Donbass: La situation dans la zone du conflit
La situation en zone de conflit s’est aggravée au cours de cette semaine. Au total, les forces armées illégales de la Fédération de Russie ont violé le cessez-le-feu 11 fois le 12 juillet.
De plus, à l’aube, au nord près de Novotoshkivske, l’ennemi a ouvert le feu à l’aide de systèmes d’artillerie de calibre 152mm; les défenseurs de Orikhove et de Krymske ont aussi été attaqués avec des mortiers de calibre 120mm. L’adversaire a aussi ouvert le feu près de la ferme Vilnyi.
Dans la zone de responsabilité du groupe opérationnel et tactique «Est», l’agresseur a dans la matinée utilisé des systèmes d’artillerie de calibre 122mm, des mortiers de calibre 120mm, de divers lance-grenades, ainsi que des armes de petit calibre dans la banlieue de Avdiivka.
Une autre instance de violation flagrante par utilisation d’armes prohibées a été enregistrée non loin de Opytne. Près de cette ville, l’adversaire a utilisé des mortiers de calibre 120mm ainsi que des dispositifs antichar statiques (missiles sol-sol). Par ailleurs, les défenseurs ukrainiens près de Mariinka et de Kamyanka ont été attaqués par l’occupant avec des lance-grenades de divers types, des mitrailleuses de gros calibre, et des armes de petit calibre.
Que se passe-t-il à Minsk?
La dernière rencontre au «format de Normandie» a eu lieu début juillet et attiré l’attention, bien que celle-ci n’ait rien eu de particulier : une réunion ordinaire de conseillers politiques, pas de communiqué conjoint, pas de percée non plus. Pendant 11 heures, les participants ont cherché à atteindre un compromis quant à la mise en œuvre du document parisien. C’est ce même document qui détermine un seuil d’établissements vitaux (en premier lieu ceux qui touchent à la sécurité et à l’aide humanitaire) sans lesquels une discussion d’un règlement politique est impossible. Mariya Zolkina, analyste du Fonds d’Initiative Démocratique Ilko Kucheriv, a analysé les nouvelles tendances des négociations. Voici, en bref, ses arguments principaux.
Un retour à la formule « de Normandie» classique. Une des importantes tendances positives de ces derniers mois est le renouvellement de l’activité au niveau du format normand. Et, bien qu’une nouvelle rencontre des dirigeants ne soit pas encore réaliste tant qu’un accord de principe sur la régulation n’est pas atteint, Kyiv s’efforce de ne pas laisser le processus s’arrêter complètement.
Bien que les premiers mois de 2020 se soient passés sous l’égide du canal informel Yermak – Kozak, depuis avril, on remarque un retour progressif à la formule normande classique : Kyiv – Berlin – Paris, d’un côté, et la Russie avec ses «interprétations» des accords de Minsk de l’autre.
La nouvelle tactique de Kyiv. De manière générale, les tactiques de négociation de Kyiv après l’échec d’une Cour Consultative méritent une attention particulière. Ainsi, parallèlement à l’activation du canal normand, on a aussi vu une correction des tactiques à Minsk. Il s’agit notamment de l’implication de la diaspora ukrainienne dans un sous-groupe politique. Il est vrai que cela ne permettra pas en pratique à l’Ukraine de « marquer des points » dans la mise en œuvre de la partie des accords de Minsk sur la consultation des habitants de Donetsk et de Luhansk, mais Kyiv renforce toutefois sa position diplomatique.
Un retour à l’idée de «la sécurité d’abord». Suite aux développements d’avril, on remarque un retour progressif à l’approche « la sécurité d’abord », qui avait été effectivement reléguée au second plan au profit de tentatives actives de trouver un terrain d’entente avec le Kremlin. Dans le sous-groupe politique, et de manière générale dans la sphère de la régulation politique, l’intensité des négociations a au contraire diminué, contrairement au printemps, lors duquel on discutait activement de la création de la Cour Consultative.
De plus, même les russes commençaient à formuler de nouvelles demandes qui auraient continué de mener les accords dans une impasse. Une de ces demandes était de « supprimer » les ukrainiens déplacés de la loi sur un certain « statut spécifique ». La Russie et ses marionnettes ont proposé de ne prendre en compte d’aucune manière les ukrainiens déplacés dans la réintégration de Luhansk et de Donetsk, comme si ces derniers n’existaient pas, vu que prendre en compte les conditions de leur retour est une question généralement peu pratique.
SMM de l’OSCE (Special Monitoring Mission to Ukraine). Le travail de la SMM de l’OSCE a été transformée en une tâche bien plus difficile qu’il y a quatre-cinq mois de cela. Durant la quarantaine, le travail et le mouvement des observateurs dans le territoire temporairement occupé avaient été réduits à zéro.
Toutefois, c’est ce « sur place » de la Russie dans le groupe de contact tripartite et du format normand qui est maintenant propice à une « nuance » pour une politique plus constructive et pondérée du côté ukrainien. Et, même si cela ne mène pas à des progrès dans le processus de Minsk, cela aura au moins le mérite d’avoir établi des bases pour des changements sérieux du comportement de Kyiv.
Au minimum, Kyiv devra réexaminer les propositions de revoir les accords de Minsk ou d’effectivement geler le processus et sa mise en place.
MH-17 : les Pays-Bas vont déposer une plainte contre la Russie à la Cour Européenne des Droits de l’Homme
Les Pays-Bas vont déposer une plainte contre la Russie à la Cour Européenne des Droits de l’Homme en lien avec le MH-17 abattu au-dessus du Donbass. Cette décision a été prise par le gouvernement néerlandais.
Dans leur annonce, on lit que les Pays-Bas comptent donner à la Cour toutes les informations qui leur sont disponibles à propos de la catastrophe du MH-17.
«En déposant cette plainte internationale, les Pays-Bas soutiennent les 298 victimes du MH-17, de 17 nationalités différentes, ainsi que leurs familles. La priorité du gouvernement est et restera de rendre justice aux 298 victimes du crash aérien. En transmettant notre plainte à la Cour et en soutenant au maximum les plaintes de familles, nous nous rapprochons de ce but», peut-on lire dans le document.
Le gouvernement néerlandais a aussi remarqué que le pays accorde beaucoup d’importance aux rencontres avec des représentants de la Russie pour prouver leur responsabilité. On y a aussi ajouté que le but de ces rencontres est «d’arriver à une décision qui sera à la hauteur de la souffrance et des pertes occasionnées par le crash du MH-17».
Kolomoisky intente des poursuites contre Poroshenko
Quatre procédures pénales ont été ouvertes à l’encontre de l’ancien président Petro Poroshenko, toutes liées à la nationalisation de PrivatBank. Cette annonce a été faite par l’avocat de Porsohenko, Ihor Holovan, le vendredi 10 juillet.
Selon lui, les procédures ont été entamées suite à des déclarations de l’oligarche Ihor Kolomoisky.
«Suite aux déclarations d’une personne «ordinaire» du nom de Kolomoisky, le Bureau du Procureur Général a enregistré quatre procédures pénales à l’encontre de Petro Poroshenko. Kolomoisky est arrivé avec son ensemble standard, et, évidemment, ses déclarations sont à propos de PrivatBank», a raconté l’avocat.
Comme l’a dit Holovan, ce fait «confirme encore une fois l’identité des personnes qui coopèrent avec le Bureau du Procureur Général et avec le gouvernement actuel, en organisant une persécution à motivation politique».
«C’est la première fois que Ihor Kolomoisky sort personnellement dans l’arène. On arrive à une nouvelle étape du dénouement de toutes ces affaires. Cela s’accorde parfaitement à toutes les annonces sur la démission de la direction de la Banque Nationale d’Ukraine. Cela s’accorde aussi parfaitement avec un retour par la loi de PrivatBank à la direction de Kolomosykyi et de personnes proches de lui», a ajouté l’avocat Illya Novikov.
Comment l’Ukraine lutte contre COVID-19
Au matin du 13 juillet, un total de 54 133 personnes a eu le coronavirus, 1 398 en sont décédées.
L’Ukraine compte actuellement plus de 26 000 cas actifs, et plus de 26 000 personnes ont guéri de la maladie. Au cours des 24 dernières heures, on a détecté 612 cas de coronavirus, dont 52 enfants et 68 travailleurs du médical. 110 individus ont été hospitalisés, 15 cas mortels ont été enregistrés, et on compte 385 guéris.