La Crimée : des provocations comme prétexte d’une offensive? (Texte mis à jour régulièrement)

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La situation s’aggrave. La reaction de la communauté internationale du 10.08 au 12.08

Selon des informations diffusées par plusieurs médias russes, la Russie pourrait rompre ses relations diplomatiques avec l’Ukraine. Cette décision serait discutée lors d’une réunion du président Poutine avec le Conseil de sécurité de la Fédération de Russie.

En attendant, le ministère des Affaires étrangères d’Ukraine exige de la Russie d’assurer le libre accès des représentants du ministère aux Ukrainiens retenus en Crimée.

Quelques mots sur la réaction de la communauté internationale concernant les événements en Crimée.

Un membre du Pentagone a déclaré que des mouvements importants d’unités russes avaient été constatés en Crimée. Pour le moment, il n’est pas clairement établi s’il s’agit d’une simple rotation ou de l’augmentation du nombre des militaires sur la péninsule occupée.

Le gouvernement allemand affirme surveiller attentivement les événements en Crimée : «Le gouvernement allemand surveille attentivement l’évolution de la situation en Crimée et espère qu’aucune escalade n’aura lieu dans un contexte déjà suffisamment compliqué».

L’Ambassade de Grande Bretagne en Ukraine a publié un communiqué commentant les événements en Crimée : «Les informations sur les actions militaires en Crimée annexée nous inquiètent. Il est nécessaire d’éviter une escalade en utilisant la diplomatie. Nous tenons à souligner que la Grande Bretagne ne reconnaît pas l’annexion illégale de la Crimée».

Les troupes russes à la frontière avec la Criméesont en mode de préparation totale au combat.

En Crimée, des affrontements armés ont eu lieu entre les Forces armées russes et le service des frontières du Service fédéral de sécurité de la Russie. Selon certains médias, des tirs ont été ouverts par des militaires russes ivres.

Selon l’état-major ukrainien, les Forces armées russes bâtissent des fortifications près de la frontière entre l’Ukraine et la Crimée. Ils y emmènent des armements lourds, y compris des systèmes de lance-roquettes multiples «Grad».  Parallèlement, l’état-major continue d’affirmer que l’Ukraine n’a jamais organisé aucune provocation, ni aucun acte terroriste en Crimée ou près de la frontière.

Les Russes ont diffusé une vidéo sur laquelle Evgen Panine avoue sa culpabilité. Il  est à noter que l’homme a visiblement été battu, car son visage porte plusieurs traces de coups.

Lors de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, tous les pays-membres ont soutenu l’intégrité territoriale de l’Ukraine, excepté la Russie.

Vadym Skybytsky a également annoncé que la Russie pourrait utiliser des armes nucléaires en Crimée, car la Russie a des moyens de transports de ce genre d’armes présents sur la péninsule : des avions, des navires de guerre et des submersibles. Ils sont basés sur des aérodromes et la base navale-militaire de Sébastopol.

La Russie a confirmé l’arrestation d’Evgen Panine, activiste ukrainien, accusé de préparation d’attentat en Crimée. Le ministère des Affaires Étrangères ukrainien se prépare à défendre ce citoyen ukrainien qui, selon ses proches, a été kidnappé dans la région de Zaporijjja où il habitait. Le frère d’Evgen assure qu’il ne serait jamais allé en Crimée de son plein gré.

En commentant la situation en Crimée, le gouvernement américain a souligné que la Crimée était et resterait ukrainienne et a exhorté la Russie à cesser l’occupation de la péninsule et à rétablir l’ordre mondial. « Nous ne voyons aucune preuve valable de l’intervention militaire ukrainienne en Crimée. Ce n’est pas le premier mensonge de la Russie à l’égard de l’Ukraine, diffusé afin de détourner l’attention des actes russes illégaux », a écrit Geoffrey Pyatt, Ambassadeur des États-Unis en Ukraine.

Vladimir Poutine a réuni un Conseil de sécurité de la Fédération de Russie afin de discuter « des mesures de sécurité supplémentaires en Crimée », notamment sur la frontière entre l’Ukraine et la Crimée et dans l’espace aérien de la Crimée.

Sergiy Roudenko, journaliste de Deutshe Welle a publié un article sur la possibilité d’une attaque de la Russie au sud de l’Ukraine : « L’objectif de cette escalade pourrait être une énième tentative de la Russie de se faire un chemin terrestre sur la péninsule ».

Phillip A. Karber, expert américain du The Potomac Foundation prévient que l’offensive ouverte russe sur l’Ukraine pourrait commencer dans les six semaines à venir (texte en français).

Le début des événements du 07.08 – 10.08

Depuis le 7 août au matin, la Russie a bloqué la circulation à travers les trois points de passages de la frontière administrative entre la Crimée annexée et la région de Kherson en Crimée. Dans les trois jours à venir, ces points de passage s’ouvraient et se refermaient à tour de rôle. La Russie n’a fourni aucune explication, tandis que les gardes-frontières ukrainiens ne faisaient que constater l’ouverture et la fermeture des points de passage. Les médias russes ont commencé à diffuser l’information que les services secrets ukrainiens avaient commis un acte de diversion près d’Armyansk,  en Crimée.

Le 10 août, le Service de sécurité russe (FSB) a déclaré avoir arrêté quelques citoyens ukrainiens qui auraient soi-disant préparé des attentats en Crimée. Un membre du FSB aurait été tué lors de l’arrestation. «Le FSB de la Fédération de Russie a empêché un attentat en Crimée, organisé par le Service de Renseignement du ministère de la Défense de la Russie dont les cibles étaient des objets stratégiques de l’infrastructure de la péninsule. Le FSB a arrêté des citoyens russes et ukrainiens contribuant à la préparation de l’attentat qui sont actuellement interrogés». Selon le FSB, le chef de ce groupe est un dénommé Evgen Pavlov, né en 1977 dans la région de Zaporijjia en Ukraine. Plus tard, les médias ukrainiens ont découvert qu’ Evgen Panin était un membre de la Révolution de la Dignité et ancien combattant de l’opération anti-terroriste dans le Donbass.

La Russie accuse également des militaires ukrainiens d’avoir voulu mener une offensive sur la péninsule dans la nuit du 8 août 2016. «Les unités spéciales du ministère de la Défense ukrainien ont tenté de pénétrer sur le territoire de la péninsule à deux reprises en se servant de véhicules de combat et en ouvrant le feu. Lors de cet affrontement, un militaire russe a été tué».

L’état-major ukrainien nie cette déclaration du FSB de la Russie concernant l’élimination d’un réseau du Service de renseignement ukrainien qui «préparait des attentats» en Crimée. La veille de cette prétendue offensive, Vadym Skybytsky a déclaré que la Russie menait des entraînements anti-terroristes en Crimée. Donc, il est fort possible que cette déclaration fasse partie de ces entraînements ». Il y a quelques jours, un média ukrainien a publié des vidéos sur lesquelles on voit des mouvements importants de véhicules de combat russes en Crimée.

Selon le ministère de la Défense ukrainien, il s’agit d’une «tentative du FSB de justifier le mouvement et l’agression des unités russes sur le territoire de la Crimée». «C’est ainsi que le FSB essaie de détourner l’attention de la population locale et de la communauté internationale sur les actions criminelles de la Russie qui essaie de transformer la Crimée en une base militaire isolée».

Petro Porochenko a également commenté la situation en déclarant que « les accusations russes à l’égard de l’Ukraine sont aussi cyniques et absurdes que la déclaration du gouvernement russe sur l’absence des militaires russes dans le Donbass. Toutes ces fantaisies ne sont qu’un prétexte pour de nouvelles menaces russes envers l’Ukraine».  Les députés du parti présidentiel exhortent l’ONU à se réunir d’urgence pour discuter de cette nouvelle provocation de la Russie. Le ministère des Affaires Étrangères ukrainien a également demandé à toute la communauté internationale «d’employer tous les outils politiques et diplomatiques pour influencer le Kremlin et prévenir une nouvelle agression russe contre l’Ukraine, ainsi que la violation des Accords de Minsk».

Dmytro Kouleba, Ambassadeur d’Ukraine auprès du Conseil de l’Europe a comparé la situation en Crimée avec le début de la guerre en Géorgie. «Le plus important dans le communiqué du FSB est une attaque du territoire ukrainien et la mort d’un militaire russe. N’oubliez pas que les chars russes sont partis en Géorgie, car des militaires russes avaient péri en Ossétie du Sud».

D’ailleurs, le président russe Vladimir Poutine a ouvertement parlé de l’annulation des Accords de Minsk : «Il est évident que le pouvoir de Kiev ne cherche plus les moyens de résoudre ce conflit, mais passe à la terreur. Ceci est très inquiétant. Dans ces conditions-là, les entretiens au format Normandie sont dérisoires. Deux militaires russes ont été tués et nous n’allons pas laisser passer cela».

Cependant, la communauté internationale ne semble pas partager le point de vue du président russe. Ainsi, Linas Linkevičius, ministre des Affaires étrangères lituanien estime que les déclarations russes sont fausses et proviennent de l’ancienne méthode du KGB : «L’agresseur accuse la victime. Les anciennes méthodes du KGB. Ou bien la Russie souhaite utiliser ses fausses accusations pour justifier son prochainе  attaque en «réponse?».


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L’enquête, effectuée par International Partnership for Human Rights, ONG de défense des droits de l’Homme internationale, permet de qualifier le conflit en Ukraine de conflit militaire international. La base des preuves et les témoignages pourront être utilisés pour le tribunal international.

Volodymyr Gorbouline. Exposé de l’agression russe contre l’Ukraine pour le deuxième anniversaire.

L’agression russe et l’utilisation des forces armées russes sont à l’origine de la crise ukrainienne, déclarent les présidents des comités des Affaires étrangères d’Allemagne, de France et de Pologne.

Rapport mensuel de plusieurs ONG ukrainiennes, «Nouvelles de Crimée».

«Crimée. La résistance» Un film documentaire consacré à l’annexion de la Crimée.

L’année décisive. Trois scénarios de fin de guerre.