Elena Vasileva est une activiste civile russe, membre de la direction de l’ONG russe «Régiment oublié» et membre du «Front civil». Au printemps 2014, elle a mis en place le projet «Cargaison- 200 d’Ukraine en Russie», dont l’objectif est d’identifier les citoyens russes tués au cours du conflit dans le Donbass. Dans son interview exclusive à l’Ukraine Crisis Média Center, Elena Vasileva explique pour quelle raison elle a créé ce projet, comment il fonctionne, comment les Russes changent leur vision du conflit dans le Donbass et de quelle façon ce conflit doit se terminer.
– Comment avez–vous eu l’idée du projet «Cargaison- 200 d’Ukraine en Russie»? Quelle a été la réaction de la société russe en général et des militaires russes en particulier?
– En Russie, il existait autrefois l’émission TV«Régiment oublié» dédiée aux anciens combattants d’Afghanistan, y compris ceux qui étaient portés disparus. Une fois cette émission interdite, nous avons créé une ONG «Régiment oublié» pour réunir les anciens combattants d’Afghanistan, de Tchétchénie et d’autres points chauds dans le monde entier. Notre organisation se trouve en opposition vis-à-vis du gouvernement, car nous comprenons que le système de Poutine est criminel, tout comme l’annexion de la Crimée et le conflit dans le Donbass constituent un crime contre l’Ukraine.
Au tout début du conflit dans le Donbass, j’ai commencé à recevoir des informations selon lesquelles les cargaisons-200 avaient commencé à arriver en Russie en provenance de l’Ukraine. Pour ceux qui ne sont pas au courant, le terme «Cargaison-200» désigne les personnes tuées dans un conflit armé sur le territoire d’un autre État et dont les corps sont transportés dans leur pays d’origine pour y être enterrés. J’ai commencé à étudier la situation et j’ai trouvé des listes de morts de 500 personnes, plus tard de 1000 personnes, plus tard encore de 2000. Alors, j’ai vérifié la situation et j’ai trouvé la confirmation de ces chiffres inquiétants. Donc, j’ai eu l’idée de créer sur Facebook un groupe «Cargaison-200 d’Ukraine en Russie», quelque temps après, ce groupe s’est transformé en une organisation. Désormais, nous avons notre propre site sur lequel nous publions nos listes.
Au début, notre organisation a été beaucoup soutenue par les journalistes, y compris les journalistes ukrainiens qui ont commencé à diffuser des informations sur nos activités. Puisqu’en Russie tout le monde me connaît, surtout dans les unités militaires, tout le monde s’est mis à parler de ce projet, à diffuser l’information sur Internet et à transmettre mes publications sur les clés USB. Et cela a eu un effet de contre-propagande sur la toile de fond de l’hystérie générale provoquée par les événements en Ukraine. Grâce à nos informations, beaucoup de militaires ont ouvert les yeux, ils se sont mis à résilier leurs contrats.
Bien entendu, quand nous avons commencé à travailler, nous avons été accusés de toutes parts de mentir, car soi-disant, «aucun de nos militaires n’était présent dans le Donbass». Alors que récemment les médias russes ont officiellement diffusé l’information selon laquelle environ 4 000 militaires russes avaient été décorés de médailles pour leur participation au conflit dans le Donbass.
Je suis persuadée que le travail de «Cargaison-200 » est très important. Nous recueillons toutes les informations pour le Tribunal international, qui examinera les crimes de Poutine.
– Comment faites-vous pour constituer les listes, trouver et identifier les morts?
– C’est un processus compliqué. Nous ne pouvons pas diffuser officiellement ces listes, en vertu du décret de Poutine selon lequel les pertes militaires en temps de paix sont tenues secrètes. Une fois que les militaires ou les mercenaires russes ont traversé la frontière, ils cessent d’utiliser leur vrai nom et ne gardent plus qu’un pseudonyme.
D’un côté, nous trouvons des informations en accès libre: cette information est publiée par les proches des morts, les séparatistes, les militaires et les bénévoles ukrainiens. Nous recevons beaucoup de demandes de gens qui recherchent leurs proches. Bien entendu, l’information en accès libre est souvent erronée. Donc, nous vérifions tout attentivement. Certains utilisent des faux noms et prénoms. Il nous arrive de commencer à rechercher une personne et plus tard, nous recevons un message de ses proches nous expliquant qu’en réalité, elle s’appelle autrement. Heureusement, j’ai des amis et des connaissances dans pratiquement chaque ville russe et je leur demande de vérifier toutes les informations pour être sûre que telle famille et telle personne existent vraiment.
De l’autre côté, il y a des bénévoles à Donetsk, Lougansk et dans d’autres villes dans les territoires occupés qui me transmettent des informations sur les blessés, les morts, et retrouvent les tombes.
Actuellement, la situation se complique. Les corps sont cachés plus soigneusement. En 2014, la plupart des corps étaient transportés en Russie. À partir de 2015, les corps sont de plus en plus souvent enterrés dans le Donbass. À titre d’exemple, nos bénévoles ont réussi à trouver dans la région de Donetsk les tombes de quatre militaires russes, décorés et qui avaient reçu le titre de Héros de la Russie. Un grand nombre de corps ne sont pas enterrés, mais tout simplement jetés dans les mines. Beaucoup de blessés graves aussi d’ailleurs.
Nous recevons aussi beaucoup de témoignages sur les transplantations illégales qui ont lieu dans le Donbass. Et pas seulement dans le Donbass, mais aussi en Russie, notamment dans la région de Rostov. Il y a eu quelques histoires… Une fois, j’ai reçu un appel d’une jeune femme qui m’a demandé de trouver son époux parti se battre dans le Donbass. Nous avons réussi à le retrouver. Il était grièvement blessé, sa colonne vertébrale avait été brisée et il était sur le point d’être transporté en Russie. Les gens qui l’accompagnaient durant son voyage m’écrivaient : «nous sommes arrivés à tel endroit, nous avons quitté l’Ukraine, nous sommes sur le chemin vers l’hôpital de Rostov…» J’ai transmis cette information à son épouse, elle est partie en toute hâte pour l’hôpital de Rostov, mais une fois arrivée là-bas, elle a appris que son mari n’y était plus. Selon l’administration de l’hôpital, il avait été transféré dans un hôpital de Saint-Pétersbourg. Mais il n’y est jamais arrivé. Il a tout simplement disparu entre Rostov et St-Pétersbourg. Des histoires semblables ont eu lieu à Volgograd, une ville où j’ai de très bons amis ayant un lien avec l’hôpital militaire de la ville. Ils m’ont parlé de choses étranges qui se passent. Les blessés sont transportés à Volgograd en provenance de l’hôpital de Rostov (tout le monde sait que ce sont des blessés du Donbass, mais personne n’en parle), le personnel les soignent, tout va bien… Et soudainement, ces gens meurent. Les médecins ne savent pas pourquoi. Mes amis se mettent à interroger les infirmières qui emmènent les corps à la morgue. Ces dernières répondent : «Nous ne savons pas ce qui se passe. Quant à l’état des corps, ils sont tous disséqués». Mais comment un corps peut-être disséqué, s’il n’est pas encore arrivé à la morgue. Quand j’écoute ces histoires, j’ai vraiment peur pour mon pays.
– Avez-vous des données concernant le nombre de citoyens russes morts dans le Donbass? Vous établissez des registres de militaires de carrière ou de citoyens russes en général?
– Je renouvelle les registres une fois. Pour la date d’aujourd’hui, le 1 septembre 2016, j’ai une liste confirmée (noms, prénoms, lieu du décès, lieu de sépulture) avec 2661 noms. Des informations concernant au moins 1000 personnes n’ont pas encore été confirmées et je continue à recevoir de nouvelles données. Donc, je peux assurer que dans 2-3 mois ce registre contiendra pas moins de 4000 personnes.
Selon les statistiques militaires, c’est 10 % du nombre de ceux qui se battent. Je souligne que nous enregistrons non seulement des militaires, mais aussi des bénévoles, des journalistes et des médecins. Nous avons également une liste des personnes de nationalité non confirmée et une liste des personnes dont les données sont incomplètes.
– Combien de personnes participent à votre projet?
-J’ai beaucoup d’assistants. Tout d’abord, ce sont les représentants du Mouvement russe contre la guerre. Avec Boris Nemtsov, nous avons rédigé un rapport sur l’intervention de l’armée russe dans le Donbass, intitulé «Les pertes de l’armée russe à l’est de l’Ukraine en 2014-2015» où nous décrivons entre autre le travail de notre organisation et toute l’aide que les journalistes et les bénévoles ukrainiens et russes nous ont apportée dans la recherche de la vérité. Après l’assassinat de Nemtsov, j’ai réussi à finir le rapport. Il a été officiellement édité en Allemagne, on peut l’acheter. Ce rapport peut être utilisé en tant que preuve de l’agression russe.
– La compréhension de ce qui se passe en Ukraine existe-t-elle en Russie ?
Cette compréhension existe tout d’abord dans le milieu de l’opposition et non seulement de l’opposition démocratique, mais aussi parmi les nationalistes adéquats.
En ce qui concerne les gens ordinaires, certains ont commencé à y voir clair en raison de la situation économique: les prix ont augmenté, il n’y a plus d’emplois, dans les écoles seules quatre matières sont gratuites, toutes les autres sont payantes. Les gens appauvris et enragés critiquent le pouvoir. Et en plus, il y a la guerre qu’il faut financer avec l’argent du budget. Vous savez ce que font nos activistes? Maintenant, en Russie, en bas des immeubles, les autorités affichent la liste des habitants n’ayant pas payé les services publics. Donc, nos activistes font le tour des immeubles et écrivent directement sur ces listes : «J’ai payé les services publics et cet argent sera utilisé pour financer la guerre dans le Donbass et les bombardements en Syrie». Les gens lisent cela et se mettent à réfléchir.
De plus, nombreux sont ceux qui sont revenus en Russie après avoir combattu pour la «Novorossia» dans le Donbass. Pour quelle raison les Russes étaient-ils si nombreux à y aller? Parce qu’ils voulaient sincèrement sauver les Ukrainiens et les enfants ukrainiens des mains des fascistes. Mais une fois dans le Donbass, ils ont vu toute la vérité, ils ont vu les pillages et toute l’ivrognerie qui règne là-bas, alors ils se sont rendu compte qu’il ne s’agissait pas de construire la «Novorossia», mais de piller la région. Et ils reviennent chez eux où ils racontent toute la vérité. Et nous aussi, nous montrons aux Russes la réalité. Il faut comprendre que les Russes n’écoutent que les Russes. Ils n’écouteront pas les Ukrainiens.
– Comment les gens réagissent-ils quand ils apprennent que leur proche est décédé en Ukraine où il était parti se battre?
– Au tout début, ils n’y pensent pas, ils sont en train de faire leur deuil. Plus tard, ils se mettent à chercher des informations sur les autres morts. Et là, ils commencent à ressentir de la haine, mais pas envers l’Ukraine, plutôt envers ceux qui n’en parlent pas. D’ailleurs, il y a beaucoup des gens qui ne savent pas que leurs proches sont partis se battre dans le Donbass.
En ce qui concerne les militaires, le gouvernement agit avec ruse. Quand un homme signe son contrat, on lui demande d’écrire simultanément un autre document : une lettre de licenciement avec une date en blanc. Et s’il se fait tuer, son commandement met une date antérieure.
– Quelles sont les difficultés que vous rencontrez au cours de votre travail?
– Notre organisation met des bâtons dans les roues à tous ceux qui profitent de cette guerre. Donc, on nous empêche ouvertement de travailler. Pour vous donner un exemple: en 2015, j’ai aidé des députés du Parlement polonais à rencontrer des prisonniers de guerre ukrainiens libérés qui ont témoigné des tortures que les séparatistes leur ont infligées. Après ces entretiens, les députés et Amnesty International ont proposé de m’organiser un voyage à la Haye pour que j’aide à constituer un dossier contre la Russie pour l’agression russe à l’est de l’Ukraine. Immédiatement, une provocation à grande échelle a été organisée contre moi. Ceux qui l’ont organisée, ont tout fait pour salir mon nom, ma réputation et pour m’empêcher d’aller à la Haye. On m’a accusée de choses horribles, y compris concernant le commerce de cadavres. Cette situation a été profitable à Poutine.
Je regrette aussi que le gouvernement ukrainien n’ait pas soutenu mon organisation, malgré l’atout qu’elle représente dans la guerre de l’information. On aurait pu créer un vrai centre «Cargaison-200» qui aurait été d’une grande utilité à l’Ukraine. Tout d’abord, parce que nous recueillons des preuves de l’agression russe en Ukraine. Et aussi, parce que cette information est très importante pour les soldats ukrainiens! Ils veulent savoir l’importance des dommages qu’ils ont causés aux troupes russes, de comprendre que ce n’est pas en vain qu’ils se battent et sacrifient leur vie. En plus, nous recevons beaucoup d’informations sur les prisonniers de guerre ukrainiens, donc nous aurions pu être utiles aussi dans ce domaine.
J’ai aussi quelques problèmes techniques. Je souffre constamment d’attaques de pirates.
– Vous avez évoqué les prisonniers de guerre ukrainiens. Il existe des informations selon lesquelles certains d’eux sont emmenés en Russie, notamment dans le Caucase où ils sont vendus comme esclaves. Pourriez-vous commenter ces informations?
– Malheureusement, suite aux attaques de pirates, mon disque dur est bloqué, sinon, je vous aurais montré les endroits en Russie où les prisonniers de guerre ukrainiens sont retenus. Ces endroits sont nombreux, par exemple à Maykop (région de Krasnodar). À partir de début 2015, j’ai commencé à recevoir des lettres de Russes se trouvant dans ces camps. Ils m’ont parlé des soldats ukrainiens en citant leurs noms. S’ils ne connaissaient pas les noms, ils décrivaient ces personnes. Certains avaient déjà été déclaré morts en Ukraine, leurs familles avaient reçu les corps…. Alors, j’ai décidé d’envoyer à mes correspondants russes les photos de personnes différentes en leur demandant de choisir la photo de la personne dont ils m’avaient parlé. Et ils choisissaient les photos des soldats considérés comme tués.
Et nous continuons à rechercher les prisonniers de guerre ukrainiens. Nous les trouvons à Rostov, à Koursk, même à Sakhaline. Certains ont en effet été vendus comme esclaves en Tchétchénie. Car, oui, le problème de l’esclavage existe toujours en Russie. Sur le réseau social «Vkontakte», il existe un groupe «Alternative» qui se charge de libérer des esclaves. Récemment, ils ont libéré quelques Ukrainiens, séparatistes de Lougansk. Ils sont venus en Russie et ont été vendus comme esclaves.
Il est très difficile de retrouver des prisonniers de guerre ukrainiens, mais il est encore plus difficile de les libérer et les faire sortir du territoire russe. Pour des raisons de sécurité, je ne peux en dire plus, ni diffuser des informations plus précises sur ces personnes.
– Selon vous, quelles sont les erreurs du gouvernement ukrainien dans ce conflit?
– Tout d’abord, l’Ukraine aurait dû tout de suite déclarer l’intervention militaire de la Russie et appeler guerre cette guerre. Cela aurait évité beaucoup de malentendus. Ensuite, il fallait agir de manière plus rapide et plus radicale. Regardez, ce qui s’est passé à Ilovaysk. Le gouvernement ukrainien a mis une semaine pour négocier le «couloir de sécurité», tandis que les militaires russes ont profité de cette semaine pour s’installer tout au long de cette route que les Ukrainiens avaient choisie pour partir.
D’ailleurs, les Ukrainiens ont témoigné que les militaires russes ont d’abord tiré sur les voitures transportant les prisonniers russes. Car les militaires russes avaient reçu l’ordre de détruire les preuves. Et les prisonniers sont les plus importantes des preuves.
Un autre grand problème est le manque d’efficacité du Service de sécurité ukrainien. Je vais vous donner un exemple. Récemment, les soi-disant députés de la «République de Lougansk» ont déposé auprès des autorités ukrainiennes une liste de 960 personnes que l’Ukraine retenait en otage. J’ai vérifié moi-même cette liste et j’y ai trouvé 600 citoyens russes, y compris des militaires de carrière. Et ils figurent tous dans le registre de «Cargaison-200 ». Ces gens-là sont morts et ils étaient tous des mercenaires russes.
– Quelles sont, d’après vous, les capacités de combat de l’armée russe? Une offensive à grande échelle est–elle possible?
– Il faut savoir, que le gouvernement russe a annoncé une réforme importante dans l’armée entre 2008 et 2013. Cependant, cette réforme semblait étrange : 60% du personnel des garnisons a été licencié, les vols dans l’armée ont atteint des proportions monstrueuses, les sous-marins nucléaires ont rouillé ou ont été découpés à la ferraille. Il n’y a qu’après le début des événements en Ukraine que nous avons compris le sens de cette réforme. L’armée russe a été réorganisée: désormais elle prend exemple sur les groupes terroristes. Elle n’est plus capable de mener une longue offensive. Donc, tout ce qu’on dit concernant une possible offensive à grande échelle de l’armée russe en Ukraine ou dans les pays de l’OTAN n’est que bêtises. Dans notre rapport, nous mettons l’accent sur les pertes de l’armée russe au printemps-été 2014. Car au début des événements, le gouvernement russe a surtout utilisé les forces spéciales.
De plus, l’armée russe a subi de lourdes pertes dans le Donbass. On peut même dire qu’elle s’est brisée contre l’aéroport de Donetsk. Personne ne s’attendait à ce que les Ukrainiens, dont beaucoup n’avaient aucune expérience militaire, réussissent à tout simplement mettre en miettes les forces spéciales d’élite russes.
Je pense que tout sera joué avant le 18 septembre 2016 (le jour des élections au parlement russe). Si Poutine veut lancer une offensive, il le fera avant le 18 septembre comme prétexte pour reporter les élections. S’il ne le fait pas, c’est que l’armée russe n’a plus de forces et les Ukrainiens doivent alors se lancer pour la repousser du Donbass.
–Mais les Russes ont des armes nucléaires dont tout le monde a peur…
-Oui, mais les armes nucléaires russes sont très anciennes et rouillées. En outre, l’OTAN a aussi des armes nucléaires et si le gouvernement russe envoie ne serait-ce qu’un missile, l’OTAN l’abattra dans l’atmosphère et enverra ses armes nucléaires en Russie.
-Mais pour quelle raison l’OTAN interviendrait-il pour défendre l’Ukraine?
– Quel est l’objectif de Poutine? Son objectif est d’écraser l’Union Européenne et de créer une Union Douanière de Vladivostok au Portugal. Et la place d’armes qu’il veut utiliser pour atteindre son objectif est l’Ukraine. Car la Chine est en train de s’emparer de la Sibérie et dans ce cas-là, que reste-t-il de la Russie? La Moscovie, c’est tout! Bien évidemment, les Russes aimeraient récupérer Kiev, comme centre de la Rus’. Peut-être est-ce cela que veut Poutine? Peut-être a-t-il vraiment prévu une guerre pour 2025, ce qui est constamment discuté sur les plateformes russes, notamment à l’Académie des problèmes géopolitiques? Selon les projets discutés, le gouvernement russe voudrait disséquer l’Ukraine (en gardant Kiev) et l’utiliser comme une place d’armes pour attaquer l’Europe. Nous nous devons de briser ces projets. Nous avons des experts militaires dans le «Régiment oublié» qui analysent la situation et donnent leurs conclusions.
– À votre avis, quelle sera la fin de cette guerre?
– En vérité, si le gouvernement ukrainien le voulait, la guerre aurait pu se terminer en 5-10 jours. Mais, au lieu d’agir, ceux qui sont au pouvoir ont permis de ravitailler le Donbass en équipements et munitions. Cependant, l’armée ukrainienne pourrait toujours libérer le Donbass très rapidement, il faut juste l’autorisation du gouvernement ukrainien. Et après la guerre, nos peuples doivent à nouveau cohabiter en paix et redevenir amis. Mais auparavant, l’Ukraine doit gagner la guerre et bien botter le cul de la Russie.