Makarov, défenseur russe des droits de l’Homme et membre de la Mission de Crimée de défense des droits de l’Homme, explique qu’il est important d’augmenter le nombre des observateurs internationaux. Pourtant, les membres des missions de surveillance se voient refuser l’autorisation d’entrer en Crimée. «La situation est paradoxale : les personnes qui respectent la loi ukrainienne, à savoir, les avocats, les journalistes, les défenseurs des droits de l’Homme sont sans cesse confrontés aux obstacles bureaucratiques. Il faut changer cela, car ces personnes choisiront d’aller en Crimée par Moscou, surtout s’il s’agit d’un cas d’urgence».

Tetyana Petchontchyk a souligné qu’il était nécessaire de simplifier la procédure d’obtention de l’autorisation d’entrée en Crimée pour les étrangers, à savoir, leur permettre de déposer un dossier non seulement en ukrainien, mais aussi en anglais, et le faire dans les consulats ukrainiens à l’étranger sans devoir obligatoirement se déplacer en Ukraine.