Pour la défense de Nadia Savtchenko : encore deux preuves pour confirmer son alibi – Illia Novikov, avocat

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Kiev, 28 juillet 2015 – Pour la défense de Nadia Savtchenko, encore deux preuves pour confirmer son alibi : l’expertise de deux compagnies de téléphonie mobile et les cadres de la vidéo, a annoncé son avocat Illia Novikov pendant le briefing à l’Ukraine Crisis Media Center. « Le billing de son téléphone  mobile était, dès décembre 2014, une preuve essentielle de son innocence. Selon ces données, à 10:44 un de ses téléphones portables se trouvait au centre de Luhansk et le deuxième était localisé à 11:04, là où elle était retenue prisonnière pendant six jours par les militants prorusses, sur leur base « Zarya ». De plus, le bombardement dont est accusée Nadia a eu lieu à 11:40 », a précisé l’avocat. « Ces données contredisent complétement la version russe selon laquelle la pilote ukrainienne est complice du meurtre des journalistes russes » – a ajouté Illia Novikov.

Selon Monsieur Novikov, la partie adverse ne conteste pas les données relevées sur le billing. Cependant, à la fin de juin, les experts russes de téléphonie mobile ont présenté les résultats de leur expertise selon laquelle le billing du téléphone portable de Nadia n’est pas une preuve suffisante pour confirmer son alibi, car l’antenne du relais téléphonique le plus proche de ce lieu était en panne. En conséquence, son téléphone portable pouvait se trouver près du village à 5 km de Luhansk, là où la bataille a eu lieu, mais avoir été capté par l’antenne de Luhansk. L’avocat a précisé que les spécialistes ukrainiens de deux grandes compagnies de téléphonie mobile ont infirmé les données de l’expertise russe.

«Notre position est intransigeante vis-à-vis ce procès et de son aboutissement. Nous avons une preuve crédible car les données du billing de téléphonie mobile peuvent être vérifiées par tous les  spécialistes du monde. Si la Cour russe rend cette sentence mensongère, nous pourrons en référer à l’avis des experts extérieurs à la zone d’influence de la Cour et du régime poutinien. Ces spécialistes pourront expliquer clairement et de toute évidence que le verdict de la cour n’est pas justifié», -a annoncé Monsieur Novikov. Il a ajouté que les documents seront publiés après la décision de la Cour.

La deuxième peuve confirmant l’innocence de Nadia est une vidéo tournée par Yegor Russki, le militant de DNR. Ce dernier témoigne que Nadia Savtchenko a été faite prisonnière après 13:00. Donc, la minuterie de la caméra ne fonctionnait pas et cette vidéo ne peut ni confirmer ni infirmer la version de la commission d’enquête, mais il est possible de visionner la séquence des cadres. L’avocat explique que grâce à cela, les experts ukrainiens ont pu identifier l’heure : la présence d’un cadre où l’on peut voir le soleil et l’ombre d’un objet sur le chemin permet de calculer, avec l’angle d’incidence de l’ombre, exactement l’heure de la journée. Il souligne que selon ces données à 10:30, Nadia est  déjà prisonnière.

Selon Monsieur Novikov, la Cour refusera de prendre en compte les preuves de la défense. Il prévoit que Nadia sera condamnée à 25 ans de prison. « Il nous reste à  considérer que la sentence est déjà écrite et validée, qu’elle sera très sévère. Le seul moyen de libérer Nadia est de démontrer avec force, le parti pris et le caractère non fondé de cette sentence à des personnalités importantes, surtout à des responsables politiques européens comme Angela Merkel et François Hollande, qui se portent garants des accords de Minsk, et également aux États-Unis. Il faut s’assurer que la question de la libération de Nadia Savtchenko soit placée au coeur de toutes les négociations avec la Russie qui portent sur le conflit à l’Est de l’Ukraine », -a souligné l’avocat de la pilote ukrainienne.

Vera Savtchenko, la soeur de Nadia a précisé pendant le briefing, que le Comité pour la libération de Nadia Savtchenko créé par des membres du Parlement européen  s’intéresse avec sérieux, à ce procès. Selon elle, la France et la Lituanie sont les défenseurs les plus actifs de la prisonnière ukrainienne.