Nouvelle attaque massive de la Russie : la défense aérienne ukrainienne a détruit 53 des 56 drones “Shahed”, la Russie a gagné au moins un milliard de dollars grâce aux céréales volées — WSJ, et la Russie adapte sa tactique de frappes aériennes sur le système énergétique de l’Ukraine. L’hiver pourrait être décisif — Politico.
Nouvelle attaque massive de la Russie : la défense aérienne ukrainienne détruit 53 des 56 “Shahed”
Dans la nuit du 16 septembre, l’ennemi a attaqué l’Ukraine avec 56 drones Shahed-131/136. La défense aérienne ukrainienne en a abattu 53, et trois autres ont été perdus. De 20h00 le 15 septembre à 6h00 le 16 septembre, les troupes radio-techniques des Forces aériennes ukrainiennes ont détecté et suivi ces drones en provenance de Koursk et Yeïsk (Russie). La principale direction de l’attaque visait la région de Kyiv. La défense a été assurée par l’aviation, les troupes de missiles anti-aériens, les unités de guerre électronique et les groupes de tir mobiles des Forces aériennes et de défense ukrainiennes.
À la suite de ce combat aérien, 53 drones ont été abattus dans les régions de Kyiv, Vinnytsia, Poltava, Soumy, Zaporijia, Kirovohrad, Mykolaïv, Dnipropetrovsk et Tcherkassy. Trois autres drones ont été perdus dans plusieurs régions sans faire de victimes ni causer de dégâts.
Rappelons que la nuit du 16 septembre, Kyiv a subi sa huitième attaque aérienne russe depuis le début du mois.
La Russie a gagné au moins un milliard de dollars grâce aux céréales volées — WSJ
Depuis 2022, la Russie et ses partenaires ont vendu pour près d’un milliard de dollars de céréales volées dans les territoires occupés d’Ukraine, selon The Wall Street Journal. Ce “commerce” repose sur un vaste réseau de clients, incluant des entreprises impliquées dans l’invasion russe et une société liée à la Garde révolutionnaire iranienne. Un homme d’affaires de Crimée, Hanaga, travaille avec la Syrie et Israël via sa société Agro-Fregat LLC. Une autre entreprise commerce avec les Émirats arabes unis.
Au premier semestre 2024, les Russes ont expédié 15 navires transportant 81 000 tonnes de blé vers la Turquie depuis Marioupol. Les autorités turques affirment avoir interdit l’accès aux navires en provenance des terminaux ukrainiens occupés et coopèrent avec Kyiv pour bloquer ce commerce illégal.
Il est difficile d’estimer la valeur exacte de la production agricole volée, mais selon le vice-ministre de l’Agriculture Dmytrasevitch, environ 4 millions de tonnes de céréales provenant des zones occupées d’Ukraine ont été vendues depuis 2022 pour une valeur d’environ 800 millions de dollars. Ce commerce permet à la Russie de résister à la pression économique des sanctions et de financer la guerre.
La plupart des céréales volées ont été exportées sur de petits navires ou par voie terrestre. La valeur totale pourrait atteindre 6,4 milliards de dollars. Le gouvernement américain a identifié trois navires appartenant à la société d’État russe United Shipbuilding Corporation, qui exporte de grandes quantités de céréales illégales et produit également des navires de guerre utilisés contre l’Ukraine. Une entreprise russe vendant du grain volé dans la région occupée de Zaporijia a fait un don de 111 000 dollars à un bataillon d’occupants.
Des navires étrangers sont parfois impliqués dans ces opérations. En juin, le procureur ukrainien Ihor Ponochtchny a enquêté sur le navire turc Usko MFU, soupçonné d’avoir transporté du grain volé en 2023 depuis le port de Sébastopol. Ce navire a exporté 2 100 tonnes de graines de tournesol et de blé à destination de la Turquie, pour une valeur d’environ 500 000 dollars. Les enquêteurs ont découvert des messages demandant au capitaine de dissimuler l’origine criméenne de la cargaison.
Les marchés pour ces céréales comprennent le Yémen et l’Iran. L’Égypte, Israël et le Liban ont cessé d’acheter ces produits après avoir été informés de leur origine illégale. Téhéran achète de l’orge criméenne pour 140 dollars la tonne, avec une réduction de 34 % par rapport aux prix du marché.
La Russie adapte sa tactique de frappes aériennes sur le système énergétique de l’Ukraine, l’hiver pourrait être décisif — Politico
L’hiver à venir pourrait marquer un tournant pour l’Ukraine dans la guerre énergétique, avec les sous-stations clés qui alimentent les centrales nucléaires ukrainiennes devenant des cibles. C’est ce qu’écrit Politico en analysant la situation des centrales nucléaires ukrainiennes de plus en plus menacées.
L’auteur, Jamie Dettmer, souligne que le risque d’une défaite ukrainienne cet hiver a poussé Washington et Londres à revoir l’utilisation des missiles à longue portée par Kyiv. Cependant, les États-Unis restent prudents face à une escalade.
Dans le secteur énergétique ukrainien, on craint que cet hiver ne soit un tournant dans la guerre énergétique.
« Cela s’explique en grande partie par le fait que les commandants russes adaptent leur tactique de frappes aériennes, tirant des leçons de leur précédente campagne ratée de bombardements pour détruire le système énergétique du pays. Les récentes livraisons de missiles balistiques à courte portée Fath-360 à la Russie les y aideront », prévient Politico.
Les responsables ukrainiens s’attendent à ce que la Russie utilise ces missiles d’une portée de 120 km, en plus de ses bombes planantes, pour frapper les nœuds logistiques, de communication et les dépôts de munitions ukrainiens à l’arrière.
« Cela permettra à la Russie de concentrer ses missiles à plus longue portée sur les infrastructures civiles, en particulier sur le système énergétique, dans le but de le détruire », conclut l’auteur.
