APCE/Russie, L’enquête d’Al Jazeera/L’argent de Ianoukovytch, Crimée/Interdictions d’entrée pour des étrangers, Sociologie

La situation dans la zone du conflit

Après les accords sur la trêve des Fêtes de fin d’année, le nombre des attaques dans le Donbass a considérablement diminué, mais il n’y a pas eu un jour sans tirs.

L’OSCE: 500 violations de la trêve chaque jour.  Alexandre Hug, adjoint du chef de la mission en Ukraine, a partir du 28 décembre, la mission de suivi de l’OSCE en Ukraine a constaté tous les jours une moyenne de 500 violations de la trêve. 

La mission de paix de l’ONU est impossible? La Russie a rejeté toutes les propositions importantes concernant le mandat d’une mission de paix de l’ONU dans le Donbass et, prochainement, il ne faudra pas s’attendre à ce que la situation évolue. Telle est l’opinion, exprimée par Volodymyr Yeltchenko, représentant permanent de l’Ukraine auprès de l’ONU. La Russie veut que les Casques Bleus servent de gardes du corps aux observateurs de l’OSCE. Quant à l’Ukraine, elle insiste pour que la mission de paix soit placée sur la frontière entre l’Ukraine et la Russie.


L’enquête d’Al Jazeera: Pourquoi le retour de l’«argent de Ianoukovitch» est devenu un secret d’Etat en 2017?

Le 10 janvier, la chaîne de télévision Al-Jazeera du Qatar a publié un document rendu secret en Ukraine. Il fait référence à une décision du tribunal de district de Kramatorsk, région de Donetsk, datant du 28 Mars 2017.

Cette décision a permis au procureur général ukrainien Youri Loutsenko de confisquer au  printemps dernier 1,5 milliard de dollars au profit de l’État. Loutsenko a déclaré que l’argent appartenait à l’ancien président Viktor Ianoukovitch. Il est intéressant que, dans cette histoire, la décision de la cour a ensuite été marquée du sceau «secret d’État». Pourquoi?

Les crimes de Ianoukovitch. Au cours des années 2010-2014, une «organisation criminelle de Ianoukovitch» et son «unité» – un groupe de sociétés SYEPEK ( «Société Eastern Energy-Fuel européen») de Sergey Kurtchenko, a sorti de l’argent de la Banque nationale «Oschadbank , de Naftogaz Ukraine, du Fonds agraire et d’autres entreprises d’État par des transactions fictives Puis au travers de centaines de sociétés fictives en Ukraine l’argent a été sorti du pays et placé à l’étranger via 10 sociétés offshore. Après la Révolution de la Dignité, les comptes des sociétés offshore dans les banques ukrainiennes ont été « gelés » jusqu’à l’année dernière, quand la Cour a permis de les confisquer.

Qui est compromis par le jugement? L’information principale de la décision secrète de la Cour se cache dans le schéma du système qui a permis de sortir de l’argent de l’État par «la bande de Ianoukovitch». Il est avéré que le retrait de l’argent de Ianoukovitch à l’étranger se faisait avec la participation de la «Société d’investissement de l’Ukraine» (ICU), dont la Présidente du Conseil d’administration était Valeria Hontaryeva, chef de la Banque nationale de l’été 2014 au printemps 2017. En 2014, Hontaryeva a vendu ses parts de l’ICU.

En outre, l’ICU a en charge depuis plusieurs années les entreprises de Petro Porochenko. À partir de 2014, cette société accompagne le transfert des entreprises de Porochenko dans le «trust aveugle». Pour ce faire, une société off-shore a été enregistrée dans les îles Vierges britanniques.

Question au Président et au Procureur général. Un an après la confiscation de l’argent de Ianoukovitch, le procureur général Yuriy Loutsenko doit expliquer pourquoi la décision du tribunal de Kramatorsk est considérée comme un secret d’Etat? Y a-t-il un lien entre la prudence du pouvoir, qui transparaît dans la mention figurant sur le document de l’ICU, et l’association constante de cette société avec l’équipe de Petro Poroshenko? Il est vrai que l’information sur la société qui dessert ses entreprises, et avait précédemment été utilisée dans les intérêts financiers de Viktor Ianoukovitch, n’ajoutera pas à la popularité du président actuel.


La Crimée: près de 1 500 étrangers ont été interdits d’entrée en Ukraine

Le samedi 13 janvier, le Service national des gardes-frontières de l’Ukraine a informé qu’en raison de voyages non autorisés par les autorités ukrainiennes dans la Crimée annexée par la Russie, environ 1 500 étrangers ne pourront plus entrer en Ukraine.

Qui est interdit d’entrée.  Dans la liste de ces personnes soumises à des restrictions figurent environ 100 artistes et personnalités du monde de la culture. Depuis le début de 2018 les noms de plus de 30 personne, ayant déjà visité la péninsule en infraction avec l’interdiction instaurée par Kyiv, ont été divulgués. Selon les résultats du suivi, plus de 810 personnes susceptibles d’avoir visité la péninsule ont été identifiées. Au total, en 2017, près de 2 300 protocoles administratifs ont été établis suite à la violation des règles d’entrée dans la péninsule.

L’enquête sur l’activité des entreprises allemandes. Le département principal du Service de sécurité de l’Ukraine (SBU) en Crimée va enquêter sur le travail effectif des entreprises Adidas, Puma et DHL Express sur le territoire de la Crimée occupée.

Les règles d’entrée en Crimée. Les autorités ukrainiennes considèrent que le passage légal de la frontière ukrainienne avec la Crimée doit se faire exclusivement avec l’autorisation des autorités ukrainiennes. L’entrée doit avoir lieu par le territoire de l’Ukraine. Se rendre dans la péninsule depuis le territoire de la Fédération de Russie entraîne une responsabilité pénale et administrative


En 2018, la Russie ne reviendra pas à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe

Le jeudi 11 janvier, on a appris que les projets de la Fédération de Russie concernant son retour à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe avaient été rejetés. L’Ukraine et ses partenaires ont réussi jusqu’ici à contrecarrer les plans de la Russie. «La Russie est restée chez elle. En 2018, l’APCE fonctionnera sans elle. L’Ukraine a mobilisé ses partenaires et a réussi à stopper une puissante tentative de tuer la crédibilité institutionnelle du Conseil de l’Europe pour favoriser les Russes», a écrit Dmitry Kuleba, représentant permanent de l’Ukraine auprès du Conseil de l’Europe, sur sa page Twitter.

Comment tout a commencé? La Russie a été expulsée de l’APCE en 2014 à la suite de l’annexion de la Crimée et de l’occupation du Donbass, pour laquelle des sanctions européennes ont été introduites. Le pays sanctionné ne peut pas être dans l’APCE. En octobre-décembre 2017, la Fédération de Russie a tenté de mettre en œuvre le scénario de son retour à l’APCE. Pour cela, il était nécessaire de changer les règles de travail de l’APCE. Depuis l’été 2017, l’arme principale de la Fédération de Russie dans cette histoire a été le chantage à l’argent: la Russie n’a pas versé de contributions au Conseil de l’Europe, ce qui a conduit à un déficit du budget du Conseil estimé à 7%. En outre, les Russes ont mené une campagne de relations publiques dans les médias occidentaux sur la nécessité du retour russe à l’APCE. Mais cela n’a pas donné de résultats pour le moment. La Russie elle-même n’a pas déposé de requête pour la session de janvier de l’APCE, et selon les règles de l’’Assemblée, elle ne pourra pas participer à son travail jusqu’à la fin de 2018.

Et maintenant? Les partisans du retour de la Russie n’ont pas capitulé. Le nouveau président de l’APCE, le socialiste italien Nicoletti, cherche à avoir des Russes à l’Assemblée. Le Bureau de l’APCE a créé un groupe spécial chargé d’examiner la représentation de la Russie dans les deux organes du Conseil de l’Europe, à savoir le retour des représentants russes à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Avec le soutien du lobby pro-russe au Conseil de l’Europe, ils tenteront de modifier le règlement de l’APCE afin de supprimer la possibilité d’introduire des sanctions contre les délégations nationales. C’est contre cela que l’Ukraine et ses partenaires devront se battre durant la session de 2018. Le résultat n’est possible qu’avec une unité de position et des efforts conjoints.


Que pensent les Ukrainiens de la corruption? – L’enquête sociologique

La corruption reste le problème numéro un pour les citoyens ukrainiens. Selon un sondage du Fonds des «initiatives démocratiques Ilko Kucheriv», 80% des Ukrainiens considèrent que la lutte contre la corruption ukrainienne est infructueuse, 46% des Ukrainiens estiment qu’elle a échoué. Selon la population ukrainienne, les combattants actifs contre la corruption sont les médias (26%) le Bureau national anti-corruption (24%) et les organisations civiques anti-corruption (21%), Dans ce contexte, il est important de savoir ce que les Ukrainiens pensent de la création du tribunal anti-corruption. Selon le sondage, 42% des Ukrainiens sont prêts à confier la formation de la Cour anti-corruption aux représentants des ONG anti-corruption et 41% des Ukrainiens aux experts des pays occidentaux.


La Russie a-t-elle des ennemis? Les résultats d’un sondage

Le sondage du Levada Center relève que 66% des Russes estiment que la Russie a des ennemis et 21% estiment que non. Les principaux ennemis de la Russie sont les États-Unis (68%), l’Ukraine (29%) et l’Union européenne (14%). Ils sont suivi des anciennes républiques soviétiques (10%), de la Pologne (8%), l’Allemagne, l’OTAN et l’Angleterre (6%), des partisans de l’État islamique (5%), des États du Moyen-Orient (4%). Pour 4% des sondés, les ennemis de la Russie sont les autorités russes: les fonctionnaires, le gouvernement et les «amis de Poutine».