Tant que nous nous battons pour la Crimée, elle reste à nous et ce combat est une chaîne qui nous lie l’un à l’autre

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Kiev, le 18 décembre 2015 – En décembre 2015, le projet Free Crimea fête son premier anniversaire. «Au cours de cette année, nous avons réalisé 40 événements dont 24 conférences, 4 événements à l’étranger, 10 présentations de livres et 2 grandes tables rondes. Nous avons aussi préparé 30 infographies, 2 cartes interactives, 25 fast-books (suivis de la situation sur les droits de l’Homme et la situation économique), ainsi que trois actions caritatives pour aider les déplacés du Kremlin », a déclaré Taras Berezovetch lors d’une conférence de presse à l’Ukraine Crisis Média Center.  Les membres de l’équipe ont notamment présenté deux livres : «Livre noir de l’occupation» en février 2015 et «Annexion : ile de Crimée. Chronique de la guerre hybride » en septembre 2015 est entrée dans la liste des 20 meilleurs livres en ukrainien. «Nous voyons que les événements de l’année ont changé la situation et la Crimée est revenue à la table des négociations».

Ce progrès a été uniquement possible grâce aux activistes et aux experts. «Nous avons reçu la première décision de la Cour Européenne des Droits de l’Homme sur le référendum le jour même  où nous avons déposé la plainte. Nous avons aussi déposé 3 plaintes internationales et plus de 100 plaintes privées contre la Fédération de Russie, notamment les plaintes contre les propriétaires des navires qui sont entrés dans les ports de Crimée et les parlementaires européens qui se sont rendus dans la péninsule», a déclaré Georgyї Logvinsky, député de la faction «Front populaire». Il est très important de continuer le travail d’information au sujet de la Crimée, car ceci est un rappel pour la société ukrainienne et un lien réel avec l’Ukraine pour les habitants de Crimée. Le site Internet «Crimée. Réalité» est l’un des trois sites les plus populaires sur la péninsule. Parmi les 15 000 personnes qui ont souscrit au projet Free Crimea, les habitants de Simféropol et Sébastopol arrivent en deuxième position après les habitants de Crimée.

L’objectif principal  de l’Ukraine est de ne pas permettre la transformation de la situation en Crimée en un «conflit gelé». «Désormais, nous constatons que la Russie ne s’attendait pas à des conséquences aussi importantes en annexant la Crimée. Même les hommes d’affaires russes ne s’empressent pas à développer leurs entreprises en Crimée. L’Occident s’est rendu compte que la Russie utilisait ses relations commerciales comme moyens de pression et ne la considérait plus comme un partenaire fiable. La réaction de  la Turquie sur la violation de son espace aérien par un avion russe prouve bien que d’autres personnes ont tiré les conclusions de l’expérience amère de l’Ukraine.

Parallèlement, les experts soulignent la position trop passive de l’État ukrainien et d’une partie de la société dans plusieurs domaines, par exemple les sanctions contre la Russie introduites avec beaucoup de retard.  Selon Georgyї Logvinsky, l’Ukraine n’est en effet «pas suffisamment forte pour faire des pas brusques », mais il faut tout de même, construire une stratégie d’État claire concernant la Crimée. «Tant que nous nous battons pour la Crimée, elle reste à nous et ce combat est une chaîne qui nous lie l’un à l’autre ».