Crimée/Accident chimique, Elections/«RPD»/«RPL», Eglise autocéphale

Situation dans la zone du conflit

Les combattants pro-russes ont tiré sur les positions ukrainiennes en déployant des fusils-mitrailleurs, des lance-grenades et des armes légères, notamment près de Krymske, Myronivskyi, Zaitseve, Choumy, Opytne, Pisky, Pavlopil, Hnoutove, Vodyane et Lebedynske. Malgré l’accord sur le cessez-le-feu conclu à l’occasion du début de l’année scolaire, le nombre d’attaques a augmenté.

Le 5 septembre, les troupes pro-russes ont tiré sur le quartier résidentiel du village de Krasnohorivka. Cette attaque a causé un incendie, une maison de civils a été endommagée. Les soldats ukrainiens et les pompiers des Forces unies ont localisé le feu.

Deux soldats ukrainiens sont morts le 8 septembre dans un accident de la route.


Accident chimique en Crimée: l’usine a suspendu ses opérations

L’usine chimique «Titane de Crimée» a déjà complètement suspendu ses opérations, écrit l’agence russe «RIA Novosti», en se référant au député du parlement russe Mikhail Sheremet.

Au 9 septembre à 14:00, 45 personnes avaient traversé la frontière administrative entre la Crimée et la partie continentale de l’Ukraine dans les points de passage «Tchaplynka» et «Kalanchak» selon la procédure d’urgence. Tous ces gens se plaignaient de problèmes de sante après l’accident à l’usine et se dirigeaient vers la région de Kherson pour recevoir de l’aide médicale.

La catastrophe écologique en Crimée: ce qu’il faut savoir


Les élections dans les soi-disant «RPD» et «RPL»  

Suite à l’assassinat d’Alexandre Zakhartchenko, le chef de la soi-disant «République populaire de Donetsk», la situation s’aggrave. Les leaders des «républiques» autoproclamées parlent de nouvelles élections, ce qui serait une violation des accords de Minsk, tandis que la Russie essaie de se servir de l’attentat comme prétexte pour accuser l’Ukraine.

De nouvelles élections.Les députes du soi-disant «Conseil populaire de la RPL» ont promulgué un décret sur des élections au soi-disant «parlement» de la «RDL» le 11 novembre 2018. Dans la soi-disant «RPD», une décision analogue a été prise. En outre, le «Conseil populaire de la RPD» a démis de ses fonctions le chef de la soi-disant «RPD» en raison de sa mort et a transmis son mandat à Denis Pouchiline jusqu’aux élections.

Le leader de la ‘RPD’ est mort: quelle est la suite?

Ce qu’il faut savoir sur le nouveau chef de la «RPD», Denis Pouchiline. Denis Pouchiline, âgé de 37 ans, est né à Makiïvka dans la région de Donetsk. Il a fait ses études à l’Académie nationale de construction et d’architecture du Donbass, mais ne les a pas terminées. Le 5 avril 2014, Pouchiline devient «l’adjoint du gouverneur de la région de Donetsk», Pavel Goubarev, qui est ensuite arrêté par le service de sécurité ukrainien. Pouchiline se met à la tête d’une manifestation pro-russe à Donetsk dont les participants demandent un référendum semblable à celui de Crimée. Le lendemain, ils prennent le contrôle du bâtiment de l’administration de la région de Donetsk.

Le 15 mai 2014 Denis Pouchiline prend la tête du bureau du «Conseil suprême de la RPD», une autorité supérieure de la soi-disant république à cette époque. Le 18 juillet il quitte cette fonction volontairement pour devenir coordinateur et co-président du mouvement social et politique, le «Front populaire de Novorossia».

Le 9 novembre 2014, le soi-disant leader de la «RPD», Alexandre Zakhartchenko, désigne Pouchiline comme représentant permanent de la «RPD» dans le groupe trilatéral des négociations de Minsk. Selon les informations de «Radio Liberté», Denis Pouchiline est complètement loyal à la Russie et contrôlé par le Kremlin. Son devoir est de préserver le statut quo sur ces territoires. C’est par son intermédiaire que le Kremlin peut mettre en place ses propres décisions sur le Donbass, telles que l’intégrer dans les frontières de la Russie ou insister sur sa réintégration complète à l’Ukraine.

La réaction du ministère des Affaires étrangères ukrainien. Leministère a appelé la communauté internationale à renforcer la pression sur le Kremlin en raison des intentions de l’administration d’occupation d’organiser des élections sur ces territoires des régions de Louhansk et de Donetsk, car ce serait une violation des accords de Minsk.

Le risque pour les accords de MinskSelon le 2èmeprésident ukrainien, Léonid Koutchma, représentant de l’Ukraine dans le groupe trilatéral de Minsk, la décision d’organiser ces élections dans les soi-disant «RPD» et «RPL» représente un risque pour le processus de Minsk. «Cette décision est totalement en contradiction avec les accords de Minsk. C’est un pas très sérieux qui pourrait mettre fin au processus de Minsk», a-t-il déclaré dans son commentaire aux médias vendredi dernier à Kiev. Selon M. Koutchma, cette décision n’a pas pu être prise sans une consultation avec la Russie.

La réaction des partenaires internationaux de l’Ukraine. Le Service européen pour l’action extérieure (SEAE)  a annoncé que la déclaration sur de prochaines élections dans les soi-disant «RPL» et «RPD» est en contradiction avec les accords de Minsk. Dans le communiqué du SEAE on souligne que la déclaration sur l’organisation des élections dans les soi-disant «RPL» et «RPD» «est en contradiction avec l’esprit et la lettre des accords de Minsk où figurent des propositions concrètes sur l’organisation des élections locales dans la région».

La réaction du ministère des Affaires étrangères russe. Le ministre des affaires étrangères russe Sergei Lavrov a qualifié de «sacrilège» et «inopportune» une réunion du format Normandie après l’assassinat d’Alexandre Zakhartchenko, le leader de la soi-disant «RPD», selon les informations de «RIA Novosti», le site interdit en Ukraine, écrit «Liga.net». «Nous n’abandonnons pas le format Normandie, mais il serait inopportun et sacrilège d’organiser cette réunion, surtout alors que Berlin et Paris n’ont pas condamné cet assassinat politique à Donetsk», a-t-il annoncé.


Sur la voie vers une Eglise autocéphale

Le Patriarche Œcuménique a désigné comme exarques à Kiev l’archevêque de Pamphylie Daniil et l’évêque d’Edmonton Illarion du Canadapour aider aux préparatifs de l’attribution du statut d’Eglise autocéphale à l’Eglise orthodoxe ukrainienne. L’Eglise orghodoxe Russe a exprimé «une protestation ferme» et «une indignation profonde» à cette occasion, dans un communiqué officiel sur le site du Patriarcat de Moscou. L’Eglise orthodoxe russe a annoncé que la décision de désigner les exarques a été faite «sans consultations avec le Patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Cyrille (Kiril) et le métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine Onoufrii, en violation des canons ecclésiastiques». Selon l’Eglise orthodoxe russe, cette décision «est en contradiction complète avec la position du Patriarcat de Constantinople et la position personnelle du Patriarche Bartholomew, qui a assuré à plusieurs reprises qu’il reconnaissait le métropolite Onoufrii comme le seul chef canonique de l’Eglise orthodoxe en Ukraine».

Le Patriarcat de Moscou a annoncé qu’il romprait les relations avec le Patriarcat de Constantinople si le statut de l’autocéphalie était attribué à l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Selon la déclaration du représentant du département des relations extérieures de l’Église orthodoxe russe, le métropolite Illarion, «tous les moyens de la diplomatie ecclésiastique sont déjà épuisés». Dans son commentaire sur la réunion récente du PatriarcheCyrille avec le Patriarche de Constantinople Bartholomewoù a été discuté le destin de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, Illarion a dit que «de l’extérieur, elle semblait avoir été un entretien civilisé, poli, même fraternel», mais l’autre partie «n’a non seulement pas entendu les arguments» de l’Église orthodoxe russe, mais aussi « a agi d’une façon perverse et infâme».

La diplomatie ecclésiale: Kyiv entre Moscou et Constantinople