Des hackers militaires russes ont attaqué la logistique de l’OTAN. La Russie a fait état d’une attaque massive de drones. Trump a déclaré que Poutine ne mettra pas fin à la guerre, car il pense qu’il est en train de gagner – WSJ.
Trump a déclaré que Poutine ne mettra pas fin à la guerre, car il pense qu’il est en train de la gagner – WSJ
Le président américain Donald Trump, lors d’un appel téléphonique avec des dirigeants européens le lundi 19 mai, a reconnu que le dirigeant russe Vladimir Poutine n’était pas prêt à mettre fin à la guerre en Ukraine, car il pense qu’il est en train de la gagner.
C’est ce qu’a rapporté The Wall Street Journal, citant trois sources proches des détails de la conversation.
«Cette reconnaissance a confirmé ce que les dirigeants européens soupçonnaient depuis longtemps à propos de Poutine, mais c’est la première fois qu’ils l’ont entendu directement de la bouche de Trump. Cela contredit également les déclarations publiques de Trump, dans lesquelles il affirmait à plusieurs reprises que Poutine souhaitait sincèrement la paix».
Malgré cela, Trump n’a pas accédé aux demandes du président ukrainien Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens d’augmenter la pression sur la Russie.
Dimanche, à la veille d’un appel de deux heures avec Poutine, Trump s’était entretenu avec des dirigeants européens, au cours duquel il avait évoqué la possibilité d’imposer des sanctions si la Russie refusait un cessez-le-feu.
Cependant, dès le lundi, il a de nouveau changé de position et n’était plus prêt à agir.
«Ce n’est pas ma guerre. Nous nous sommes impliqués dans quelque chose où nous n’aurions jamais dû intervenir», a déclaré Trump aux journalistes après sa conversation avec Poutine.
«Bien que cette tentative n’ait pas conduit à l’imposition de nouvelles sanctions, les Européens y ont tout de même vu un certain aspect positif. Le processus a permis de clarifier, pour tout le monde – y compris Trump – la position de Poutine : il n’est pas prêt à arrêter la guerre pour le moment. Pour l’Europe, cela a confirmé que le soutien à l’Ukraine repose en grande partie sur leurs épaules. Selon les sources, les Européens estiment que l’administration Trump ne mettra pas fin à l’exportation d’armes américaines tant que celles-ci seront financées par l’Europe ou l’Ukraine».
La veille, lors d’une conversation distincte avec Emmanuel Macron, Olaf Scholz, Giorgia Meloni et le Premier ministre britannique Keir Starmer, Trump avait annoncé l’envoi du secrétaire d’État Marco Rubio et de l’émissaire spécial Keith Kellogg pour les prochaines négociations au Vatican.
Lors de ce même appel, Trump avait évoqué la possibilité de sanctions contre les secteurs énergétique et financier russes.
Cependant, dès le lendemain, il s’est montré bien moins enthousiaste quant à l’implication des États-Unis dans ce processus.
Au cours de la conversation, les dirigeants européens ont insisté pour que toute négociation au Vatican aboutisse à un cessez-le-feu inconditionnel. Mais Trump s’y est de nouveau opposé, déclarant qu’il n’aimait pas le terme « inconditionnel ». Il a affirmé ne jamais avoir utilisé ce mot – bien qu’il l’ait en réalité employé dans une publication sur son réseau social Truth Social le 8 mai, où il appelait à un cessez-le-feu de 30 jours.
Des hackers militaires russes ont attaqué la logistique de l’OTAN
Depuis 2022, un groupe de hackers financé par l’État russe mène une vaste campagne de cyberattaques contre des entreprises logistiques et technologiques impliquées dans la livraison de l’aide internationale à l’Ukraine. Au moins treize pays membres de l’OTAN ainsi que l’Ukraine ont été visés.
C’est ce qui ressort d’un rapport analytique de l’Agence américaine pour la cybersécurité et la sécurité des infrastructures (CISA), relevant du Département de la sécurité intérieure des États-Unis.
Selon ce rapport, depuis fin février 2022, une unité du GRU russe — le 85e Centre des services spéciaux (unité militaire 26165), également connu dans la communauté de la cybersécurité sous les noms de Fancy Bear, APT28, Forest Blizzard ou encore BlueDelta — a intensifié ses opérations contre les infrastructures occidentales.
Les cibles principales de cette campagne sont des entreprises logistiques, des sociétés informatiques et des infrastructures de transport assurant la coordination, le transport et la livraison de l’aide étrangère à l’Ukraine.
Les hackers ont attaqué des entreprises dans les domaines suivants, dans des pays de l’OTAN, en Ukraine et au sein d’organisations internationales :
- Industrie de la défense
- Transport et infrastructures de transport (ports, aéroports, etc.)
- Secteur maritime
- Contrôle du trafic aérien
- Services informatiques
Le rapport indique également une opération de renseignement menée contre une entreprise produisant des composants pour les systèmes de contrôle industriels (ICS), notamment ceux utilisés dans la gestion ferroviaire.
L’une des priorités des hackers russes a été l’accès aux documents de transport, tels que les numéros de trains, d’avions ou de conteneurs, permettant d’identifier avec précision les cargaisons destinées à l’Ukraine et leur moment d’acheminement.
Le rapport affirme aussi que des milliers de caméras IP situées aux points de passage frontaliers et dans les nœuds ferroviaires ont été piratées, donnant ainsi aux services de renseignement russes la capacité de surveiller en temps réel les convois d’aide humanitaire.
Les cyberattaques ont touché au moins 13 pays, dont la République tchèque, l’Allemagne, la Pologne, la Roumanie, l’Ukraine et les États-Unis.
En Russie, une attaque massive de drones a été signalée
En Russie, il est rapporté que des drones ukrainiens ont attaqué le territoire russe toute la nuit et la journée du 21 mai.
C’est ce qu’indiquent le ministère russe de la Défense, l’agence de presse TASS et le canal Telegram Baza.
Le matin, le ministère de la Défense a annoncé avoir abattu 150 drones ukrainiens. Au cours de la journée, il a affirmé en avoir détruit 100 de plus.
La majorité des drones ont été abattus au-dessus de la région d’Orel, où une attaque a provoqué un incendie dans une usine de défense produisant des semi-conducteurs.
Dans la région de Moscou, les autorités ont signalé 27 drones prétendument abattus. Cela a entraîné plusieurs interruptions de service dans les aéroports de Domodedovo et Joukovski au cours de la journée.
Dans la région de Lipetsk, l’attaque a entraîné la coupure temporaire de l’Internet mobile. Des perturbations des communications ont également été observées à Moscou, dans la région de Moscou, ainsi que dans les régions de Voronej et Toula.
De janvier à mai 2025, les aéroports russes ont suspendu leurs activités au moins 217 fois en raison de la menace d’attaques de drones.