Quelques semaines avant l’élection présidentielle, les Ukrainiens ne cessent de débattre des programmes et disserter à propos des candidats à la présidence. Chacun sait mieux que quiconque comment résoudre tous les problèmes du pays, les relations extérieures, l’agression de la Russie qui dure depuis cinq ans, les problèmes de gestion du pays et enfin la corruption qui, après des enquêtes journalistiques sur les vols commis dans le domaine de la défense est de nouveau au centre du débat public.
Dans le même temps, malgré l’attention assidue portée aux élections, tous ces problèmes ne seront pas résolus par les résultats de l’élection présidentielle. Des changements positifs précis dans la vie des Ukrainiens sont déjà en cours, telle la réforme de la décentralisation.
En ce qui concerne la réforme de la décentralisation entreprise en 2014-2015, une partie importante des pouvoirs, des ressources et des responsabilités des organes exécutifs a été transférée aux organes des administrations et pouvoirs locaux. Cette politique repose sur les dispositions de la Charte européenne de l’autonomie locale et sur les normes mondiales en matière de relations publiques dans ce domaine. Ainsi, de 2015 à 2018, 878 communautés territoriales unifiées, qui comptent environ 9 millions d’habitants, ont été créées en Ukraine. Leur nombre ne cesse de croître.
Ces changements ont entraîné une décentralisation financière et les budgets locaux en Ukraine ont augmenté de 165,4 milliards d’UH ces dernières années, passant de 68,6 milliards en 2014 à 234 milliards en 2018. Les ressources financières et les nouvelles responsabilités ont permis de créer une situation dans laquelle la plupart des besoins essentiels des citoyens ukrainiens (éducation, médecine, infrastructures) ont été résolus localement.
Se sentir responsable
L’année dernière, l’équipe Uchoose de l’UMMC a développé un jeu en ligne dans lequel chacun avait la possibilité de se mettre dans le rôle de président, député ou maire de la ville. Le but du jeu était de lutter contre le populisme.
Au vu de la très grande popularité de ce jeu et des réactions positives du public cible, une demande de prolongation du jeu, afin de développer plus de personnalités, a été enregistrée. Alors, l’équipe a eu l’idée de créer un jeu indépendant appelé « Ma communauté », où l’utilisateur peut choisir le rôle du chef de la communauté – une position nouvellement créée dans la structure du gouvernement local qui a soulevé de nombreuses questions lors du déploiement de la réforme.
Fin février 2019, l’équipe a lancé ce nouveau jeu: cette fois, le joueur devient le chef virtuel de la communauté unie et, pendant la session, il devient responsable de la communauté après avoir mis en place son projet de développement.
Le joueur, sous forme ludique, se familiarise avec les problèmes de la communauté, prend des décisions concernant la sécurité, la coopération régionale, la légalité et le budget. Il accueille des personnes qui tentent de le séduire par de douces promesses et des suggestions rationnelles, et après cet entretien, libre au chef virtuel de la communauté d’accepter ou de refuser ces propositions.
Si l’un des indicateurs (budget, légalité, coopération régionale ou note de sécurité) affiche zéro, le jeu est terminé. C’est une perte pour le joueur et sa communauté. Si le joueur parvient à tenir jusqu’à la fin de la partie, le nombre de points indiquera son succès.
Le public cible du jeu est bien sûr essentiellement composé de jeunes.
«Le but de ce jeu est d’attirer les jeunes vers la réforme de la décentralisation afin qu’ils la comprennent. Ce jeu est très moderne et amusant et les personnages d’actualité attirent l’attention. Nous devons communiquer avec les jeunes et mobiliser leur attention de différentes manières. L’objectif de notre soutien à la décentralisation est de les sensibiliser à la réforme et le jeu fait partie de ces moyens», a déclaré Astrid Kohl, responsable de la communication, du dialogue et du dialogue avec U-LEAD Europe.
Ce jeu informe également le joueur sur les questions législatives: quelle est la responsabilité du président de la communauté? Quels sont pouvoirs affectés par les indicateurs pertinents? Quelles sont les questions stratégiques?
Et le jeu « Ma communauté » montre très clairement que la corruption et le détournement du pouvoir ne mènent ni à la victoire, ni à la construction d’une communauté efficiente.
«Le jeu démontre la connexion «solution-conséquence». Chaque décision du joueur entraine des conséquences précises, il est donc extrêmement important «d’activer» la pensée critique. En jouant le rôle de chef d’une communauté, le joueur comprendra que pour un travail efficace, il est nécessaire de prendre en compte un grand nombre d’indicateurs et d’intérêts des divers groupes cibles. Et ce n’est pas facile », précise Olesya Drashkaba, responsable du projet UChoose(UCMC).
Au cours des deux premières semaines qui ont suivi le lancement du jeu, plus de 30 000 utilisateurs, dont un grand nombre de jeunes, public cible du projet, ont participé à ce jeu.