Qu’attend l’Ukraine du Sommet de l’OTAN à Varsovie?

Lors d’une confèrence de presse «Sommet de l’OTAN : les perspectives de l’Ukraine» qui a eu lieu le 6 juillet, les experts ont discuté des nouvelles études de l’opinion publique concernant l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, les priorités de l’OTAN et les intérêts de l’Ukraine, ainsi que les nouvelles options sur la coopération de l’Ukraine et l’OTAN qui pourraient être adoptées lors du Sommet. La version intégrale de cette confèrence est disponible sur le site du Fonds des initiatives démocratiques, Ilko Koutcheriv. L’Ukraine Crisis Média Center publie  une version courte du document en français.

Si un référendum était organisé, 77% des Ukrainiens auraient voté pour l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN

L’opinion des Ukrainiens sur l’OTAN comme garant de la sécurité nationale de l’Ukraine a radicalement changé et les études de l’opinion publique le prouvent.

Au milieu des années 2000, seuls 18% des Ukrainiens optaient pour l’adhésion à l’OTAN, dont 1% des habitants du Donbass.

En mai 2016, 58% des Ukrainiens étaient prêts à participer au référendum pour ou contre l’adhésion à l’OTAN, dont 77% auraient voté pour et cela dans toutes les régions de l’Ukraine (hors Crimée et les territoires occupés).

Même à l’est de l’Ukraine, le nombre d’Ukrainiens favorables à l’adhésion à l’OTAN a considérablement augmenté, 71% auraient voté pour l’adhésion (contre 57% en novembre 2015) et 24% auraient voté contre (contre 41% en novembre 2015).

Qu’attend l’Ukraine du Sommet de Varsovie : un support pour l’information et un travail sur les ressources humaines.

Volodymyr Yasnyk, conseiller du vice-premier ministre de l’intégration européenne et euro-atlantique d’Ukraine, a informé que les pays-membres du Sommet adopteront un paquet d’aides à l’Ukraine dans plusieurs domaines, notamment :

  • Renouveler le travail de la commission de l’intégration euro-atlantique, dirigée par le vice-premier de l’intégration européenne et euro-atlantique.
  • Un support pour l’information. La préparation du programme d’État qui informera la société sur l’intégration euro-atlantique.
  • Le travail sur les ressources humaines.

Le soutien politique dans l’affrontement avec la Russie.  

Hanna Hopko, chef du Comité des affaires étrangères auprès du Parlement ukrainien, a souligné que le soutien de l’OTAN, dans la régularisation pacifique de la situation dans le Donbass pour s’opposer à l’agression russe, est très important pour l’Ukraine.

«Après le Sommet de l’OTAN au Pays de Galles en 2014, l’Ukraine a réussi à créer une coalition pro-ukrainienne pour s’opposer à Poutine. Et nous avons le devoir difficile de préserver cette coalition dans le cadre des pays-membres de l’OTAN. Yens Stoltenberg, Secrétaire général de l’OTAN, a déclaré lors d’une conférence de presse que l’Alliance souhaiterait entendre un bilan sur la situation à l’est de l’Ukraine et la réalisation de la Russie de ses obligations pour assurer un cessez-le-feu. Donc, il est important pour nous d’avoir le soutien de l’OTAN, du Secrétaire général et des généraux de l’OTAN».

Le renouvellement du dialogue avec la Russie ou le renforcement de la sécurité des frontières de l’est de l’Alliance?

Sergiї Djerdj, chef de la League civile «Ukraine-OTAN» a déclaré que la restauration des frontières ukrainiennes serait synonyme du désarmement nucléaire global dans l’avenir. «Si l’intégrité et la souveraineté de l’Ukraine ne sont pas respectées, il ne faudra pas espérer de désarmement nucléaire».

Selon l’expert, la commission «Ukraine-OTAN» sera très importante aussi parce que c’est lors de cette commission que la délégation ukrainienne aura la possibillité d’exprimer son point de vue. Après le sommet de l’OTAN à Varsovie, les 10-11 juillet, il y aura la réunion des ministres de la Défense de l’OTAN et le 13 juillet, la réunion de la commission «Russie-OTAN».  «Les résultats de ces réunions décideront si l’OTAN renouvelle le dialogue avec la Russie ou continuera à renforcer ses frontières à l’est».

La fondation du Centre de la prévention des menaces hybrides.

Myhaylo Samous, directeur adjoint du Centre des études de l’armée, de la conversion et du désarmement? a supposé que le Sommet de Varsovie pourrait se solder par la décision de fonder en Ukraine un Centre de l’OTAN de prévention des menaces hybrides.

«Lors de ce Sommet, pour la première fois, l’OTAN a plus besoin de l’Ukraine que l’Ukraine n’a besoin de l’OTAN. Car l’Ukraine possède une expérience unique de la guerre hybride et conventionnelle avec un ennemi aussi important que la Russie. L’Ukraine doit remplir tous les critères pour adhérer à l’OTAN avant 2020. Notre devoir principal est d’assurer la capacité de défense du pays et de rétablir l’intégralité territoriale du pays. En même temps, nous devons former une alliance avec les membres de l’OTAN – les Etats-Unis, la Pologne, les Pays baltes, la Roumanie et la Turquie».