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Opinions européennes : qu’est-ce que l’Union Européenne attend des processus actuels en Ukraine ?

Європейський погляд. Український Кризовий Медіа Центр, 21 квітня 2015

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Kiev, le 21 avril 2015 – «Beaucoup d’Allemands estiment que la «crise ukrainienne» est surtout la «crise russe», même si depuis un certain temps, ils ne regardent plus la Russie comme un joueur important », a déclaré Jemme Piorzgen, auteur du livre « Gazprom : pouvoir du gazoduc », contributeur des journaux allemands Frankfurter Rundschau, Stuttgarter Zeitung et Westdeutsche Allgemeine Zeitung, lors d’une table ronde d’experts. Celle-ci a réuni des représentants de centres analytiques européens, des rédacteurs en chef et des journalistes d’éditions européennes renommées, à l’Ukraine Crisis Média Center.

«La position de la Hongrie vis-à-vis de ce conflit est loin d’être homogène», a déclaré Anton Bendarjevskiy, directeur de l’Institut des études géopolitiques de la Russie et de l’Asie Centrale (PAGEO), en Hongrie. Selon les experts, les raisons principales qui influencent la politique extérieure de la Hongrie et limitent le soutien que le pays pourrait accorder à l’Ukraine sont la dépendance du pays au gaz russe, la construction d’une centrale nucléaire en Hongrie dans le cadre du projet russo-hongrois, et la présence d’une minorité hongroise.La politique de relations amicales avec l’Est (notamment avec la Russie) joue aussi un rôle très important: la «réinitialisation» des relations russo-hongroises a commencé en Hongrie en 2010, et il est difficile d’inverser cette politique.

«En Italie, l’opinion publique sur l’Ukraine est très partagée. Les «europtimistes» italiens soutiennent les initiatives européennes de l’Ukraine (l’adhésion à l’UE et à l’OTAN), mais les «eurosceptique», ainsi que les hommes d’affaires, estiment que la Russie est un marché économique beaucoup plus important que l’Ukraine. Il reste à ajouter le manque de connaissance sur l’Ukraine et toutes les conditions favorables sont réunies pour que l’Italie soutienne la position russe, notamment sur la fédéralisation de l’Ukraine», a noté Marco di Liddo, analyste principal du Centre des studios internationaux (CSI), en Italie.

«La position du gouvernement français sur l’Ukraine est très claire puisque la France a participé aux Accords de Minsk», a déclaré Corentin Brustlein, agrégé supérieur de l’Institut français des relations internationales (IFRI), France. «La France a fait un long chemin pour arriver à la position qu’elle prend aujourd’hui. Nous avons des intérêts économiques avec la Russie, mais nous comprenons de mieux en mieux que la Russie moderne est une menace pour le système de la sécurité européenne», a-t-il ajouté.

“Aujourd’hui, au sein des structures européennes, on se pose souvent des questions sur les sommes que l’UE dépense pour soutenir l’Ukraine, et si un citoyen européen est prêt à payer plus d’impôt pour la cause ukrainienne», a souligné Piter Kolarge activiste civil, ancien ambassadeur de la République Tchèque aux États-Unis et en Russie. L’expert a exprimé son regret que le président de son pays ne soutienne pas suffisamment l’Ukraine dans ce conflit. «Mais la nouvelle génération des Ukrainiens sera encore obligée de prouver que l’Ukraine est un pays qui vaut que l’on se batte pour elle», a-t-il ajouté. « Nous, de notre côté, on fait tout ce qui est dans notre pouvoir».

En résumant la discussion, les experts ont conclu que malgré les différences et les nuances de  perception de l’Ukraine dans les différents pays de l’UE, l’Europe est généralement devenue très unie face à la menace qu’est actuellement la Russie pour la sécurité du continent européen.