Les Russes ont pris Zvirove et avancent depuis cette position vers Pokrovsk. Nouvelle attaque massive de la Russie: 300 drones et missiles ont été lancés. Les missiles “Kinjal” n’ont pas atteint leurs cibles, mais des destructions ont été signalées à Kyiv et à Kropyvnytskyï. Du côté cyber, des hackers pro-ukrainiens ont perturbé les systèmes d’information de la compagnie aérienne russe Aeroflot, entraînant l’annulation de près de 50 vols.
Attaque massive de la Russie: 300 drones et missiles, des destructions ont été signalées à Kyiv et à Kropyvnytskyï
Dans la nuit du 28 juillet, la Russie a lancé 331 vecteurs d’attaque aérienne: 324 drones, 4 missiles de croisière et 3 missiles aérobalistiques. La défense antiaérienne ukrainienne a intercepté 311 cibles aériennes russes.
Les Forces aériennes des Forces armées d’Ukraine ont indiqué que l’ennemi avait attaqué :
- avec 324 drones d’attaque de type Shahed et des drones-leurres de différents types, depuis les directions de Briansk, Koursk, Oriol, Millerovo, Chatalovo et Primorsko-Akhtarsk (Russie) ;
- avec 4 missiles de croisière Kh-101, tirés depuis l’espace aérien de la région de Saratov (Russie) ;
- avec 3 missiles aérobalistiques Kh-47M2 « Kinjal », tirés depuis l’espace aérien de la région de Lipetsk (Russie).
La direction principale de l’attaque était Starokostiantyniv, dans la région de Khmelnytskyï.
À Kyiv, dans la nuit du 28 juillet, une frappe russe au moyen de drones Shahed a endommagé un immeuble à plusieurs étages dans le quartier de Darnytskyï. Selon la police de Kyiv, au moins cinq personnes ont été blessées, dont un enfant de deux ans.
Les fenêtres des appartements du 6e au 11e étage de l’immeuble ont été soufflées. Les blessés ont reçu des éclats d’obus et ont été hospitalisés.
À Kropyvnytskyï, une attaque de drones russes a endommagé la philharmonie, une université et une unité du Service d’État d’urgence (SES). « Il n’y a ni morts ni blessés. Pendant l’alerte aérienne, le personnel de l’unité du SES s’est réfugié dans un abri », ont précisé les secouristes. Selon l’administration militaire régionale, au moins neuf explosions ont retenti dans la ville.
Les Russes ont pris le contrôle de Zvyrove et pénètrent depuis là dans Pokrovsk
Les troupes d’occupation russes seraient déjà entrées dans le village de Zvyrove, une banlieue sud de Pokrovsk, et tentent de pénétrer dans la ville par petits groupes. Parallèlement, l’ennemi continue de mettre en œuvre un plan d’encerclement de Pokrovsk pour couper la logistique des défenseurs de la ville, avec des avancées significatives sur le flanc nord-est. Si ce rythme n’est pas ralenti, «le sort de Pokrovsk sera bientôt scellé».
C’est ce qu’écrit l’analyste militaire et coordinateur du groupe «Résistance informationnelle», Konstantyn Machovets, sur sa page Facebook le lundi 28 juillet.
Selon l’ancien militaire, pour prendre le contrôle de l’agglomération Pokrovsk-Myrnohrad, l’ennemi cherche à contourner les lignes de défense des Forces armées ukrainiennes par le nord, le nord-est et le sud-ouest, tout en engageant leurs réserves et forces par des attaques frontales depuis le sud vers la ville. Dans cette logique, le commandement du groupement de troupes « Centre » concentre manifestement ses efforts sur les secteurs des 41e et 51e armées interarmes russes, renforcées par certaines unités de la 2e armée.
Konstantyn Machovets précise que, pour l’instant, l’ennemi n’a atteint ses objectifs que partiellement, après y avoir consacré tout le printemps et la majeure partie de l’été.
Sur le front sud-ouest, les Russes ont réussi à couper la route Pokrovsk-Mezhova entre Udachne et Kotlyne, bien qu’ils combattent depuis trois mois pour s’emparer complètement de ces localités.
«Mais l’ennemi a obtenu plus de succès sur le flanc est de la zone défensive de Pokrovsk. Après avoir redéployé les principales forces de la 51e armée interarmes sur ce front depuis celui de Toretsk, et en profitant de la percée de la 8e armée interarmes voisine sur l’axe Toretsk-Kostiantynivka, l’ennemi est parvenu, en un mois et demi de combats acharnés, à percer de part et d’autre de la route Pokrovsk-Bakhmout (notamment près de Novoeconomytchne), mais aussi en direction de Dobropillia, atteignant la ligne Fedorivka-Maïak », indique l’analyste.
Se fondant sur des données de renseignement, Machovets décrit ainsi la situation actuelle sur cet axe :
Les unités avancées des 5e et 60e brigades mécanisées russes ont pénétré respectivement dans Myrolioubivka et Novoeconomytchne, poursuivant leur offensive vers Myrnohrad et livrant de violents combats pour s’y implanter.
Les 132e et 110e brigades mécanisées russes tentent de percer vers Dobropillia et sont arrivées jusqu’à la ligne Nykanorivka-Zatychok. Des informations indiquent même que leurs groupes d’assaut avancés auraient atteint la route Shakhove-Dobropillia.
Au sud de Pokrovsk, les détachements d’assaut des 1441e et 1435e régiments de fusiliers motorisés russes auraient complètement occupé le village de Zvyrove et tenteraient maintenant d’infiltrer la ville elle-même par petits groupes d’infanterie, en ciblant les quartiers sud-ouest pour s’y établir.
Sur le flanc sud, dans la direction Oleksiïvka-Datchne, l’ennemi aurait également progressé. Les unités avancées de sa 114e brigade mécanisée, appuyées par des éléments du 80e régiment de chars (issu de la 90e division blindée), ont réussi à progresser au nord d’Oleksiïvka.
Cependant, les attaques ennemies dans le secteur de la 41e armée interarmes, au sud-ouest immédiat de Pokrovsk (sur la ligne Udachne-Kotlyne) et au sud de la rivière Solona, semblent avoir été moins fructueuses. Les Forces armées ukrainiennes tiennent toujours la ligne Mouravka-NovoMykolaïvka et défendent activement Udachne et Kotlyne. La 90e division blindée russe aurait probablement réussi à «finaliser » la prise de Horiïkhove, mais elle ne parvient pas pour l’instant à progresser vers l’ouest de Kotliarivka.
L’analyste estime que le secteur le plus menaçant actuellement se situe au nord-est de Pokrovsk. Là, l’ennemi poursuivra probablement ses attaques acharnées en direction du village de Rodynske (depuis Fedorivka et Razine), tout en cherchant à s’approcher le plus possible de Dobropillia. En outre, l’ennemi devrait également continuer ses attaques vers les axes Novoekonomytche-Myrnohrad ainsi que Myrolioubivka-Myrnohrad.
«Pour l’instant, la 51e armée interarmes russe, qui opère dans ce secteur, conserve une capacité d’avancée à un rythme inquiétant pour les Forces armées ukrainiennes, ce qui rend très probable l’arrivée de ses unités avancées à Rodynske. Il en va de même pour une percée vers Myrnohrad.
Si, dans un avenir proche, le rythme d’avancée des unités d’assaut de la 51e armée ne ralentit pas drastiquement (et rien n’indique pour le moment que ce soit le cas), alors le sort de Pokrovsk sera scellé », écrit Mashovets.
Selon lui, dans ce cas, il ne serait même plus nécessaire pour les Russes de mener des attaques massives au sud-ouest de la ville, car ils sont déjà proches de ses abords, sur des positions favorables pour lancer un assaut direct.
«En d’autres termes, pour lancer l’attaque “décisive et finale” sur Pokrovsk, il suffira à la 41e armée interarmes russe d’attendre que sa 51e armée, malgré toutes ses pertes, atteigne la ville depuis l’est et le nord-est – et elle en est très proche», souligne l’analyste.
De plus, il est tout à fait possible que la 51e armée n’ait même pas besoin d’atteindre directement la ville – il pourrait suffire de la bloquer depuis le nord en atteignant les lignes mentionnées ci-dessus et en plaçant sous un strict contrôle de feu toutes les voies logistiques menant à Pokrovsk depuis le nord-ouest.
«Toute cette situation pourrait sérieusement s’aggraver si cette même 51e armée perce jusqu’à Dobropillia (ce qui est plausible, au vu de la vitesse d’avance de ses unités dans cette direction). Dans ce cas, les Forces armées ukrainiennes seront confrontées à des problèmes à l’échelle OPÉRATIONNELLE, y compris sur l’axe de Kramatorsk », conclut Kostyantyn Mashovets.
L’analyste précise également que le nombre total de soldats ennemis déployés sur l’axe de Pokrovsk est estimé à environ 110 000 à 112 000 hommes. Ils disposent d’environ 500 à 520 chars, de 680 à 700 véhicules blindés de combat, incluant divers véhicules blindés et tracteurs, de 560 à 565 pièces d’artillerie à canon (y compris des mortiers de 120 mm), ainsi que de plus de 180 lance-roquettes multiples de tous calibres. Ainsi, en termes de puissance globale et de capacités de combat, le groupement des forces “Centre” de l’armée russe déployé dans la direction de Pokrovsk est probablement le plus puissant parmi toutes les formations ennemies.
Action de hackers pro-ukrainiens: “Aeroflot” a annulé près de 50 vols en raison d’une panne de ses systèmes informatiques
La compagnie aérienne russe Aeroflot a annulé près de 50 vols dans la matinée du 28 juillet en raison d’une panne de ses systèmes informatiques. Les hackers pro-ukrainiens Silent Crow et CyberPartisans BY ont revendiqué l’attaque.
C’est ce qu’indique le canal Telegram de la compagnie.
Selon les informations, des vols au départ de l’aéroport de Sheremetyevo (Moscou) ont été annulés, notamment ceux à destination de Minsk, Ekaterinbourg, Kaliningrad et Saint-Pétersbourg.
«Les passagers des vols annulés peuvent se rendre dans la salle de récupération des bagages de l’aéroport de Sheremetyevo pour récupérer les bagages déjà enregistrés. Afin d’éviter tout encombrement, nous vous demandons de quitter l’aéroport Sheremetyevo», a déclaré Aeroflot.
Les groupes Silent Crow et CyberPartisans BY ont annoncé avoir mené une opération longue et massive qui a permis de compromettre et de détruire entièrement l’infrastructure informatique interne d’Aeroflot. Selon eux, ils auraient infiltré le réseau de l’entreprise pendant un an, atteignant le noyau de son infrastructure.
D’après les hackers, ils ont réussi à :
- Accéder à l’intégralité des bases de données d’historique des vols ;
- Compromettre tous les systèmes critiques de l’entreprise ;
- Prendre le contrôle des ordinateurs des employés, y compris ceux des cadres dirigeants ;
- Copier des données depuis les serveurs d’écoute, y compris des enregistrements audio d’appels téléphoniques et des communications interceptées ;
- Extraire des données issues des systèmes de surveillance et de contrôle du personnel.
En conséquence, environ 7 000 serveurs physiques et virtuels auraient été détruits. Les hackers affirment avoir obtenu 12 To de bases de données, 8 To de fichiers issus de Windows Share, et 2 To de messagerie d’entreprise.
«Tous ces systèmes sont désormais soit inaccessibles, soit détruits. Leur restauration pourrait coûter des dizaines de millions de dollars. Les pertes sont stratégiques », déclarent-ils.
«Une partie des données extraites sera publiée prochainement. Nous n’avons pas seulement détruit l’infrastructure : nous avons laissé une trace», ajoutent-ils.