Donbass, Le pont de Kertch, Sociologie, Sport

Russian President Vladimir Putin drives a Kamaz truck during a ceremony opening a bridge, which was constructed to connect the Russian mainland with the Crimean Peninsula across the Kerch Strait, May 15, 2018. Alexander Nemenov/Pool via REUTERS

Situation dans la zone du conflit

 

La semaine dernière, des combats intenses ont continué dans l’est de l’Ukraine. Le nombre de bombardements a varié le 14 mai de 42 à 66 le 16 mai.

Bien qu’un grand nombre de bombardements ait traditionnellement eu lieu dans le secteur de Donetsk, les militants ont commencé à

utiliser davantage d’armes prohibées dans le secteur de Louhansk. Les combattants ont mis en œuvre tout leur arsenal la semaine dernière: des mortiers de 82 et 120 mm, des canons d’artillerie de 122 et 152 mm et même des BM-21 Grad.

Au cours de la semaine dernière, les combattants pro-russes ont tiré sur des localités habitées. Le 15 mai, vers 6 heures du matin, des militants pro-russes ont tiré sur Novgorodske avec des obus de mortier de 82 mm, endommageant deux bâtiments résidentiels. Le 17 mai, les forces d’occupation russes ont ouvert le feu sur les localités de Mykolaivka Druha et Svetlodarsk à partir d’obus d’artillerie de 122 mm. À Mykolaivka Druha, 3 maisons ont été détruites, 2 maisons ont été endommagées. À Svitlodarsk, le bâtiment de l’école générale № 11 et un véhicule civil ont été endommagés. Le vendredi 18 mai, des militants ont tiré sur des quartiers résidentiels de Troitske avec de l’artillerie de 122 mm. Un garçon de 13 ans et son père ont été tués, sa maman a été blessée. Le 19 mai, les combattants pro-russes ont tiré sur l’infrastructure civile de la ville de Zaytsev avec des mortiers de calibre 120mm, sans faire de victimes.

Jeudi, les Forces unies ont amélioré leur position tactique en repoussant l’ennemi de la localité de Pivdenne, dans la région de Donetsk.

Déclarations diplomatiques. Kurt Volker, représentant spécial des États-Unis, a déclaré que les Ukrainiens ne seront pas en mesure de reprendre le territoire capturé par la Russie. C’est ainsi que Kurt Volker s’est exprimé dans la ville de Popasna dans le Donbass. “Bien sûr, les Ukrainiens ne seront
pas en mesure de reprendre le territoire déjà capturé par la Russie, la Russie est trop forte”, a-t-il déclaré. De plus, Volker a noté que le prix de l’offensive supplémentaire pour la Russie avait déjà augmenté et ne ferait que s’intensifier. “Dans ce cas, ceux qui sont assis à Moscou devrait s’interroger: que nous apporte tout cela ? Nous souffrons de pertes, de mort de soldats russes tués en Ukraine et tout cela pour quoi? “, a-t-il résumé. Volker a également appelé la Russie à procéder à un nouvel échange d’otages dans le Donbass.


Le pont de Kertch: un chemin vers nulle part?

Le 15 mai, Poutine, conduisant un camion en tête de colonnes de machines de construction, via le pont de Kertch, à jusqu’à la ville de Kertch occupée, s’est adressé aux ouvriers et aux constructeurs. L’événement diffusé par les médias russes a été vivement discuté en dehors du pays envahisseur.

L’histoire de la construction. Le premier ordre concernant la construction du pont sur le détroit de Kertch a été délivré par le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, au milieu des opérations de l’occupationde de la Crimée, le 3 mars 2014. Il a donné l’ordre de créer une société d’actionnaires spécialisée dans la construction de ponts. La version finale du pont, 193 km de long, passe par l’île de Tuzla et non par l’ile de Tchouchka, version bien plus courte. La Crimée, alors occupée, s’est donc retrouvée sous des sanctions européennes et américaines ; il est devenu évident que l’investissement privé ne se ferait pas, par conséquent, le schéma de construction a été considérablement simplifié. La gestion de la construction du pont a été confiée à l’entreprise de construction routière “Taman” et c’est l’entreprise “Stroygazmontag”, appartenant à Arcadiy Rotenberg, ami de Poutine, qui est devenue l’entreprise générale de construction.

Le coût du pont. Le coût du pont a automatiquement augmenté avec le transfert de sa construction à l’ami de Vladimir Poutine: de 28 milliards de roubles, prévus initialement, le coût est passé à 222 milliards de roubles. Le coût total du pont, avec les routes d’accès et le système de sécurité, est proche de 300 milliards de roubles (plus de 4 milliards d’euros).

L’ouverture d’un objet inachevé. Le 16 mai, seule la branche automobile du pont a été officiellement lancée, en mode limité. La fin de la construction du pont est prévue pour l’année prochaine. Un lancement à part entière de la liaison routière et ferroviaire par le pont de Kertch serait assurée en décembre 2018. L’inachèvement des travaux se mesure au mouvement limité pour les automobilistes depuis le 16 mai. Le trafic autorisé est ouvert uniquement aux véhicules légers roulant à 90 km/h, alors que dans la documentation de conception, d’autres paramètres étaient indiqués : 120 km/h, sans restriction pour les camions.

Que perd l’Ukraine? En Octobre 2017, un pont métallique, en forme d’arc, a été construit sur le canal navigable Kertch-Enkalski. Cet élément du pont de Kertch a limité la taille des navires qui se dirigeaient vers la mer d’Azov. En conséquence, le trafic des cargos, dans les ports ukrainiens ukrainiens de Mariupol et Berdyansk, a diminué. Le ministère des Infrastructures ukrainien estime les pertes directes, dues aux limitations des navires passant dans le détroit de Kertch dans les ports ukrainiens, à 500 millions de hryvnias par an et aux « dommages indirects », à des milliards de hryvnias. Le procureur de la République autonome de Crimée, qui est à Kyiv, a signalé les dommages causés par la construction du pont à l’environnement de la mer Noire et de la mer d’Azov. Selon l’institution, les pertes de la construction du pont s’élèveraient au moins à 10 milliards de hryvnias.

La réaction de l’Ukraine. La construction du pont n’a pas été coordonnée avec les autorités ukrainiennes, conformément aux accords internationaux concernant l’utilisation du territoire du détroit de Kertch. À l’heure actuelle, sa hauteur limite considérablement le passage des navires dans le détroit de Kertch. À cet égard, les autorités ukrainiennes se sont opposées, à plusieurs reprises, à cette construction. Le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Pavlo Klimkin, a écrit sur son Twitter que le pont de Kertch était un”chemin vers nulle part”. Le président ukrainien, Petro Porochenko, a ajouté que les “occupants auront nécessairement besoin du pont quand ils quitteront de toute urgence la Crimée”.

La position de l’UE et des États-Unis. Les autorités de l’UE et d’autres pays occidentaux restent solidaires de l’Ukraine. Comme ils ne reconnaissent pas la juridiction russe en Crimée, toutes les entreprises impliquées dans la construction du pont ont été inscrites sur des listes de sanctions internationales. Les autorités de certains pays européens ont mis en garde des entreprises locales sur la responsabilité de leur participation à la construction russe. Le département d’État américain, à son tour, a déclaré que la construction du pont était “non seulement une tentative de la Russie d’affirmer la saisie illégale et l’occupation de la Crimée, mais également une interférence sur la navigation, en limitant la taille des navires qui peuvent traverser le détroit de Kertch, seul chemin des eaux territoriales ukrainiennes de la mer d’Azov”.

Que faire ensuite? À la demande du président Porochenko, une requête, en vue de protéger les intérêts de l’Ukraine, notamment en ce qui concerne l’érection du pont de Kertch, a été déposée auprès du Tribunal d’arbitrage de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Le Ministère des affaires étrangères ukrainien a l’intention de chercher à étendre les sanctions nationales et internationales contre les personnes physiques et morales impliquées dans la construction du pont.


Sociologie: sympathies géopolitiques des Ukrainiens

Selon une enquête sociologique de l’Institut d’Analyse et de Prévision, menée du 3 au 15 mai 2018 dans toutes les régions d’Ukraine, à l’exception des territoires occupés du Donbass et de la Crimée, 59,4% des Ukrainiens soutiennent l’adhésion de l’Ukraine à l’UE- contre 17,1% et 48,4% d’entre eux sont favorables à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN- contre 26%.


La joueuse de tennis ukrainienne a battu la première raquette mondiale

https://youtu.be/AdE6I7mdKxs

La joueuse de tennis ukrainienne, Elina Svitolina, a battu la premiète raquette mondiale, la roumaine Simona Halep, dans la finale du tournoi “Premier 5” de la série WTA à Rome. L’Ukrainienne a remporté le match avec un score de 6: 0, 6: 4. Par conséquent, le titre WTA revient à l’Ukrainienne qui a conservé son classement de 4èmemondiale.