La Russie ignore depuis 100 jours la proposition de cessez-le-feu des États-Unis — Ministère des Affaires étrangères de l’Ukraine. Les drones antiaériens ukrainiens pourraient devenir la seule arme réellement efficace contre les Shaheds — Defense Express. Risque d’effondrement au Moyen-Orient. Poutine est plus vulnérable que jamais et pourrait perdre un autre allié clé — The Telegraph.
La Russie ignore depuis déjà 100 jours la proposition de cessez-le-feu des États-Unis – a déclaré le ministère ukrainien des Affaires étrangères
Le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriy Sybiha, a rappelé, après les déclarations du dictateur russe Vladimir Poutine sur sa prétendue volonté de négocier et de « mettre fin à la guerre », que c’est bien la Russie qui ignore depuis 100 jours la proposition des États-Unis pour un cessez-le-feu de 30 jours.
Sur son compte X, Sybiha a précisé que l’Ukraine avait accepté sans conditions la proposition de paix américaine :
«Cela fait exactement 100 jours que l’Ukraine a accepté sans réserve la proposition de paix des États-Unis visant à un cessez-le-feu complet, à mettre fin aux tueries et à entamer un véritable processus de paix. Cela fait exactement 100 jours que la Russie rejette cette première étape fondamentale vers la paix», peut-on lire dans son message.
Il a rappelé que, pendant tout ce temps, la Russie n’a cessé de manipuler et d’intensifier le terrorisme contre l’Ukraine.
«L’Ukraine reste engagée pour la paix. Malheureusement, la Russie continue de choisir la guerre, ignorant les efforts des États-Unis pour mettre fin aux massacres. Il est temps d’agir maintenant et de contraindre la Russie à faire la paix», a déclaré Sybiha.
Il a souligné que seule une stratégie de «paix par la force» — le renforcement des sanctions et l’augmentation du soutien à l’Ukraine — peut mettre fin à l’agression russe.
Le 19 juin, le dictateur russe Vladimir Poutine a déclaré qu’un nouveau cycle de négociations entre la Russie et l’Ukraine pourrait avoir lieu après le 22 juin.
Auparavant, Poutine avait affirmé être prêt à rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors de la phase finale du processus de négociation, tout en refusant de le reconnaître comme représentant légitime pour conclure tout accord.
Les drones antiaériens ukrainiens pourraient devenir la seule arme réellement efficace contre les Shaheds — Defense Express
Les drones antiaériens ukrainiens pourraient actuellement devenir presque la seule solution réellement efficace contre les Shaheds russes, dans un contexte d’informations sur une possible attaque nocturne impliquant jusqu’à 1000 drones, rapporte Defense Express le jeudi 19 juin.
Les drones antiaériens ont déjà démontré leur efficacité contre les drones de reconnaissance russes. L’Ukraine est capable de produire massivement de tels drones de manière autonome. Ils sont bien moins coûteux que les Shaheds, qui valent environ 193 000 dollars, bien qu’ils restent plus chers que les drones FPV classiques, précise la publication.
Les analystes soulignent toutefois que pour repousser efficacement les attaques de Shaheds, les drones antiaériens nécessitent des améliorations, ce qui en augmentera le coût. Notamment, il faudra équiper ces drones de caméras nocturnes et modifier leur système de commande pour réduire leur dépendance aux compétences des opérateurs.
Le système de guidage des drones antiaériens devra aussi être perfectionné. Par exemple, on pourrait utiliser un système de radiocommande permettant au drone d’atteindre une coordonnée précise, lieu de rencontre avec la cible. Les analystes envisagent également l’utilisation de lasers semi-actifs, de têtes de guidage acoustiques ou de systèmes visuels à caméra pour abattre les cibles.
Par ailleurs, il faudra résoudre plusieurs problèmes techniques: temps de mise en alerte du drone, autonomie en vol, vitesse, altitude et capacité à fonctionner par tous les temps. Les Shaheds russes peuvent voler sous la pluie, la neige ou dans le brouillard, insistent les analystes.
De plus, il sera nécessaire de mettre en œuvre un système de destruction à distance plutôt que par contact direct.
Defense Express conclut que si ces drones antiaériens sont modernisés pour intercepter les Shaheds, ils deviendront certes plus complexes et plus coûteux que les FPV, mais resteront moins chers que les missiles antiaériens traditionnels.
Le 15 juin, CNN rapportait que la Russie avait intensifié ses attaques aériennes contre l’Ukraine et modifié sa tactique : les frappes sont désormais plus concentrées et plus difficiles à contrer, car les drones volent à haute altitude, hors de portée des mitrailleuses. En outre, la Russie aurait augmenté sa production interne de drones Shahed à 2700 unités par mois, et aurait adapté ses leurres de manière à les rendre pratiquement indiscernables des drones d’attaque.
Risque d’effondrement au Moyen-Orient. Poutine est plus vulnérable que jamais et pourrait perdre un autre allié clé — The Telegraph
La Russie, pays agresseur, pourrait perdre le soutien de Téhéran dans sa guerre contre l’Ukraine et ainsi perdre un autre allié clé au Moyen-Orient.
C’est ce qu’écrit le journaliste britannique Con Coughlin, rédacteur en chef Défense et Affaires étrangères du Telegraph, dans son article intitulé « Poutine est plus vulnérable que jamais», où il analyse la position actuelle du dictateur russe.
La destruction de l’infrastructure militaire iranienne à la suite des attaques israéliennes est une mauvaise nouvelle non seulement pour Téhéran, mais aussi pour d’autres régimes despotiques comme la Russie, qui comptent sur son soutien, affirme Coughlin.
Il rappelle qu’après avoir compris que sa prétendue « opération militaire spéciale » en Ukraine durerait bien plus longtemps que prévu, Moscou a déployé beaucoup d’efforts pour renforcer ses liens avec Téhéran. La Russie a ainsi conclu des accords pour l’approvisionnement en drones et missiles iraniens, utilisés pour frapper les forces ukrainiennes et les infrastructures vitales du pays. En janvier de cette année, le dictateur russe Vladimir Poutine et le président iranien Masoud Pezeshkian ont signé un accord de partenariat stratégique global. En échange de la poursuite des livraisons de drones, de missiles et d’autres aides militaires, Moscou s’est engagée à renforcer la défense aérienne et les forces aériennes iraniennes — mais cela n’a manifestement pas dissuadé Israël, souligne le journaliste.
Selon Coughlin, ce qui inquiète le plus Poutine, ce sont les répercussions des frappes israéliennes contre les infrastructures nucléaires et militaires iraniennes sur la capacité de Téhéran à poursuivre son soutien à l’effort de guerre russe en Ukraine. Dès le début, Israël a visé les sites de production de drones et de missiles ainsi que leurs lanceurs — une stratégie qui semble porter ses fruits, constate-t-il.
Si l’Iran ne parvient pas à maintenir sa propre campagne militaire contre Israël, il ne pourra pas non plus continuer à soutenir l’offensive russe en Ukraine, explique l’auteur.
Poutine craint visiblement aussi de perdre un autre allié important au Moyen-Orient. Alors que Bachar el-Assad est en exil à Moscou après avoir fui la Syrie, et que les ayatollahs sont engagés dans une lutte existentielle contre Israël, la position du Kremlin dans la région est gravement menacée, estime Coughlin. De plus, la situation en Iran met Poutine dans une position délicate à cause de ses liens étroits avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
Le journaliste ajoute que cette dynamique préoccupe non seulement la Russie, mais aussi les autres alliés de l’Iran, comme la Corée du Nord et la Chine. La campagne militaire d’Israël contre l’Iran pourrait avoir des conséquences importantes pour tous les régimes autoritaires, conclut-il.
L’Iran fournit à la Russie des drones kamikazes, du matériel pour la production de drones, des missiles — y compris balistiques — et d’autres types d’armement. Cependant, selon les Forces de sécurité et de défense de l’Ukraine, la Russie serait désormais capable de produire elle-même les drones Shahed. Une réduction des livraisons de missiles balistiques à Moscou ne serait donc pas critique, la Corée du Nord fournissant déjà des armements similaires à la Russie.
Selon un rapport du groupe d’analyse américain C4ADS, la Russie a versé au moins 1,8 tonne de lingots d’or d’une valeur d’environ 104 millions de dollars à la société iranienne Sahara Thunder comme paiement pour les drones Shahed-136, assemblés dans la zone économique spéciale d’Alabouga, au Tatarstan.