Jour 1107 de résistance: la Russie a lancé une frappe de missile sur Kryvyï Rih, touchant un hôtel

120 chasseurs en dehors de l’OTAN : le projet européen “Bouclier Céleste” pourrait être élargi pour protéger une partie de l’Ukraine contre les attaques russes — The Guardian. Négociations secrètes des États-Unis avec les opposants de Zelensky : Porochenko et Tymochenko ont réagi aux informations des médias et se sont opposés aux élections en temps de guerre. La Russie a frappé un hôtel à Kryvyï Rih: quatre morts, plus de 30 blessés, dont certains dans un état grave. Une journée de deuil a été déclarée dans la ville.

La Russie a frappé un hôtel à Kryvyï Rih: quatre morts, plus de 30 blessés, dont certains dans un état grave. Une journée de deuil a été déclarée dans la ville

Dans la soirée du mercredi 5 mars, la Russie a lancé une frappe de missile sur Kryvyï Rih, touchant un hôtel de cinq étages. L’attaque a fait 4 morts et plus de trente blessés.

«Juste avant la frappe, des volontaires d’une organisation humanitaire – des citoyens ukrainiens, américains et britanniques – s’étaient installés dans l’hôtel. Ils ont survécu parce qu’ils ont eu le temps de descendre de leurs chambres », a déclaré Zelensky à propos de l’attaque sur Kryvyï Rih.

Réagissant à ce nouveau crime de guerre russe, le président ukrainien a remercié tous les médecins, secouristes et policiers. « Il ne faut accorder aucune pause dans la pression exercée sur la Russie afin de stopper cette guerre et ce terrorisme contre la vie», a-t-il souligné.

En plus de l’hôtel, 14 immeubles résidentiels, un bureau de poste, près d’une vingtaine de voitures, un centre culturel et 12 magasins ont été endommagés.

120 chasseurs en dehors de l’OTAN : le projet européen Bouclier Céleste pourrait être élargi pour protéger une partie de l’Ukraine contre les attaques russes — The Guardian

Les forces aériennes européennes, comprenant 120 chasseurs, pourraient être déployées dans le cadre du projet Bouclier Céleste afin de protéger le ciel ukrainien – notamment Kyiv et l’ouest de l’Ukraine – contre les attaques russes, sans provoquer un conflit plus large avec le Kremlin.

C’est ce qu’écrit The Guardian le jeudi 6 mars.

Il s’agit du projet Bouclier Céleste (Sky Shield), qui, selon ses partisans, constituerait une zone de défense aérienne sous commandement européen, gérée indépendamment de l’OTAN.

Le Bouclier Céleste (European Sky Shield Initiative, ESSI) est un projet de système européen intégré de défense aérienne terrestre incluant des capacités antibalistiques. L’initiative a été proposée par le chancelier allemand Olaf Scholz à l’été 2022. En 2025, 23 pays européens y participent, y compris le Royaume-Uni, qui ne fait pas partie de l’UE.

On souligne que le Bouclier Céleste pourrait empêcher les attaques de missiles de croisière et de drones russes contre les villes et les infrastructures et qu’il pourrait potentiellement s’inscrire dans le cadre du cessez-le-feu aérien proposé cette semaine par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Le programme du projet pourrait couvrir les trois centrales nucléaires en activité en Ukraine ainsi que Kyiv, Odesa et Lviv, mais ne s’étendrait ni à la ligne de front ni à l’est du pays, précise The Guardian.

Selon un document récemment publié, le programme de protection pourrait « avoir un impact militaire, politique et socio-économique plus important que 10 000 soldats européens déployés au sol », écrit The Guardian.

L’un des partisans du plan, l’ancien ministre lituanien des Affaires étrangères Gabrielius Landsbergis, estime que le Bouclier Céleste serait un élément essentiel du renforcement de l’Europe, garantissant de manière efficace et crédible la sécurité de l’Ukraine.

D’après le journal, des versions antérieures de ce plan avaient déjà été discutées, sans aboutir. La version actualisée du Bouclier Céleste a gagné en importance après la confrontation entre Volodymyr Zelensky, Donald Trump et le vice-président américain J.D. Vance dans le bureau ovale le 28 février. Les partisans de l’initiative soulignent que l’évolution rapide des événements pourrait donner un nouvel élan aux discussions sur la protection d’une partie de l’espace aérien ukrainien.

Toutefois, des inquiétudes subsistent quant au risque d’escalade si un avion d’un pays membre de l’OTAN ou un avion russe était attaqué ou abattu. Néanmoins, les partisans du Bouclier Céleste affirment que le risque pour les pilotes impliqués est faible, car les chasseurs russes évitent de s’aventurer au-delà de la ligne de front actuelle, et la distance entre les avions russes et ceux du projet serait « de plus de 200 km ».

Auparavant, il avait été rapporté que le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer proposaient un cessez-le-feu temporaire en Ukraine « dans les airs, en mer et sur les infrastructures énergétiques » pour une durée d’un mois.

Le 4 mars, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a présenté les premières étapes d’un potentiel cessez-le-feu :

« Nous sommes prêts à agir rapidement pour mettre fin à la guerre, et les premières étapes pourraient être la libération des prisonniers, un cessez-le-feu immédiat dans les airs – interdiction des missiles, des drones longue portée, des bombardements des infrastructures énergétiques et civiles – ainsi qu’un cessez-le-feu immédiat en mer, à condition que la Russie fasse de même. Ensuite, nous voulons avancer très rapidement vers les étapes suivantes et conclure un accord final fort avec les États-Unis. »

Négociations secrètes des États-Unis avec les opposants de Zelensky : Porochenko et Tymochenko ont réagi aux informations des médias et se sont opposés à la tenue d’élections en temps de guerre

Le leader de Solidarité européenne, Petro Porochenko, a déclaré que son équipe s’était toujours opposée à la tenue d’élections présidentielles en Ukraine en temps de guerre. Il l’a écrit sur Facebook le jeudi 6 mars, après la publication d’informations selon lesquelles la Maison-Blanche mènerait des « négociations secrètes » avec les principaux opposants du président Volodymyr Zelensky.

«Notre équipe a toujours été et reste catégoriquement opposée aux élections en temps de guerre. Contrairement aux autorités qui, en détournant des fonds destinés à l’armée, tentent d’acheter les voix des électeurs et éliminent leurs opposants politiques par des sanctions anticonstitutionnelles et extrajudiciaires», a déclaré Porochenko.

Il a ajouté que l’élection présidentielle en Ukraine ne pourra avoir lieu qu’au plus tôt 180 jours après la levée de la loi martiale, qui devra être précédée d’un cessez-le-feu et de la signature d’un accord de paix avec des garanties de sécurité.

Porochenko a également affirmé que son équipe travaillait «publiquement et en toute transparence » avec les partenaires américains, et il a énuméré les principaux sujets de discussion : le renforcement des sanctions contre la Russie, le soutien financier et la fourniture d’armes à l’Ukraine.

La cheffe du parti Batkivchtchyna, Ioulia Tymochenko, a également commenté les informations sur ces «négociations secrètes» avec les États-Unis, en soulignant l’impossibilité d’organiser des élections avant la fin de la guerre.

«L’équipe de Batkivchtchyna mène des discussions avec tous nos alliés capables d’aider à assurer une paix juste le plus rapidement possible. Jusqu’à ce moment-là, et je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, il ne peut être question d’aucune élection en Ukraine», a-t-elle écrit sur Facebook.

Plus tôt, le 6 mars, le journal Politico, citant ses propres sources, a rapporté que des proches collaborateurs du président américain Donald Trump menaient secrètement des négociations sur les élections avec les opposants politiques de Zelensky, notamment Ioulia Tymochenko et des membres haut placés du parti de Petro Porochenko.