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«Il est temps de se réveiller»: ce qu’a dit le président Zelensky à l’Assemblée générale de l’ONU

Le 22 septembre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a tenu un discours depuis la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies. La 76e session de l’Assemblée générale des Nations Unies est consacrée à la lutte contre la pandémie de coronavirus, ainsi qu’à la préservation de l’environnement. L’Assemblée générale comprend des représentants de tous les États membres de l’Organisation. En 1946, l’Assemblée générale se composait de 51 États, aujourd’hui de 193.

Dans son discours, qu’il a lui-même qualifié d’«atypique», Zelensky a vivement appelé au renouvellement de l’ONU, a critiqué l’approche de l’organisation pour résoudre les crises mondiales et a rappelé le coût de l’agression russe en Ukraine. « Il est temps de se réveiller » – tel était le leitmotiv de son discours.
Vous trouverez ci-dessous les thèses les plus importantes du 
discours.

Près de 15 000 morts dans le Donbass – le prix de la liberté et de l’indépendance de l’Ukraine. «En 2019, je disais depuis cette tribune: la guerre en Ukraine fait plus de 13 000 morts. 30 000 blessés. Imaginez : un million et demi de personnes obligées de quitter leur foyer. Chaque année, ces chiffres résonent à l’ONU avec un seul changement – chaque année, malheureusement, ces chiffres augmentent. J’en ai parlé en 2020. Et j’en parle maintenant en 2021. Et c’est près de 15 000 personnes tuées. Voici le prix de la liberté, voici le prix de l’indépendance. Il est possible que les coups de feu n’aient pas été entendus aussi fort à Central Park ou à Madison Square que dans la zone industrielle d’Avdiivka ou sous l’arche de Svitlodarsk».

L’Ukraine veut relancer l’ONU et démontre son attachement à ses principes. «Peut-être que l’ONU devrait bouger pour ça ? Être mobile et rapide ? Peut-être qu’il est temps pour nous de nous rencontrer là où nous pouvons vraiment entendre et voir ces problèmes mondiaux ? Il existe des milliers de points chauds dans le monde. L’Ukraine est prête à participer aux réunions de l’ONU aux côtés de n’importe lequel d’entre eux». 

 «Il a suffi d’une journée à l’Ukraine pour lancer une opération de sauvetage des civils à Kaboul. Nos militaires ont évacué près de 700 personnes. […] La participation de 46 États et organisations internationales au premier sommet de la Plateforme de Crimée sur la désoccupation de la Crimée est un engagement envers les principes fondamentaux des Nations Unies. […] Nous avons envoyé nos médecins en Italie, envoyé les fonds nécessaires. L’Ukraine a aidé tous ceux qui en avaient besoin, à une époque où le monde avait oublié qu’une pandémie n’était pas éternelle». 

L’ONU agit lâchement et ne croit pas en elle-même comme un super-héros à la retraite. «Chaque fois, nous semblons choisir la ‘catastrophe mondiale de l’année». Peu de gens s’en souviendront dans un an, car il en y aura une nouvelle. Le monde accumule toutes les Assemblées dans un gros sac de menace et le traîne depuis des années, alors que ce sac est déjà bien rempli. Si nous regardons encore plus profondément dans ce sac, nous voyons la faim, la pauvreté, l’alphabétisation, l’eau potable, l’air pur, l’occupation. Nous manquons de temps pour résoudre ces problèmes. Et le plus important – nous manquons de courage. Parce que nous n’agissons pas en tant que leaders, mais en tant que politiciens. Qui ont juste peur qu’un jour l’humanité pose des questions sur tout cela. Et ils se réservent une porte de sortie en disant : Nous ne vous avons rien promis».

Aujourd’hui, l’ONU se considère comme un super-héros à la retraite qui a oublié son ancienne force, estime Zelensky. «Elle se considère comme un fardeau, un grand-père faible, frêle, inutile, dont la vie a été vaine. Ou peut-être que l’ONU se souviendra de quelque chose ? Comment plus d’un milliard de personnes ont-elles accédé à l’eau potable pour la première fois depuis 1981 ? Qui a expliqué au monde sauvage que tout le monde a des droits ? Et que ces droits doivent être protégés. Qui a rédigé le premier document, où ils sont décrits en détail ? Qui fournit de la nourriture à 90 millions de personnes dans 83 pays ? Grâce à qui la honte appelée apartheid a-t-elle disparu de la planète ? Quels ‘casques bleus’ ont soutenu et continuent de soutenir la paix dans des dizaines de pays ? Qui a créé l’UNESCO, qui protège le Vatican, Versailles, l’Acropole et un total de 1 154 sites du patrimoine culturel unique ? Qui a créé l’UNICEF, qui protège les enfants dans plus de 190 pays ? C’est pourquoi l’appel à s’unir pour le bien des enfants ne peut être banal ou dépassé». 

L’ONU doit répondre aux preuves de l’agression russe contre l’Ukraine. «La délivrance à des centaines de milliers d’Ukrainiens dans le territoire occupé de l’Ukraine, de centaines de milliers de passeports d’un autre État. Qu’est-ce que cela sinon la preuve d’un crime international ? Qu’est-ce que cela sinon une preuve d’impunité et de non-respect du droit international ? De plus, la Fédération de Russie elle-même le déclare officiellement. Et cela oblige nos citoyens ukrainiens à participer aux élections au parlement russe. Et si l’ONU est efficace, elle ne réagira pas fortement… Qu’est-ce que cela sinon la preuve qu’il est trop tard pour relancer l’ONU ?

La plateforme de Crimée devrait travailler sous les auspices de l’ONU. «Si chaque nation disposait d’une plateforme aussi efficace, approuvée par l’ONU, qui résoudra les problèmes et fonctionnera 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, cela signifierait faire revivre l’ONU. Parce qu’il s’agit de raviver la foi en l’ONU parmi les gens ordinaires. […] Et le fait que l’ONU ait ignoré la plateforme pour résoudre les problèmes du droit international et de l’occupation est un nouveau principe non approuvé. […] J’invite tous les pays à se joindre à la déclaration commune des membres de la plateforme de Crimée, condamnant l’occupation et montrant que vous êtes contre le changement violent des frontières dans le monde. Ce n’est pas de l’ironie ou du trolling, mais ce format sera toujours ouvert à la Russie».

La Charte des Nations Unies et le système de veto sont obsolètes. «Premièrement, la charte de l’ONU doit être réactivée. Ce ne sont pas des recommandations qui peuvent être suivies à son gré. Vous n’y trouverez pas les mots ‘Chacun pour soi’. […] Si nous comptons ces ‘nous sommes déterminés’, ‘nous avons confirmé un intérêt commun à surmonter’, ‘nous avons convenu de renforcer considérablement la coopération’ – combien de temps, de papier, d’énergie avons-nous dépensé ? […] L’ONU n’est pas un bâtiment, l’ONU ce sont les dirigeants. Et ce sont eux qui ont créé l’ONU il y a 76 ans. Auraient-ils pu imaginer que le mécanisme de veto en tant que symbole que ‘on peut avoir raison contre tous’ deviendrait un outil de faire chanter le monde entier».