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Donbass, Catastrophe du vol PS 752, Sociologie/Prévisions pour l’année 2020

Situation dans la zone du conflit

Les troupes russes continuent de violer la trêve, en déployant des systèmes d’artillerie de calibre 122 mm, des mortiers de calibre 120 mm, des lance-grenades et des mitrailleuses lourdes.

L’ennemi a tiré sur les positions des militaires ukrainiens aux abords de Khoutir Vilny. Le 11 janvier, les troupes russes ont déployé des lance-grenades et des mitrailleuses lourdes aux abords de Krasnohorivka et Pisky.


Catastrophe du vol PS 752 : Que se passe-t-il actuellement sur le lieu de catastrophe?
Que se passe-t-il sur le site de la catastrophe actuellement? Sur le site de la catastrophe du Boeing ukrainien à Téhéran, les sauveteurs ukrainiens ont effectué des travaux pour enquêter sur l’épave de l’avion, certains d’entre eux retournent en Ukraine.

Cette information a été communiquée par Oleksiy Danilov, secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense de l’Ukraine, dans un commentaire accordé à Radio Svoboda: «L’équipe de recherche a effectué des travaux pour enquêter sur l’épave de l’avion sur le sol.  Les débris ont été nettoyés et empilés en rangées. Le tri et le stockage des bagages et des effets personnels ont été effectués et le lieu où se trouve l’épave a été éclairé. En outre, une équipe d’experts travaille à la reconstruction du corps de l’avion à partir de ses fragments».

Le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense a également signalé qu’une partie des spécialistes ukrainiens qui travaillaient sur le site du crash du Boeing 737-800NG International Airlines of Ukraine, vol PS752, quitte l’Iran et retourne en Ukraine. «Certains des professionnels sont déjà de retour en Ukraine. Il s’agit de ceux qui ont terminé leur travail. Ils ont traversé la frontière, nous avons fait tout le nécessaire pour qu’ils puissent rentrer chez eux en sécurité. Tous ceux qui doivent rester, à savoir ceux qui  enquêtent, qui traitent les recherches ADN,  restent sur place».

Ce qui a précédé le crash: les informations de base sur la tragédie. L’avion du vol régulier PS 752 Téhéran – Kyiv d’Ukraine International Airlines s’est écrasé en Iran le matin du 8 janvier. Il y avait à bord 167 passagers et 9 membres d’équipage, aucun n’a survécu. Parmi eux se trouvaient des citoyens de 7 pays différents : 11 Ukrainiens (deux passagers et les neuf membres d’équipage), 82    citoyens iraniens, 63 Canadiens, 10 Suédois, 4 Afghans, ainsi que 3 Allemands et 3 Britanniques.

Samedi matin 11 janvier, l’Iran a officiellement reconnu qu’il avait accidentellement touché  l’avion de l’UIA avec un missile.

Le président iranien Hassan Ruhani a déclaré que le pays «regrette profondément cette tragique erreur». Il a également déclaré que les actions des militaires qui ont conduit au crash de l’avion ukrainien feront l’objet d’une enquête.

Le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) a revendiqué la responsabilité du crash de l’avion ukrainien de l’UIA près de Téhéran. Selon Amir Ali Hajizadeh, commandant de la Force aérospatiale de l’armée des Gardiens de la révolution islamique, le système de défense iranien a identifié à tort l’avion ukrainien comme un missile de croisière.

En savoir plus sur les causes de l’accident. La cause de l’accident du Boeing 737-800 d’Ukrainian Airlines est un facteur humain, a rapporté l’agence de presse iranien Press Tv.  Le rapport des forces armées iraniennes, dont des extraits sont publiés par des médias iraniens, indique  qu’un groupe d’experts militaires qui travaillaient indépendamment de leurs collègues du service de l’aviation civile a constaté que l’avion ukrainien avait été abattu dans une situation où les systèmes de défense aérienne iraniens étaient en état d’alerte élevé en raison du risque d’attaques des États-Unis. Peu de temps avant la catastrophe, l’armée iranienne a noté une augmentation de l’activité de l’US Air Force près de l’Iran. La cause en était le bombardement de missiles iraniens sur des bases militaires américaines en Irak.

Déclarations de l’UIA. L’avion de la compagnie aérienne ukrainienne International Airlines of Ukraine (UIA, Kyiv) a décollé de l’aéroport de Téhéran conformément aux règles. Selon Ihor Sosnovsky,  vice-président de l’UIA, il n’y a pas eu de déviation de l’itinéraire. Selon lui, l’équipage de l’avion n’a pas fait d’erreurs.

L’UIA règlera tous les paiements d’assurance et d’indemnisation aux familles des passagers décédés dans le crash du Téhéran-Kyiv, conformément aux règles internationales. Yevhen Dykhne, président de l’International Airlines of Ukraine, l’a annoncé lors d’une conférence de presse à l’aéroport international de Boryspil le samedi 11 janvier.

Déclarations du président Zelensky. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a eu une conversation téléphonique avec le président de la République islamique d’Iran, Hassan Ruhani, à l’initiative de la partie iranienne, au cours de laquelle le  président iranien a assuré que toutes les personnes impliquées dans l’accident seront traduites en justice et que sera fourni tout le soutien nécessaire à l’équipe d’experts ukrainienne dans la poursuite de la coopération technique. «Ruhani exprime ses condoléances au peuple ukrainien et aux familles des victimes du crash du vol PS752″ Ukraine International Airlines. Il a présenté ses excuses au nom de la partie iranienne pour la tragédie qui a coûté la vie à 176 personnes. Le chef de la République islamique d’Iran reconnaît pleinement que cette tragédie s’est produite à cause des actes erronés des militaires iraniens», peut-on lire dans le communiqué diffusé par le service du président de l’Ukraine.

Lors de la conversation téléphonique avec le président iranien Hassan Ruhani, Volodymyr Zelensky a insisté sur  l’identification immédiate des corps et leur retour en Ukraine, ainsi que sur la nécessité de traduire en justice tous les responsables de la tragédie.

En outre, Zelensky a promis le retour rapide de tous les corps des victimes en Ukraine. «En ces jours difficiles, je veux dire ce qui suit. Je rendrai tous les morts à leurs proches. Ils pourront leur dire au revoir correctement. Nous honorerons leur mémoire avec dignité. Tous les coupables de cette tragédie seront punis», a-t-il déclaré dans son appel au peuple ukrainien diffusé samedi dernier.

Les Etats-Unis renforcent encore les sanctions économiques contre l’Iran. Washington impose de nouvelles sanctions à 17 producteurs de métaux et sociétés minières iraniens, un réseau de trois entités basées en Chine et aux Seychelles et un navire impliqué dans l’achat, la vente et le transfert de produits métalliques iraniens, a expliqué le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin lors d’une conférence de presse.

“Nous avons confiance à 100% (…) dans le fait que les sanctions économiques fonctionnent”, a également dit Steven Mnuchin, affirmant que sans les sanctions américaines, l’Iran aurait reçu«littéralement des dizaines de milliards de dollars». «Ils utiliseraient cela pour des activités terroristes dans toute la région», a-t-il déclaré. «Il ne fait aucun doute qu’en coupant les financements au régime, nous avons un impact».

Ces sanctions visent également huit hauts responsables du régime ayant «fait avancer les objectifs de déstabilisation» de la République islamique.

Dans l’intervalle, la Chambre des représentants américaine a adopté une résolution restreignant les pouvoirs militaires du président américain Donald Trump sur l’Iran. Au cours du vote, la plupart des législateurs ont soutenu une résolution ordonnant au président de cesser les hostilités avec l’Iran à moins que le Congrès ne donne une autorisation spéciale ou que les États-Unis ne se retrouvent devant une «attaque armée imminente». Le document adopté n’a pas force de loi et ne sera pas envoyé pour signature au Président s’il n’est pas adopté par le Sénat.


Sociologie: prévisions pour l’année 2020
 
Le directeur scientifique de la Fondation des initiatives démocratiques, Oleksiy Haran, a donné ses prévisions pour l’année 2020 dans un commentaire accordé à Radio Svoboda.

Qu’attendre de Zelensky, du gouvernement et de la Verkhovna Rada? «Selon la nouvelle loi, les élections devraient avoir lieu sur une base proportionnelle, et même si lors des élections précédentes, le Serviteur du Parti a gagné 43%, c’est-à-dire, dans les conditions actuelles, je pense, que leur résultat sera moins bon. Les élections sont toujours imprévisibles. Parce que la cote du gouvernement baisse objectivement de toute façon. Je ne pense pas que Zelensky prendra le risque.

Pour le moment, il parvient à maintenir sa cote, notamment grâce aux solutions populistes que nous observons ces derniers temps.

Néanmoins, Il lui sera difficile de maintenir sa cote par la suite,  car il est obligé de prendre des décisions, y compris certaines  décisions impopulaires, comme celle sur le marché foncier».

Faut-il s’attendre à de vraies réformes? « Les autorités font quand même des choses. La question est de savoir si elles tiendront compte des demandes de la communauté d’experts, de la société civile. Quant à la question foncière, on voit que les autorités ralentissent un peu actuellement, car elles voient des protestations justifiées, et cette loi n’a pas été adoptée en mode turbo. Par conséquent, s’il y a une telle considération, il y aura un dialogue, alors ce sera correct.

Mais en même temps, je ne m’attends pas à une telle ouverture du pouvoir à l’avenir, car nous voyons comment certaines décisions sont prises. Il y a des persécutions politiques, le cas Sheremet, je pense, est également très révélateur. La question est donc de savoir si les autorités respecteront ou pas le droit».

Faut-il s’attendre à des manifestations de rue à grande échelle? «Pour le moment, il n’a que 16% des citoyens qui s’attendent à des actions de protestation dans leur ville, selon les résultats de l’enquête de la Fondation des initiatives démocratiques Ilko Kucheriv. Autant d’Ukrainiens se disent prêts à participer à de tels rassemblements et manifestations. Il est évident que ces personnes sont une minorité, mais une minorité active pourrait provoquer de sérieuses protestations.

Certaines actions illégales des autorités peuvent provoquer des manifestations de masse. Pour le dire franchement, si le cas de Sheremet s’effondre ou si le pouvoir continue à discréditer des volontaires et des anciens combattants, mais également si la politique économique des autorités se solde par un échec (réforme foncière,  resserrement de la politique à l’égard des auto-entrepreneurs) ou bien si les autorités commencent à faire des concessions à la Russie, alors les protestations pourront devenir plus importantes et nombreuses.