Presque un tiers des enfants de la zone du conflit ignorent les règles de conduite avec des objets explosifs – l’UNICEF

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Kiev, le 4 avril 2016. Parmi les 3,7 millions d’Ukrainiens touchés par le conflit à l’est du pays il y a beaucoup d’enfants. C’est pour eux en particulier que les objets explosifs et les mines constituent une menace. L’UNICEF a récemment réalisé une enquête parmi les familles des régions de Lougansk et de Donetsk pour définir si les enfants savaient comment agir dans le cas où ils trouveraient un objet explosif. Nous avons également mené une recherche sur les efforts des autorités ukrainiennes, des organisations internationales et non-gouvernementales dans ce domaine, a déclaré Giovanna Barberis, chef de l’UNICEF en Ukraine, lors d’une conférence de presse à l’Ukraine Crisis Media Center.

Selon les résultats de cette étude, 26% des adultes et 13% des enfants ont déjà fait l’expérience de trouver des mines et autres objets explosifs dans des lieux où ils constituaient une vraie menace – sur les routes, dans les champs, dans les jardins, dans les rues et dans les cours. «Selon les résultats de cette enquête, une fille sur six et un garçon sur 10 agiraient dans ce cas d’une manière inappropriée», affirme Giovanna Barberis. Elle a ajouté que 24% des enfants préféreraient simplement quitter le lieu dangereux, 18% ignoraient complètement ce qu’il fallait faire. De plus, 24% ne connaissaient  pas les indices indiquant la présence possible d’objets explosifs.

Giovanna Barberis a expliqué qu’une campagne d’information lancée par l’UNICEF a concerné 500 000 enfants ainsi que leurs parents ou tuteurs. De plus, un entraînement a été organisé pour 578 professeurs d’école afin qu’ils puissent expliquer aux enfants les règles de conduite dans le cas où ils apercevraient un objet explosif. Mme Barberis a ajouté que l’UNICEF prépare déjà la campagne suivante: des dessins animés pour les petits, des sites Internet pour les adolescents.

Maintenant 500 spécialistes du Service d’État des situations d’urgence conduisent des activités de déminage dans la zone frontalière, a déclaré Oleg Melnychutskyi, le premier adjoint du chef du Service d’État des situations d’urgence. En moyenne, chaque jour on fait 25 descentes sur lieu et on désamorce 150 objets explosifs. Au cours de l’année 2015, les spécialistes en ont éliminé 50 000. «Parmi tous ces objets, les plus dangereux pour la population civile sont ceux qui se présentent sous la forme de jouets ou d’objets ménagers. Dès le début du conflit nos spécialistes en ont trouvé 760», a souligné M. Melnytchoutskyi.

En ce qui concerne la campagne d’information parmi les enfants, les autorités ukrainiennes joignent leurs efforts à ceux des organisations civiques, explique Pavlo Khobzei, adjoint du ministre de l’éducation et de la science. Selon lui, les enfants sont plus réceptifs aux informations fournies par les bénévoles. Il a ajouté aussi qu’on organise un entraînement spécial pour les professeurs et les psychologues afin qu’ils apprennent ensuite les règles de conduite à leurs élèves.

Les participants à la conférence de presse ont constaté que, pour le moment, il n’y a aucun accès au territoire qui n’est pas contrôlé par le gouvernement ukrainien, aussi on ne sait  rien sur les connaissances des habitants locaux concernant ce sujet.