Elections/”DNR” et “LNR”, «Espion russe»/Autriche, Culture/Wil Fields, Sport

Situation dans la zone du conflit

La semaine dernière, les forces d’occupation russes ont déployé des lance-grenades, des mitrailleuses de gros calibre et des armes légères. En outre, près de Pavlopil, l’ennemi a tiré sur les positions des Forces unies ukrainiennes avec un mortier de 120 mm. Les combattants pro-russes évitent toutefois les affrontements actifs mais essaient de maintenir une situation instable sur la ligne de collision.


Les élections dans les “DNR” et “LNR” auto-proclamées

Le 11 novembre, des «élections» de dirigeants des républiques autoproclamées ont eu lieu dans la région occupée des oblasts de Donetsk et de Louhansk. Les autorités ukrainiennes ont exhorté la population à ne pas voter et espèrent imposer des sanctions à la Russie. Les États-Unis et l’Union européenne ne reconnaissent pas non plus ces «élections», car elles sont en contradiction avec les accords de Minsk sur le règlement de la situation dans le Donbass.

Les résultats du vote. Le «vote» pour la prétendue élection a pris fin. Selon les données «officielles» des «autorités» des pseudo-républiques, le taux de participation final dans la LNR était de 77%, dans la DNR de 80,1%. Les élections à Donetsk ont été remportées par le chef par intérim de la DNR, Denis Pouchyline. Il a pris ses fonctions peu de temps après l’assassinat de l’ancien dirigeant Alexander Zakharchenko. À l’heure actuelle, Pouchyline a obtenu 60,9% des suffrages, 97,52% des protocoles ont été traités, a déclaré Olga Pozdnyakova, chef de la commission électorale de Donetsk. À Louhansk, les électeurs ont annoncé la victoire de Leonid Pasechnik (68,4% après avoir compté 96% des suffrages). Pasechnik est devenu le leader de la LNR il y a un an, quand Igor Plotnitsky a quitté son poste et la «République» après un conflit interne.

Pourquoi les gens sont-ils allés voter? Les médias contrôlés par les combattants pro-russes ont publié une photo montrant beaucoup de monde dans les bureaux de vote. «Cela s’explique par le fait que le nombre de bureaux de vote a été divisé par trois par rapport aux élections d’avant la guerre», a déclaré l’analyste de l’Institut d’information de Donetsk, Vitaliy Sizov, dans le magazine News of Donbass. La population de ces mêmes territoires, non-contrôlés par l’Ukraine, a diminué de moitié.

Pourquoi ces «élections» étaient-elles nécessaires? «C’est le processus de changement des élites dirigeantes qui a été lancé par un coup d’État à Louhansk et par une explosion à Donetsk (il s’agit de l’explosion qui a entraîné la mort du chef de la DNR, Alexander Zakharchenko), a déclaré l’analyste de l’Institut de Donetsk, Vitaliy Sizov. «Les élections se déroulent sous le «drapeau tricolore», avec le slogan «nous allons en Russie». Il s’agit, d’une part, d’une tentative de les faire voter pour une vie normale, non pas en Russie, mais au moins dans un État reconnu».

La réaction du président de l’Ukraine. Le président de l’Ukraine, Petro Porochenko, a déclaré dimanche que l’Ukraine ne reconnaissait pas les élections qui se déroulent pour des représentants d’un soi-disant gouvernement dans les territoires non contrôlés des régions de Donetsk et de Louhansk. «La plupart de nos partenaires, que ce soit les États-Unis d’Amérique, le Canada et les États membres de l’Union européenne, de la Grande-Bretagne à l’Allemagne, de la France à l’Espagne, la Lettonie, l’Estonie, la Lituanie, la Suède et la Roumanie, condamnent ces élections. Nos partenaires polonais réclament de nouvelles sanctions et cette réaction indique clairement que, d’une part, ces élections ne seront reconnues par personne, en effet il s’agit d’une violation flagrante des accords de Minsk, et d’autre part, il y a un appel à la responsabilité de la Fédération de Russie en tant qu’organisateur de ces élections», a-t-il déclaré dimanche à Paris.

Le commentaire du ministère ukrainien des Affaires étrangères. Le ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine, Pavlo Klimkine, souligne que les «élections» du 11 novembre dans le territoire occupé des régions de Donetsk et de Louhansk allaient entraîner de nouvelles sanctions internationales contre la Russie. «Le Kremlin organise un cirque pour dissimuler ses crimes. La réponse à ces actes criminels du régime autoritaire du Kremlin et de ses sbires dans les territoires occupés sera le renforcement des sanctions internationales, et nous et nos partenaires nous travaillons à cela », a-t-il écrit sur sa page Facebook samedi. Dans une vidéo jointe à ce post, Pavlo Klimkine a ajouté que l’organisation des «élections» était un «crime contre ceux qui souffrent sur les territoires occupés, contre l’Ukraine, un crime contre le droit international et un crime pour dissimuler tous les autres crimes commis en Russie».

La position de l’OTAN. L’OTAN ne reconnaît pas les soi-disant «élections» qui se déroulent le 11 novembre dans les «Républiques populaires» autoproclamées et non reconnues de Louhansk et de Donetsk. Cela est indiqué dans une déclaration du porte-parole de l’OTAN, publiée le dimanche 11 novembre sur le site de l’Alliance. Ces élections sont contraires à la lettre et à l’esprit des traités de Minsk et sapent les efforts déployés pour résoudre le conflit de manière pacifique», peut-on lire dans le communiqué.

La position des États-Unis. Les soi-disant Républiques populaires de Donetsk et de Louhanskn’ont pas leur place dans les traités de Minsk, ce sont des organes illégitimes qui existent grâce au soutien militaire de la Russie et créés par elle-même pour le contrôle du territoire ukrainien. Cette déclaration a été faite par Kurt Volker, représentant spécial du département d’État américain pour l’Ukraine. Dans une série de tweets, Volker a déclaré qu’au lieu d’appliquer les accords de Minsk et de rétablir la paix, la Russie soutient des dirigeants séparatistes corrompus, forme et arme des formations armées illégales, maintient le statu quo au moyen des pseudo-élections et bloque toute avancée diplomatique dans le Donbass.

La position de l’UE. Federica Mogherini, Haut-Représentant de l’Union pour les affaires étrangères, a déclaré que l’Union européenne ne reconnaîtrait jamais les «élections» organisées sur les territoires occupés.

Le gouvernement ukrainien a–t-il pris des mesures pour que ces élections n’aient pas lieu? Vassyl Hritsak, chef du Service de sécurité de l’Ukraine et Olexandre Tourtchynov, sécretaire du Conseil national de sécurité, ont déclaré que les organisateurs des «élections» seront poursuivis en justice. Le chef adjoint du ministère des territoires occupés, Georgiy Tuka, a indiqué que ceux qui étaient allés voter, le seraient aussi. En particulier, ceux qui sont inscrits sur le territoire contrôlé par l’Ukraine en tant que personnes déplacées. Selon l’analyste Sizov, cette position pourrait porter tort à l’Ukraine.


Un «espion russe» arrêté en Autriche

Un colonel à la retraite des forces armées de l’Autriche a été arrêté et accusé d’avoir été un espion russe. On rapporte qu’il pouvait gagner 300 000 euros sur le transfert d’informations classées.

Le colonel de 70 ans est soupçonné de travailler pour le renseignement étranger depuis 20 ans, selon l’édition autrichienne «Kronen Zeitung», faisant référence à des données du ministère de la Défense autrichien. Le journal note que le suspect a agi de manière très professionnelle. À la retraite, il occupe un «poste sensible» au quartier général de l’armée autrichienne. Selon Die Presse, le suspect a été recruté en 1988.

Suite à cette affaire, la ministre autrichienne des Affaires étrangères, Karin Kneissl, a annulé un voyage dans la Fédération de Russie. Le ministre autrichien de la Défense, Mario Kunasek, a déclaré que les enquêteurs examinaient  les ordinateurs et autres appareils techniques de l’ex-colonel. Il a noté qu’il ne pouvait pas être exclu qu’un ancien officier puisse transmettre des informations secrètes. Selon le ministre de la Défense, d’une manière générale, la Russie a manifesté de l’intérêt pour les systèmes d’armement, la situation de l’immigration dans le pays et des données sur des individus spécifiques.

L’ambassade russe, ainsi que le Service du renseignement extérieur de la Fédération de Russie, n’ont pas commenté cette situation.

Rappelons que l’Autriche est l’un des rares pays européens à entretenir des relations amicales avec la Russie. Le président Vladimir Poutine s’est même rendu en août de cette année au mariage de la ministre des Affaires étrangères, Karin Kneissl, et a dansé avec elle. De plus, la coalition gouvernementale de ce pays a été formée avec la participation du parti d’extrême droite, sympathisant des autorités russes.


Le film “Wild Fields”, d’après le roman de Serhiy Zhadan, commence sa carrière dans les festivals internationaux


Le 8 novembre, le film ukrainien «The Wild Fields» est sorti sur les écrans. C’est une adaptation du livre «Vorochylovograd» de Serhiy Zhadan, reconnu par la BBC comme le meilleur livre ukrainien de la décennie. En 2013, le livre a été publié en français sous le titre «La route du Donbass». Le film «Wild Fields» a été réalisé en collaboration avec l’Allemagne et la Suisse. L’avant- première du film en Ukraine a été un événement longtemps attendu. Le héros du film, Herman, revient dans sa ville natale du Donbass. Son frère aîné est parti, il faut donc protéger l’entreprise familiale, une ancienne station-service. Une grande partie du tournage a eu lieu à Starobelsk, dans la région de Louhansk.

Les travaux sur le scénario ont été dirigés par la célèbre scénariste ukrainienne Natalia Vorozhbit. L’écrivain Serhiy Zhadan a également collaboré à l’écriture du scénario et a joué dans l’un des épisodes. L’une des premières critiques internationales sur le film dit: «Les événements survenus dans l’ancienne station-service sont en train de devenir le modèle d’une vie insensée et des relations sociales en Ukraine, une allégorie spirituelle de l’époque où des allusions à l’inévitable guerre dans le Donbass sont déjà dans l’air».

La première internationale de «Wild Fields» aura lieu au festival du film «Tallinn Black Nights» à la fin du mois de novembre.


Le boxeur ukrainien Olexandre Usyk, champion du monde absolu du premier poids lourd, a défendu avec succès les ceintures du championnat. Lors d’un match qui s’est déroulé au Manchester Stadium, Usyk a battu le Britannique Tony Bellew en huitièmes de finale.

Ainsi, le boxeur ukrainien a pour la première fois défendu les titres de champion du monde en WBC, WBO, WBA, IBF et la ceinture de The Ring.