Les activistes ont pris une initiative civile «Engage-toi» pour lutter contre le monopole des autorités centrales

Kiev,  le 21 mars 2016. Les activistes ont pris une initiative civile «Engage-toi» pour protéger leurs droits. «C’est une initiative d’action directe qui a pour objectif d’influencer les autorités et détruire le monopole dans les secteurs publics et économiques afin d’améliorer les conditions de vie des communautés», a déclaré  Jeanne Soloviova, présidente de l’ONG «Format contemporain», une association de la jeunesse de la région de Zhytomyr, lors d’une conférence de presse à l’Ukraine Crisis Media Center.

Les activistes ont souligné qu’il serait très important de coopérer davantage entre les communautés et les autorités locales. Tout d’abord, ils ont commencé à promouvoir cette coopération dans le domaine des finances locales. «C’est surtout dans le domaine des finances locales où le problème existe. S’il y a un manque de coopération entre les communautés et les autorités locales, les premiers commencent à oublier que l’argent des fonds publics est en fait leur argent», – explique Bogdan Malyniak, président de l’ONG «Groupe analytique des experts «l’Accent». Il a déclaré que dans la région de Ternopil on a déjà mis sur pied cette pratique des rapports publics sur la distribution des fonds budgétaires de la région. Maintenant tous les fonctionnaires responsables de la distribution des fonds budgétaires doivent expliquer en public les dépenses de ces revenus; tous les rapports sont publiés sur les sites officiels des institutions publiques et chacun peut participer aux réunions.

Cette initiative aidera les citoyens actifs à réunir leurs efforts pour résoudre les problèmes de la ville, affirme Denys Mylyi, chef du parti politique «DemAlliance» dans la région de Ternopil. Un des problèmes urgents est celui du traitement des ordures ménagères. «C’est une vraie «épée de Damoclès» qui menace notre ville. La situation est vraiment grave, les substances toxiques risquent même de polluer l’eau potable», a expliqué M. Mylyi. «Il est absurde qu’à l’époque où l’on utilise des technologies de l’information, des électromobiles et des sources alternatives pour l’énergie que l’Ukraine risque de se noyer dans les ordures», a souligné Olga Tkachuk, présidente du conseil de l’ONG «Agence du développement durable de Tysmenstchyna». A son avis, ce sont seulement des initiatives citoyennes qui peuvent offrir une vraie solution à ce problème.

Le problème le plus grave de la région d’Ivano-Frankivsk est la déforestation «barbare», explique Svitlana Storcheva, chef du comité de l’ONG «La communauté unie de Kossivstchyna». Suite au déboisement massif des Carpates, des inondations alternant avec des pénuries d’eau deviennent de plus en plus fréquentes. «De plus, il faut comprendre que les Carpates jouent un rôle crucial pour le  climat des autres régions de l’Ukraine. L’air humide des Carpates traverse les forêts de Polissya et apportent la pluie au sud et à l’est de l’Ukraine – des territoires connus par leur sol très fertile, la terre noire, très favorable à l’agriculture. Plus nous irons loin dans la déforestation des Carpates, plus nous risquerons de perdre les tchornozems. Ce serait une vraie catastrophe nationale. Alors la déforestation massive constitue une menace potentielle pour la sécurité nationale», a souligné Mme Storcheva.

«Tous les problèmes cités par les activistes des régions sont les symptômes d’une maladie dont notre pays souffre beaucoup – le monopole du pouvoir, ce qui existe à Kiev, dans les régions et au niveau local. Les problèmes sont très différents mais leur racine est toujours la même: le système bureaucratique obsolète, le manque de transparence et l’inefficacité des autorités», explique Ostap Iednak, parlementaire ukrainien. «Dans les régions que nous avons visitées nous avons observé une vieille pratique du monopole du pouvoir, un contrôle strict des autorités locales sur la police et les médias. C’est une sorte d’usurpation du pouvoir», a précisé Hanna Gopko, parlementaire ukrainienne. Les citoyens ont des difficultés à accéder aux informations concernant le plan d’urbanisme et le budget local, cela les empêche de poser des questions aux autorités municipales et régionales sur l’efficacité de leur travail ou de proposer leurs idées.

Pour mettre la fin à cet état de choses, les citoyens et les députés doivent conjuguer leurs efforts et «se rejoindre dans une action directe», affirme M. Iednak. Il a ajouté que l’initiative fonctionne déjà dans les villes de Zhytomyr, d’Ivano-Frankivsk et de Ternopil; on va lancer des discussions à Kirovograd, à Kherson et à Tcherkassy. «Si au moins 5% des gens se mobilisaient pour chercher des solutions aux problèmes de leur propre communauté – ce serait déjà une vraie décentralisation», a ajouté Mme Gopko.