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Jour 1065 de résistance: la Russie doit revenir aux lignes de février 2022 pour négocier – Zelensky

La Russie frappe Zaporijjia avec des missiles : un homme tué, de nombreux dégâts et blessés, dont un nourrisson de 2 mois. Dans un article du FT, un scénario d’intervention de troupes étrangères en Ukraine est évoqué. Zelensky énonce les conditions des négociations : la Russie doit au moins revenir aux lignes d’avant l’invasion à grande échelle.

La Russie a frappé Zaporijjia avec des missiles : un homme tué, de nombreux dégâts et blessés, dont un nourrisson

Dans la nuit du 23 janvier, les troupes russes ont lancé quatre frappes de missiles sur Zaporijjia, causant la mort d’une personne. On dénombre de nombreux dégâts et blessés, dont un nourrisson de deux mois.

C’est ce qu’a rapporté Ivan Fedorov, chef de l’administration militaire de la région de Zaporijjia.

À 8h19, on comptait 25 blessés, parmi lesquels un garçon de deux mois, des secouristes et des employés du secteur de l’énergie qui intervenaient pour réparer les dégâts causés par l’attaque ennemie sur une infrastructure énergétique. Un homme de 47 ans a perdu la vie.

La police de la région de Zaporijjia a précisé que les occupants avaient frappé la ville avec quatre missiles entre 4h00 et 4h10. L’un des missiles a touché une zone proche d’un incendie causé par un drone russe de type « Shahed ».

L’attaque a provoqué un incendie dans un bâtiment industriel, et l’onde de choc ainsi que les éclats ont endommagé des immeubles résidentiels et des véhicules, détruisant également une habitation de deux étages, selon les autorités.

« Un immeuble résidentiel a été détruit, et trente autres endommagés. Des bâtiments privés et des bâtiments non résidentiels ont également été touchés dans les districts de Chevtchenko et d’Oleksandrovskyi à Zaporijjia », a indiqué Fedorov en décrivant les conséquences des frappes.

Zelensky a énoncé les conditions pour des négociations : la Russie doit au minimum revenir aux lignes d’avant l’invasion à grande échelle

Le président Volodymyr Zelensky a souligné que les forces russes doivent se retirer jusqu’aux positions qu’elles occupaient avant le début de l’invasion à grande échelle. Selon lui, cela constituerait une base équitable pour entamer des négociations sur la fin de la guerre.

Le président a fait cette déclaration mercredi 22 janvier lors d’une interview avec Bloomberg en marge du forum économique de Davos.

Le chef de l’État a insisté sur le fait que l’Ukraine fera tout son possible pour que les négociations avec la Russie soient justes.

«Une négociation juste, c’est une garantie que l’ennemi se retire au moins jusqu’aux lignes d’avant l’invasion à grande échelle. Ce serait une opportunité équitable d’entamer un dialogue, mais les choses peuvent être différentes, la vie est ainsi faite», a-t-il déclaré.

Zelensky a également affirmé que toute force de maintien de la paix déployée en Ukraine devrait inclure des troupes américaines.

Par ailleurs, il a insisté sur le fait que l’Ukraine « ne s’engagera pas sur un document de papier comme le mémorandum de Budapest».

«Ce document, tout comme l’OTAN, prévoyait la possibilité de consultations en cas de menace pour la souveraineté. Nous les avons convoquées après l’occupation de la Crimée. Vous pensez que quelqu’un est venu? Non», a déclaré Zelensky.

Jusqu’à 50 000 militaires: le FT a imaginé à quoi pourrait ressembler le déploiement de forces étrangères en Ukraine

Les responsables ukrainiens estiment que le déploiement de 40 000 à 50 000 militaires étrangers, qui agiraient en tant que forces de sécurité le long de la ligne de front, pourrait être réalisable.

C’est ce qu’a rapporté le Financial Times le jeudi 23 janvier, soulignant que la présidence de Donald Trump ravive l’idée du président français Emmanuel Macron concernant le déploiement d’un contingent militaire occidental en Ukraine comme facteur de dissuasion contre une future agression russe.

Il y a un an, cette idée avait été rejetée comme irréalisable et trop risquée, écrit le FT. Cependant, depuis lors, l’armée ukrainienne a rencontré des difficultés, et la perspective d’une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN s’est amoindrie. Parallèlement, Donald Trump a réitéré son souhait d’arrêter les hostilités au plus vite. De son côté, Kyiv a signalé être prêt à un accord si ses alliés lui fournissent des garanties de sécurité fiables.

Selon le FT, lorsque le président ukrainien Volodymyr Zelensky évoque la nécessité de 200 000 soldats, cela constitue une exagération. D’après des participants aux négociations entre Kyiv et ses alliés, les responsables ukrainiens considèrent qu’un déploiement de 40 000 à 50 000 soldats étrangers serait tout à fait réaliste.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, devraient discuter de cette question lors d’une « réunion informelle » prévue pour le 3 février. Jusqu’à présent, seules les pays baltes ont exprimé leur soutien à cette idée, à condition qu’il s’agisse d’une mission incluant d’autres alliés, précisent les journalistes.

Quand Macron avait présenté son idée de déploiement de troupes étrangères en Ukraine, il proposait que des militaires européens assument des rôles d’appui clés, tels que la protection des infrastructures critiques, la formation des soldats ukrainiens ou la patrouille de la frontière avec la Biélorussie.

Cependant, le retour de Trump a modifié la trajectoire des discussions, affirme le FT. L’accent est désormais mis sur la manière dont les forces européennes pourraient être utilisées comme forces de maintien de la paix, tout en soutenant les forces de défense ukrainiennes.

La mission aurait trois objectifs : rassurer l’Ukraine quant au soutien de l’Occident, dissuader la Russie d’une nouvelle attaque et montrer aux États-Unis que l’Europe est prête à garantir la sécurité de l’Ukraine.

Réfléchissant à ce que pourrait être un tel déploiement, Camille Grand, ancien haut responsable de l’OTAN et désormais membre du Conseil européen pour les relations internationales, a déclaré que ces forces devraient être suffisamment robustes pour ne pas constituer une cible facile pour la Russie et suffisamment nombreuses pour ne pas nécessiter un renforcement immédiat. Elles ne doivent pas non plus être perçues comme un engagement en coulisses de l’OTAN.

Grand estime que ces forces pourraient compter environ 40 000 militaires, probablement déployées dans le cadre d’une coalition spéciale dirigée par le Royaume-Uni, la France et les Pays-Bas, avec la participation des pays baltes et de l’Europe du Nord. Le rôle de l’OTAN serait réduit au minimum pour limiter les risques d’escalade avec la Russie.

Grand a également suggéré que l’Union européenne pourrait utiliser les capacités de planification stratégique de l’OTAN pour une telle mission, dans le cadre du « format Berlin Plus », comme cela a été fait pour des opérations en Bosnie-Herzégovine.

Cette éventuelle mission ne serait pas une opération traditionnelle de maintien de la paix et ne serait pas non plus déployée sur la ligne de front. Les forces occidentales joueraient un rôle de «force de stabilisation» ou de «force de dissuasion» plutôt que de simples forces neutres de maintien de la paix.

Le FT évoque des modèles comme celui de la Corée du Sud, où des troupes américaines sont stationnées, ou encore la mission de maintien de la paix dirigée par l’OTAN au Kosovo.

Cependant, le journal précise que le déploiement de troupes étrangères en Ukraine pourrait ne jamais se concrétiser. L’idée repose sur un éventuel accord avec la Russie, permettant à l’Ukraine de conserver sa souveraineté, son armée, le contrôle de son territoire et son statut de pays démocratique soutenu par l’Occident.

La Russie pourrait toutefois refuser un tel accord ou rompre tout traité signé. De même, l’Europe pourrait renoncer à envoyer des troupes en pleine guerre par crainte d’une escalade du conflit avec Moscou. Enfin, même si les dirigeants approuvaient cette mission, elle pourrait être bloquée par les parlements ou rejetée par les électeurs.

Le FT conclut néanmoins que les risques d’envoyer des troupes pourraient s’avérer moins importants que les dangers liés à l’inaction.