Cas Maidan/”Retardement de la justice”, Debaltseve/3 ans, Munich/Porochenko, Economie/Exportations UE

La situation dans la zone du conflit

 Les combats dans l’est de l’Ukraine se poursuivent. La semaine dernière, les militants pro-russes ont presque doublé l’intensité des bombardements et ont utilisé de plus en plus d’armes lourdes interdites par les Accords de Minsk.

Les souvenirs de Debaltseve. À l’occasion du troisième anniversaire du retrait des forces armées ukrainiennes  de Debaltseve, une centaine de personnes au centre de Kyiv ont honoré ceux qui sont morts dans les combats lors de cette bataille en février 2015. Rappelons nous de ces faits. Le 11 février 2015, les négociations ont commencé à Minsk, pour se solder par la signature des Accords de Minsk qui prévoyaient, dans certains districts des régions de Donetsk et de Lougansk en Ukraine, l’entrée en vigueur du  cessez-le-feu immédiat et global à partir de 00h00 le 15 février. 18 février 2015, la DNR, avec le soutien de l’armée russe, a lancé une offensive à grande échelle sous Debaltseve, où des opérations militaires actives ont duré un mois. Environ 2 500 militaires ukrainiens ont dû résister à des unités armées de l’ennemi, où, selon des différentes sources, se tenaient entre 15 000 et 17 000 soldats. Au cours du difficile retrait des forces ukrainiennes, 167 militaires des forces armées ukrainiennes ont été blessés et 13 militaires ont été tués. Selon les journalistes, les pertes ukrainiennes sous Debaltseve pour la période du 24 janvier au 18 février 2015 se sont élevées à 159 morts, 118 prisonniers et 36 personnes disparues.

L’OSCE. Le 7 Février a été la journée la plus violente dans la zone du conflit depuis mars 2017. L’OSCE a  enregistré dans la région de Luhansk, plus de 3000 cas de violations du cessez-le-feu, dont 677 cas avec des armes interdites par les Accords de Minsk. Au total, la semaine dernière, les observateurs de la CMM ont enregistré au moins mille cas d’utilisation d’armes qui ne devraient plus se trouver sur la ligne de démarcation. La mission spéciale de suivi de l’OSCE a également confirmé que les forces armées de l’Ukraine progressaient près de Novoaleksandrovka à l’ouest de la région de Louhansk.


Quatre ans après le Maidan: comment l’enquête avance-t-elle?

L’article original en anglais est paru sur le blog  “UkraineAlert” de Atlantic Council 

Le 18 février 2014 marque le début de la journée la plus tragique de la Révolution de la Dignité en Ukraine. Les 18-20 février, dans la capitale, plus d’une centaine de personnes ont été tuées, des dizaines ont disparu et plus d’un millier ont été blessées.

Événements commémoratifs. Quatre ans après les événements tragiques des 18-20 Février, une messe a eu lieu ce matin à Kyiv sur l’allée des Héros de la Centurie Céleste. L’événement a été suivi par plus de 100 personnes. Une exposition consacrée à la Révolution de la Dignité «Fais-moi passer par Maidan» a ouvert ses portes à Mystetskiy Arsenal à Kyiv. Le président Porochenko et son épouse Marina sont venus à l’ouverture de l’événement.

Sur quoi faut-il enquêter? Tous les crimes, commis pendant la Révolution de la Dignité, ont été regroupés en un seul grand «cas Maidan», qui inclut 89 procédures pénales. Ce cas, en particulier, inclut l’assassinat de 91 personnes (78 manifestants et 13 agents des forces de l’ordre). L’avocat principal des familles des victimes, Yevheniya Zakrevska, a donné une longue interview, détaillant l’état de l’enquête.

Pourquoi les affaires restent-elles bloquées au tribunal? «La plupart des affaires ont été déférées devant le tribunal, mais (…) les affaires ont été bloquées à la réunion préparatoire. C’est une réunion, au cours de laquelle les juges déterminent si l’acte d’accusation correspond à la loi. Selon les règles, cet examen devrait être programmé dans les 15 jours, et en réalité cela peut prendre des années », explique l’avocat.

Comment fonctionne le mécanisme de «retardement de la justice»? «Les juges ne veulent pas s’occuper des ces dossiers, parce qu’ils sont lourds, ils ont beaucoup d’épisodes et  beaucoup de participants. Les avocats des accusés en profitent et déposent toujours toutes les demandes qui peuvent être déposées : ils demandent de restituer l’acte d’accusation, de clore l’affaire, de changer de juridiction, c’est-à-dire, d’appliquer toutes les démarches procédurales possibles. Il est souvent plus facile pour les juges de ne pas s’inquiéter du tout cela, mais simplement de renvoyer l’acte d’accusation au bureau du procureur. Et puis tout tourne en rond», explique l’avocat.

Comment les changements dans le système judiciaire affectent-ils l’enquête? La réduction du corps judiciaire est aussi un problème. «Dans certains tribunaux, le nombre de juges a été réduit de moitié, parfois divisé par trois. Les pouvoirs de nombreux juges sont arrivés à leur fin et ne peuvent pas être prolongés, peut-être en attendant la réforme judiciaire. En outre, le décret sur l’élimination des tribunaux de district a été édité, y compris ceux qui entendent les cas Maidan. Si la loi ne change pas, les nouveaux tribunaux qui seront créés à la place de ceux des districts, doivent réécouter toutes les affaires judiciaires depuis leur commencement».

Dans quels cas un verdict est-il déjà rendu? Les affaires terminées: celle d’Andriy Yefimine, agent des «Berkut  de Kharkiv, accusé d’attaque contre l’activiste Serhiy Diditch 18 février. Le tribunal a condamné Yefimine, qui a frappé Diditch avec une matraque sur la tête de telle manière qu’il s’est retrouvé sous les roues d’un camion, a été condamné à 5 ans d’emprisonnement avec sursis. Le procès de Yuriy Krysine, coordinateur des mercenaires, ayant tué Vyacheslav Veremiyle 18 février,  s’est aussi soldé par un verdict d’accusation. Mais la peine n’est pas encore entrée en vigueur, les proches de la victime et le parquet ont fait appel.

Quels sont les cas qui avancent? Le dossier concernant les fusillades du 20 février sur la rue Instytutska a déjà été étudié pour moitié devant le tribunal. Les dossiers concernant les meurtres du 18 février et le passage à tabac des étudiants du 30 novembre 2013 sont aussi en train d’être examinés par le tribunal, ainsi que les preuves de tortures sur la colonnade du stade « Dynamo ». Dans cette dernière affaire, figurent quelques accusés : Vladyslav Mastega, Artyom Voylokov et Andriy Khandrykine, agents des « Berkut » de Kharkiv. En 2017, Mastega et Voylokov se sont enfuis en Russie.

Combien d’accusés sur le «cas Maidan» sont aujourd’hui en détention provisoire? Au total,  5 agents des «Berkut», sont accusés de meurtres sur Instytutska le 20 février: Victor Chapoval, ex-commandant des «Berkut» de Kharkiv, impliqué dans les évènements du 18 février, Olexandre Chtchegoleve et Oleg Chadrov, accusés d’attaques sur les manifestants.

Combien d’accusés se sont enfuis de l’Ukraine. Au total, 21 accusés se cachent à l’étranger : 21 agents des “Berkut”, accusés de tirs sur la rue Instytutska le 20 février, dont la plupart ont reçu la citoyenneté de la Fédération de Russie, certains d’entre eux travaillent dans des organismes d’application de la loi russe. En Russie, quatre agents des «Berkut» qui étaient en détention provisoire en Ukraine ont réussi à s’échapper.


Conférence de Munich sur la sécurité: prise de conscience des dangers de la Russie et baisse d’intérêt pour l’Ukraine

La Conférence annuelle de Munich sur la sécurité, qui en 2018  a rassemblé 25 présidents et chefs de gouvernement, des hauts responsables de l’ONU, de l’OTAN et de l’UE, a été marquée par deux grandes tendances. D’une part, la communauté internationale est de plus en plus consciente des menaces que la Russie représente pour l’ordre mondial. D’autre part, l’intervention du Président de l’Ukraine s’est déroulée dans une salle à moitié vide, ce qui peut indiquer une baisse d’intérêt pour l’Ukraine.

En introduction à ce rapport, le président de la conférence de Munich, Wolfgang Ischinger, a donné une brève liste de sujets qui peuvent devenir «déclencheurs» d’un conflit majeur, à savoir, la tension entre la Corée du Nord et les États-Unis, entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, entre l’OTAN et la Russie, ainsi que la guerre en Ukraine.

La Russie est-elle vraiment une menace sérieuse? Le rapport de Munich Security-2018 indique que selon le récent sondage en Russie, 72% des Russes considèrent leur pays comme une «grande puissance». En 1999,  seuls 31% de la population de la Fédération de Russie partageaient cette opinion. En partant du système de coordonnées russes, la Russie a effectivement réussi. La guerre en Ukraine, alimentée par Moscou, a gelé les rêves de Kyiv de rejoindre l’UE et l’OTAN. Et même si  la campagne de désinformation des élections de 2017 en France a échoué, les Russes ont quand même réussi à influencer les élections présidentielles américaines … Finalement, c’est la Syrie qui est l’exemple le plus frappant de l’intensification de l’influence internationale de la Russie. Moscou a réussi à retourner la situation dans ce pays, renforcer le régime d’Assad et s’installer dans le carcan militaire du Moyen-Orient. La campagne syrienne est également devenue un terrain d’essais pour le dernier équipement militaire russe.

Discours de Porochenko à Munich. Depuis plusieurs années, le Président Petro Porochenko participe au plus prestigieux forum international sur la sécurité mondiale à Munich. Cette année, son discours était plus concentré que les années précédentes dans un contexte plus global. Il a déclaré que la guerre hybride, déclenchée par la Fédération de Russie avait atteint un niveau international, qu’il s’agissait désormais d’une guerre globale « hybride ». Petro Porochenko a souligné que le dialogue de l’Ukraine avec la Russie ne serait possible qu’après le retour des territoires occupés du Donbass et de la Crimée en Ukraine. Dans le même temps, le discours du Président de l’Ukraine a eu lieu dans une salle à demi vide. Porochenko a parlé avant la pause du soir; quelqu’un a décidé de rejoindre le débat économique avec le chef du FMI, Christine Lagarde, car il n’a pas dû apprécier que l’intervention de Porochenko ne prévoie pas la possibilité de poser des questions au président ukrainien. Cela dit, le sujet, qui suscite encore un intérêt chez les partenaires internationaux, reste celui des réformes. La meilleure déclaration à ce sujet a été faite par le ministre des Affaires étrangères du Canada, Chrystia Freeland, dans son discours prononcé lors du « Lunch ukrainien», organisé par la Fondation Pintchuk.


 

Économie: le début de la croissance et des exportations vers les pays de l’UE 

Après une période de choc, provoquée par le conflit à l’Est  et la perte de parties du territoire, l’économie ukrainienne a commencé à se développer. Le vice-président de la Banque mondiale, Cyril Muller, l’a déclaré dans son interview pour DT.UA. Selon lui, maintenant tous les partenaires internationaux, qui aident l’Ukraine à surmonter cette période compliquée, travaillent pour  que la croissance de l’économie s’accélère.
Le Service national de statistiques  rapporte que l’exportation de produits ukrainiens vers l’UE en 2017 a augmenté de 29,9% et atteint 17,5 milliards de dollars, soit 40,5% des ventes totales de produits ukrainiens à l’étranger. Les taux de croissance les plus élevés ont été les exportations ukrainiennes vers la Belgique (81,4%), les Pays-Bas (68,5%) et la Lettonie (54,7%). Parmi les pays de l’UE, le plus gros volume de marchandises ukrainiennes est exporté vers la Pologne, pour une valeur de 2,7 milliards de dollars, tandis que le rythme de croissance des exportations vers la Pologne est inférieur à la moyenne (seulement 23,8).


L’Ukraine dans le classement  Bloomberg des «pays les plus pauvres»

L’Ukraine a pris la 7ème place dans le classement des  « pays les plus pauvres », calculé sur la base de l’inflation et du chômage. Les taux sont calculés par Bloomberg sur la base de prévisions des économistes concernant l’inflation et le chômage pour 66 pays.

Les indicateurs de l’Ukraine dans la notation de 2018 se sont améliorés. Si en 2017, Ukraine était à la 5e place parmi les pays les plus pauvres avec un index de 23,8,  alors en 2018, son index est passé à  17, 8, ce qui lui  permet de prendre la 7e place. À titre de comparaison, la Grèce et la Turquie sont maintenant plus pauvres que l’Ukraine, respectivement à la 5e et la 6e place.

L’index de pauvreté est basé sur un vieux concept qui considère qu’une  faible inflation et le chômage sont des indicateurs de bien-être économiques pour les personnes qui vivent dans les pays en question. Cependant, un faible niveau de ces indicateurs peut induire en erreur. Par exemple, les prix toujours plus bas peuvent être le signe d’un faible niveau de consommation, et un chômage faible, en particulier, risque de compliquer les conditions pour trouver de nouveaux emplois.


Sports: médaille d’or de ski acrobatique aux Jeux Olympiques

Le 10e jour des Jeux Olympiques 2018 à apporté la première médaille d’or à l’Ukraine grâce à Olexandre Abramenko en ski acrobatique. Ses concurrents les plus proches étaient deux Russes, un Bélarusse, un Chinois et un Canadien. Abramenko a recueilli 128.51 points pour avoir réalisé les figures BackFull-Full- DoubleFull.