Kiev, le 9 mars 2016 – «Selon le dernier classement des libertés économiques, l’Ukraine possède la 162ème place. Cela prouve que l’économie ukrainienne est une économie dite « répressive ». En 2014, le volume des investissements directs à l’étranger est tombé à un niveau record de 300 millions de dollars, alors qu’en 2013, ce chiffre était à 4,1 milliards de dollars. Il est vrai qu’en 2015, ce volume était de 3,1 milliards de dollars. Toutefois, selon la Banque nationale, 76% de ce montant provient du secteur bancaire. Or, les banques étrangères convertissaient les prêts en actions venant de leurs «filles». Ces ressources n’étaient donc pas vivantes », a expliqué Svitlana Rousakova, membre du groupe d’initiative VoxUkraine lors d’une conférence de presse à l’Ukraine Crisis Média Center.
Il y a plusieurs indices importants qui évaluent la situation économique générale du pays. Il s’agit notamment du Doing Business, qui détermine la facilité à gérer une entreprise sur le territoire. Dans ce classement, l’Ukraine possède la 89ème place sur 189. Il existe aussi l’Index des perceptions de corruption, selon lequel l’Ukraine possède la 130ème place sur 168. Selon l’Index des libertés économiques, l’Ukraine est à la 162ème place sur 178. Ce mauvais résultat provient des procédures bureaucratiques excessives, des restrictions sur l’investissement dans certains secteurs, des faibles mécanismes d’exécution des contrats, de la lente privatisation moratoire sur la vente de terres agricoles à des étrangers, de la sur-régulation du système bancaire et l’ensemble du marché financier, du grand nombre de créances douteuses détenues par les banques, des obstacles réglementaires aux institutions financières étrangères, du faible développement du marché financier, du renforcement de l’interaction entre le gouvernement et les entreprises, ainsi que du faible niveau de protection de la propriété privée et du système judiciaire inefficace et corrompu.
Volodymyr Semenychyn, directeur du Département du développement des entreprises et de la politique de réglementation du ministère du Développement économique et du Commerce de l’Ukraine a déclaré que le ministère travaille sur l’amélioration du classement du pays dans le Doing Business. «Il y a six mois, le ministère a créé le bureau de déréglementation. Nous avons déjà préparé une feuille de route, nous avons fait une liste d’éléments que le gouvernement et le Parlement doivent adopter. Cette liste a déjà été approuvée par le Conseil des Ministres ». Cependant, Volodymyr Semenychyn a souligné que le Parlement ne participait pas suffisamment à ce processus : «Sans travail efficace du Parlement, les réformes ne seront pas réalisées».
Gleb Vychlinskyї, directeur du Centre de la stratégie économique, a remarqué que l’Association européenne des affaires avait réalisé un sondage sur l’attractivité de l’Ukraine pour les investisseurs. «Pour 39% des répondants, l’élément clé est la lutte contre la corruption. Pour 25%, la réforme fiscale ; pour 24%, la réforme judiciaire ; pour 14%, l’accélération des réformes ; pour 8%, l’épuration des institutions d’État et de la bureaucratie». Les risques pour les investisseurs – notamment la corruption dans le système judiciaire, l’instabilité macro-économique, la réglementation et les restrictions pour les investisseurs étrangers concernant le retrait des dividendes, ainsi que le conflit à l’est de l’Ukraine – sont nuisibles pour l’attractivité des investissements en Ukraine.