L’escalade du conflit en Ukraine pourrait commencer dans les six semaines à venir

La version originale de l’article a été publiée sur le Radio Svoboda

Selon le professeur Phillip A. Karber, président de la Fondation Potomac, l’escalade du conflit en Ukraine pourrait survenir dans les six semaines à venir.

« Pendant que nous discutons, les forces armées russes arrivent à la frontière avec l’Ukraine. Est-ce que ces forces armées pourront être utilisées dans les six semaines à venir ? Oui. Est-ce qu’un bon stratège militaire ayant ces forces armées sous son commandement voudrait les organiser et les utiliser ? Oui », assure le professeur. Selon lui, la quantité des forces militaires russes à la frontière avec la Russie n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui.

« Les Ukrainiens ont plusieurs raisons de s’inquiéter. Tout d’abord, la Russie concentre ses armements et hélicoptères en Crimée. Cette augmentation des armements en Crimée pourrait être utilisée afin d’attaquer le sud de l’Ukraine. Les bombardements réguliers dans le Donbass mettent à l’épreuve l’armée ukrainienne. L’artillerie et les chars russes arrivent sur la ligne de front en violant les Accords de Minsk ».

Le professeur américain a déclaré que parmi les 40 000 des combattants séparatistes, il y a 25% de Russes. « Les Russes organisent deux centres de direction militaire dans le Donbass. Ils sont gérés par des officiers russes ».

Phillip A. Karber se dit déçu par la faible réaction de l’Occident sur l’agression russe. « On peut comparer cette situation à un viol. Un criminel pousse une femme dans une petite ruelle pour la violer, elle appelle au secours et les gens qui voient cela lui répondent : « Oui, oui, nous voyons que vous allez vous faire violer, mais nous ne voulons pas intervenir pour ne pas empirer la situation ».  Elle crie : « Donnez-moi au moins une bombe lacrymogène ».  Et alors ceux qui sont comme Merkel ou Obama répondent : « Si on lui donne une bombe lacrymogène, cela ne ferait qu’augmenter la pression ». L’Ukraine est violée politiquement et militairement par la Russie. Tandis que l’Occident espère que cela se passe tout seul, si tout le monde arrête de tirer pendant une seconde ».

Les Ukrainiens sont restés seuls dans cette guerre, car l’Occident ne souhaite pas vraiment les soutenir. « Les Ukrainiens n’ont pas compris que l’objectif de tous ces événements est de changer la direction du pays. Les gens ont fait la révolution pour pouvoir rejoindre l’Occident. Et maintenant, l’Occident dit : « Et bien, nous ne sommes pas sûrs de vouloir de vous ». Cela a détruit la confiance des Ukrainiens envers leur président Porochenko, car il va à l’Occident pour demander de l’aide. Et regardez, ce que font les politiciens américains. Ils vont sur Maїdan et crient : « Nous sommes avec vous. Mais nous ne permettrons pas qu’on vous arme ».  Non seulement les armes des États-Unis ou des pays de l’OTAN, mais même des pays comme le Pakistan. Où est la justice alors? ».

Phillip A. Karber est revenu d’Ukraine il y a quelques semaines. Après avoir analysé les actions des Russes, il a conclu que les Ukrainiens ne devraient pas se méfier de l’armée russe dans le Donbass ou en Crimée, mais plutôt se méfier de la capacité de la Russie d’attaquer là ou l’armée ukrainienne est absente.