Assaut de l’usine d’Azovstal. Selon les médias, l’armée russe a réussi à pénétrer dans l’usine d’Azovstal à Marioupol, contrôlée par le régiment Azov, les Marines et les gardes-frontières. Une lourde bataille est en cours là-bas. Le chef du parti « Serviteur du peuple », Davyd Arakhamiya, a déclaré que les défenseurs de Marioupol, bloqués à l’usine d’Azovstal, ont pu entrer en contact et que les occupants avaient fait irruption dans l’usine.
«Le deuxième jour, les tentatives de prendre d’assaut l’usine se poursuivent. Les troupes russes sont déjà sur le territoire d’Azovstal», a déclaré Arakhamiya, citant les propos du commandant du régiment d’Azov dans un commentaire à Radio Svoboda.
Frappe de missiles sur Dnipro. Mercredi soir 4 mai, la Russie a lancé une frappe de missiles sur le centre-ville de Dnipro. C’est ce qu’a déclaré le maire de la ville Borys Filatov. Le chef de la compagnie des chemins de fer ukrainiens «Ukrzaliznytsia» Oleksandr Kamyshyn a déclaré que les occupants avaient tiré sur l’infrastructure ferroviaire de Dnipro. La sirène aérienne a été déclarée sur tout le pays. En plus de Dnipro, les explosions ont été confirmées dans la région de Kirovohrad.
En Ukraine, après l’attaque russe, l’attitude vis-à-vis du 9 mai a radicalement changé, selon un sondage. Actuellement, seuls 34 % des Ukrainiens considèrent le 9 mai comme un jour férié qui a « un symbolisme personnel important ».
En témoignent les résultats d’une enquête menée par le groupe sociologique «Rating». 80% sont convaincus que le 9 mai, les Ukrainiens devraient célébrer non pas le Jour de la Victoire, mais le Jour de la commémoration des victimes de la Seconde Guerre Mondiale.
Les sociologues enregistrent des changements radicaux dans l’opinion des Ukrainiens survenus en 2022. «Jusqu’en 2022, cette fête était perçue par la grande majorité (80%) de la population adulte comme ayant une symbolique personnelle importante.
En 2022, pour une grande partie des répondants, il est devenu une relique du passé (36%), ou de la vie quotidienne (23%),» disent les auteurs de l’enquête. Cependant, 78% des Ukrainiens apprécient la contribution de notre peuple à la victoire sur le fascisme.
67% sont convaincus que c’est grâce à l’Ukraine que le monde a réussi à vaincre l’Allemagne hitlérienne.
De plus, fin avril 2022, l’Ukraine a enregistré le plus bas historique de nostalgie pour l’ex-Union soviétique. L’Union Soviétique ne manque qu’à 11% des Ukrainiens, selon un sondage du groupe sociologique «Rating».
Ukraine on Fire №55 : le 9 mai en Russie comme Jour de la propagande
Le 9 mai approche, un « jour sacré » pour la Russie de Poutine. Contrairement à la plupart des pays qui commémorent les victimes de la Seconde Guerre mondiale le 8 mai, la Russie et les États post-soviétiques célèbrent la victoire soviétique sur l’Allemagne nazie. Il y a un net contraste entre les esprits des deux événements mémoriels. La version russe ne se concentre pas sur la vie des personnes tuées pendant la Seconde Guerre mondiale ; C’est le Jour de la Victoire qui justifie les tueries au nom du triomphe militaire de la Russie. La victoire des « grands-pères qui ont combattu » est une excuse pour les crimes passés et présents commis par la Russie pour la gloire et l’intimidation.
Le plan précédent de Poutine visant à obtenir un résultat victorieux dans la guerre avec l’Ukraine a clairement échoué. L’autocrate n’a pas grand-chose à mettre sur la traditionnelle table de la victoire le Jour de la Victoire 2022. Selon CNN, Poutine pourrait officiellement déclarer la guerre à l’Ukraine le 9 mai. Les masses russes n’attendaient rien de moins qu’une victoire rapide en Ukraine. Poutine devra être extrêmement convaincant le Jour de la Victoire 2022 s’il décide de déclarer la mobilisation des forces de réserve russes pour continuer la guerre.
Ukraine on Fire №55 annoncera les tours de propagande qui ont lieu chaque année lors du Jour de la victoire en Russie et discutera des développements possibles de la guerre après le 9 mai 2022.
Orateurs :
Galya Ackermann, écrivaine, historienne, journaliste française, auteure du livre « Régiment immortel. La guerre sacrée de Poutine »
Vitaliy Portnikov, journaliste et publiciste ukrainien
Roman Osadtchouk, chercheur au laboratoire Digital Forensic Research Lab
Ksenia Ilyouk, analyste de « Media Detector ».