L’Ukraine a besoin d’un nouveau budget déficitaire

À Kyiv, le 15 janvier 2015 – « Le gouvernement ukrainien doit valider un nouveau budget déficitaire, libéraliser le marché et réduire le fardeau fiscal sur la population afin d’éviter une faillite technique». Andreï Illarionov, économiste russe, conseiller pour les affaires économiques du président Poutine (2000-2006) et conseiller à la Cato Institute, un think-tank libéral de Washington, lors d’une conférence de presse à l’Ukraine Crisis Média Center. « En novembre 2014, les réserves d’or d’Ukraine ont chuté à 10 milliards de dollars et à 7,5 milliards de dollars en décembre. En même temps, les engagements de l’Ukraine devant ses partenaires externes augmenteront dès le mois de mars ».

Monsieur Illarionov a souligné que les partenaires occidentaux de l’Ukraine et les organisations internationales fourniraient une aide financière limitée et seulement sous condition d’application de réformes. Ainsi, le gouvernement allemand fournira un crédit ciblé de 500 millions d’€ pour la reconstruction du Donbas, la Commission Européenne promet 1,8 milliards d’€, et les USA sont prêts à fournir 2 milliards de dollars. Mais, selon les experts, l’Ukraine a besoin de 30 à 32 milliards de dollars. Quant au célèbre économiste américain Georges Sorros, il propose un programme d’aide de 50 milliards de dollards.

Selon Andreï Illarionov, il existe trois raisons principales pour expliquer la diminution rapide des réserves ukrainiennes. La première, c’est le paiement du gaz russe, qui est passé de 1,6 milliards de dollars mensuels à 1,7. Les interventions régulières de la Banque Nationale d’Ukraine, destinées à soutenir la hryvnia, font diminuer les réserves de 700 à 800 millions chaque mois, tandis que le budget de l’État 2015 prévoit une augmentation du budget de 15 %.

L’expert a souligné que seul un budget déficitaire permettra la réduction des dépenses publiques et de la charge d’impôt à 37 %, afin de prévenir la détérioration de la situation économique. Tout aussi importantes, une unification du taux de change de la hryvnia et une réforme de la société « Naftogaz » sont nécessaires pour continuer de recevoir de l’aide de la part du Fonds Monétaire International. « Ce n’est que dans les conditions d’une croissance économique que l’Ukraine pourrait remplir ses devoirs politiques et économiques ».