Kiev, 9 mars 2016. Les experts ont présenté le Rapport d’observation sur le travail des points de passage de «Zaitseve» et «Novotroitske» dans la région de Donetsk, ainsi qu’une liste de recommendations. L’observation fut menée par les activistes de l’ONG «Fondation.101» de septembre 2015 à février 2016 dans le cadre du projet «Inspection de la zone frontalière», avec le soutien de l’Office en charge des droits de l’homme auprès du parlement ukrainien, de l’Administration civilo-militaire de la région de Donetsk et le soutien financier de «People’s Project » et de l’USAID. Les observateurs se trouvaient toute la journée sur les points de passage et surveillaient particulièrement si les droits de l’homme étaient respectés. Ils ont ainsi passé 96 jours à contrôler le travail du point de passage « Novotroitske » (30 octobre 2015 – 4 février 2016) et 107 jours à celui de « Zaitseve » (16 septembre 2015 – 15 octobre 2015; 15 novembre 2015 – 3 février 2016). De plus, 439 personnes traversant le point de passage furent interrogées, a expliqué Andriy Bogdanovytch, président de l’ONG «Fondation.101» lors d’une conférence de presse à l’Ukraine Crisis Media Center.
Selon les résultats de l’étude, les experts de l’ONG « Fondation.101» ont trouvé un certain nombre de problèmes pour lesquels ils proposent des solutions :
- Les accotements minés: il faut installer des panneaux plus grands et une clôture en fil barbelé, ou bien réaliser un déminage total du territoire.
- L’affluence sur le point de passage: il faut organiser le déplacement de manière à ce que le trafic des bus n’empêche pas les personnes de passer leurs contrôles de papiers.
- Les enfants qui traversent la ligne de démarcation: il est important d’informer les parents partant avec leurs enfants vers le territoire non-contrôlé de la nécessité d’avoir une procuration signée par un parent absent. «Pour pouvoir ramener un enfant sur le territoire non-contrôlé, il faut l’accord des deux parents. Pourtant, beaucoup ne le savent pas. Par exemple, lorsqu’une personne part pour ses cours sur le territoire contrôlé par l’Ukraine avec son enfant, les garde-frontières ne le laissent pas passer à son retour».
- Un mauvais traitement de la part des douaniers: il faut organiser des formations spéciales pour les personnes travaillant sur les points de passage et contrôler plus strictement leur travail.
- Les pots-de-vin: 31,5% des personnes passant par le point de passage de Novotroytske ont avoué avoir déjà été confrontées à une demande d’argent afin d’accélérer l’obtention du laissez-passer, contre 18% des personnes passant par le point de passage de Zaytcheve. «Pourtant, il y a eu des cas d’individus mettant de l’argent dans leur passeport, mais les douaniers le leur rendaient». Les experts estiment que pour combattre la pratique des pots-de-vins, il vaut mieux contrôler les douaniers qui organisent le trafic des voitures à l’approche des points de passage.
- Les centres logistiques vides : «Ce sont des endroits où l’on peut retirer de l’argent, acheter de la nourriture etc. C’est pour ces raisons là que les gens traversent la ligne de démarcation. Pourtant ces centres fonctionnent très mal, avec peu de personnel. De plus, pour aller dans ce centre, il y a une file d’attente». Les experts proposent de permettre aux gens allant dans un centre logistique de ne pas faire la file d’attente commune.
- Les importantes files d’attente aux points de passage : il faut augmenter le nombre de personnel, ouvrir des points de passage supplémentaires dans les régions de Donetsk et Lougansk et créér des conditions favorables pour le travail des centres logistiques.