Timochenko/Consultants américains, KyivPride/Défilé de l’égalité, Mer d’Azov/Blocus hybride

Situation dans la zone du conflit

La semaine dernière, les affrontements  dans la zone du conflit à l’Est de l’Ukraine se sont poursuivis  dans certaines zones, notamment avec  des armes de chasse. Cependant, des armes interdites par les Accords de Minsk ont été utilisées dans la région de Donetsk, dans les localités de Piske et Starognativka; par ailleurs, la situation reste tendue aux abords de Marioupol.

Destruction de l’infrastructure civile. Le 15 juin, des observateurs du groupe conjoint de corrdination du cessez-le-feu ont reconnu que des combattants avaient tiré sur la localité de Novotochkivske à partir de de Goloubivske en utilisant des mortiers de calibre 82mm ; en conséquence, trois obus sont tombés sur un immeuble 2, rue Oleg Vatazhok où 22 appartements ont été endommagés, aucune victime n’a été signalée.


Un an avant avant les élections: qui conseille Youlia Timochenko?

Il reste moins d’un an avant les élections présidentielles en Ukraine. Tous les candidats lancent peu à peu leur campagne électorale. Actuellement, des enquêtes sociologiques montrent une note faible pour tous les candidats potentiels, ce qui représente à peine plus de 10%. Dans le même temps, de nombreuses études montrent que Youlia Timochenko est actuellement leader. Les journalistes de Hromadske ont mené leur propre enquête concernant les personnes qui conseillent Timochenko. Les thèses principales du document sont explicitées ci-dessous.

Des consultants américains d’Orban et Trump. À l’automne 2017, un consultant politique, George Birnbaum, est arrivé des États-Unis à Kyiv. Depuis plus de 25 ans, il travaille dans le domaine du conseil politique et a contribué à la conquête ou au maintien du pouvoir du Premier ministre hongrois Viktor Orban et du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev. En 2016, il a participé à la campagne électorale de Donald Trump. Pendant l’élection, il a travaillé dans l’équipe de Barry Bennett, conseiller principal de Trump, et est devenu associé de sa société Avenue Strategies. Il est venu en Ukraine avec une collègue d’Avenue Strategies, Vlada Galan, 29 ans, qui connaît la langue russe car elle est née et a passé son enfance à Odessa. À Kyiv, elle a rencontré plusieurs politiciens et a commencé à travailler avec Youlia Timochenko.

Le contrat: une image de soutien aux États-Unis ou une campagne en Ukraine? En mars dernier, Avenue Strategies a annoncé qu’elle faisait officiellement la promotion de l’image de Youlia Timochenko aux États-Unis. Avenue Strategies a signé un contrat d’une demi-année pour promouvoir les intérêts de Timochenko aux États-Unis. Le contrat est valable jusqu’au 20 août 2018 et peut être prolongé. Selon Hromadske, pendant ce temp,s Avenue Strategies peut recevoir 390 000 dollars.

Dans le même temps, selon Hromadske, deux sources au siège du parti Batkyvchtchyna et Avenue Strategies confirment que les conseillers américains travaillent avec Timochenko non seulement aux États-Unis, mais aussi en Ukraine et en particulier pour sa campagne électorale. Il n’y a pas de démenti officiel de cette information et Avenue Strategies ne commente pas le contrat. En revanche, Youlia Timochenko et les députés de sa faction Batkyvchtchyna nient leur coopération avec Bennett.

Les méthodes de travail: des «campagnes négatives». Birnbaum et Galan peuvent être considérés comme des adeptes du célèbre politologue américain Arthur Finkelstein. Birnbaum travaille avec lui depuis 2003 et Galan a travaillé pour Finklistein pendant un certain temps.

Ce consultant politique est considéré comme l’un des idéologues de la tenue de soi-disant «campagnes négatives». Finklistein ne se concentre pas sur la construction d’une image positive du candidat, mais sur la diffusion d’informations négatives sur les opposants. Il a utilisé la stratégie du «rejet des votes» – une formule construite sur des slogans qui méprisent les rivaux.

Quelle sera la campagne de Youlia Timochenko et est-ce que la participation des conseillers américains sera confirmée ? Nous le saurons très bientôt.


Défilé de l’égalité à Kyiv

Le défilé de l’égalité « KyivPride » a eu lieu à Kyiv. Il s’agit d’un défilé annuel, organisé par des militants du LGBT et des militants des droits de l’homme. Malgré le fait que les adversaires de la marche aient essayé de bloquer le lieu pendant la nuit, la marche a tout de même eu lieu et est devenue l’une des plus pacifiques et des plus importantes depuis les 4 années de son existence. Il a duré seulement 26 minutes, avec la participation de 3 500 personnes entourées de plusieurs milliers de policiers.


Verdict dans l’affaire de du Maidan: 5 ans de prison pour le meurtre d’un journaliste

Yuriy Krysine, qui a été condamné à plus de trois ans pour le meurtre du journaliste Vyacheslav Veremiy en  2014, restera en prison. Yuriy Krysine a été reconnu comme l’organisateur de l’agression contre Vyacheslav Veremiy, journaliste de Vesti, dans la nuit du 18 au 19 février 2014 à Kyiv. Les agresseurs ont frappé le journaliste et ont tiré avec une arme. L’homme est décédé à l’hôpital.

En décembre, le tribunal Chevtchenko de Kyiv a condamné Krysine à 4 ans de prison avec probation. Mais le 13 juin, la Cour d’appel a annulé la décision en fixant la peine à 5 ans de prison. Yuriy Krysine apparaît également dans plusieurs affaires concernant d’autres crimes du Maïdan: l’enlèvement et la torture de militants en janvier 2014 et l’empêchement d’actions pacifiques de protestation. Les avocats peuvent encore faire appel de la décision de la Cour d’appel en cassation.

Selon Yuriy Krysine, il aurait reçu 20 000 dollars d’Armen Sarkisyan pour la soi-disant «sécurité de l’ordre public». Selon le ministère de l’Intérieur, Sarkisyan, à son tour, a agi dans l’intérêt de l’ancien ministre de l’Intérieur, Vitaliy Zakharchenko, et de ses partenaires commerciaux. Krysine a remis plus de 1000 hryvnyas aux complices et a gardé le reste.


«Blocus hybride»: que se passe-t-il dans la mer d’Azov?

Dans le conflit ukraino-russe, un autre front est ouvert, celui de la mer Azov. À l’heure actuelle, la Russie renforce sa présence militaire en envoyant dans la mer d’Azov des navires de missiles de la mer Caspienne; le Service fédéral de sécurité de l’Ukraine arrête les navires qui se dirigent vers les ports de Marioupol et de Berdyansk, soi-disant, pour vérifier la cargaison.

Les retards de plusieurs heures à plusieurs jours sur les trajets rendent le  travail des entreprises ukrainiennes très difficile. Les experts insistent: l’ampleur de cette action peut être considérée comme une oppression économique des villes portuaires ukrainiennes par la Russie.

Blocus hybride. Les ports de la mer d’Azov doivent faire face à ce problème depuis quelques mois: après l’érection des arches du pont de Kertch dans la mer d’Azov, les navires d’une hauteur supérieure à  33 mètres ne peuvent plus passer. Dans le port de Mariupol, on signale que 144 navires ne peuvent plus entrer dans le port à cause de cette restriction.

Des conditions préalables à l’agression russe. Avant le début de l’agression armée russe contre l’Ukraine, la majeure partie de la côte de la mer d’Azov et la voie navigable du détroit de Kertch étaient contrôlées par l’Ukraine. De toute évidence, la Russie n’a pas apprécié. Déjà en 2003, ce mécontentement est apparu lors de la première revendication territoriale dans le conflit à propos de  l’île de Tuzla.

Le traité concernant «la mer intérieure». En 2003, le président ukrainien, Leonid Koutchma, a signé avec le président russe, Vladimir Poutine, un Accord de coopération, entre l’Ukraine et la Fédération de Russie, qui précisait l’utilisation de la mer d’Azov et du détroit de Kertch.

Par cet Accord, la mer d’Azov et le détroit de Kertch ont été déclarés «eaux intérieures historiques» où les navires et les navires sous pavillon de l’Ukraine et de la Russie jouissaient d’une liberté de navigation. En fait, la signature de cet accord visait à satisfaire les demandes de Moscou. La séparation du détroit de Kertch et de la mer d’Azov par des  frontières nationales, ce que  l’Ukraine revendiquait, n’a pas eu lieu. Par conséquent, la loi concernant la mer n’est plus valable dans la mer d’Azov aujourd’hui.

La situation après 2014. L’accord de 2003 a maintenant refait surface. En 2014, avec la Crimée, la Russie a occupé l’île de Tuzla, qui a ensuite été intégrée à la fondation du pont de Kertch. De fait, plus la construction avançait, plus les Russes se sont comportés de manière agressive dans la mer d’Azov. En 2015, la Verkhovna Rada  a proposé de dénoncer l’Accord à propos de la «mer intérieure», mais le projet de loi a été ajourné pour relecture, ou plutôt, pour sombrer aux oubliettes et mis au panier.