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La sécurité alimentaire des communes en temps de guerre: thèses principales

Le 21 juillet 2022, les représentants des autorités centrales et locales et les experts ont discuté de la question de la sécurité alimentaire des commmunes en temps de guerre, selon le point de vue général et local à l’Ukraine Crisis Media Center. La discussion a été organisée en coopération avec le Ministère du développement des communes et des territoires de l’Ukraine et le projet de l’USAID « HOVERLA ».

La contribution de l’Ukraine au marché mondial des produits alimentaires en 2021 a été équivalente aux besoins alimentaires de 400 millions de personnes. L’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie a bouleversé les chaînes habituelles de cultivation, production et livraison des produits alimentaires, en particulier pour le marché mondial. La proximité de l’hiver et les risques pour la campagne de récolte des céréales d’hiver font penser à la création des réserves des produits alimentaires, dont dépend la sécurité alimentaire non seulement de l’Ukraine, mais aussi d’autres pays du monde.

«Nous sommes très fiers du fait que les communes ukrainiennes travaillent soigneusement pour assurer la sécurité alimentaire et le bien-être de ses habitants même en ces temps difficiles. Les leaders locaux fournissent des efforts pour accumuler les produits alimentaires pour les habitants de leurs communes, y compris pour les personnes déplacées, et soutiennent les chaînes de livraison et les producteurs locaux des produits agricoles. Il est très important de travailler en coopération avec le gouvernement et les projets internationaux, pour trouver ensemble les moyens de nous adapter à ces défis. Le projet de l’USAID « HOVERLA » est heureux de faciliter le dialogue entre les institutions pour renforcer les capacités des autorités locales, assurer la sécurité alimentaire des communes et contribuer à leur soutien réciproque face à ces défis. Nous continuerons à soutenir ces efforts des communes », souligne Gabriel Abraham, directeur du projet de l’USAID « HOVERLA ».

Aujourd’hui les communes sont responsables non seulement de ces fonctions immédiates, elles doivent en plus répondre aux nouveaux défis engendrés par la guerre. Les collectivités territoriales sont un arrière fiable de l’armée ukrainienne qui défend son pays. 

«Les communes font face à plusieurs nouveaux défis dont auxquels on ne pensait pas avant le déclenchement de guerre. En plus, les communes sont devenues des cellules actives de résistance aux occupants et prouvent leur courage jusqu’à aujourd’hui. Grâce à la résilience des communes, leur persévérance, le travail quotidien de tous les services et autorités locales, elles réussissent à surmonter les épreuves et assurer le fonctionnement du système de services. Une des questions principales dont on fait face est la production agricole. Alors il est très important que les collectivités territoriales pensent comment elles peuvent soutenir les entrepreneurs locaux, comment elles peuvent développer les entreprises locales et engager les citoyens dans ce travail et les aider pour améliorer la sécurité alimentaire », dit Viatcheslav Negoda, vice-ministre du développement des communes et des territoires de l’Ukraine.

La politique du gouvernement ukrainien dans le domaine de la sécurité alimentaire se transforme selon les défis et tenant compte de l’expérience qui a prouvé son efficacité pratique. Par exemple, on a approuvé le plan de l’assurance de la sécurité alimentaire en temps de guerre. C’est un complexe d’actions qui inclut la surveillance de l’état général de la sécurité alimentaire et des infrastructures agricoles ; le soutien aux producteurs de produits alimentaires; l’assistance ciblée aux catégories vulnérables de la population; le contrôle centralisé des prix des produits.

«Le gouvernement a commencé à réaliser les mesures pour le soutien de la sécurité alimentaire dès les premiers jours de la guerre. Ce plan englobe tous nos acquis dès le 25 février », – explique Taras Vysotsky, vice-ministre de l’agriculture et de l’alimentation de l’Ukraine.

Les représentants des communes ont raconté que les communes ont adopté les programmes de sécurité alimentaire. En particulier, elles essaient de soutenir les producteurs agricoles pendant la campagne de récolte, d’aider les personnes déplacées, leur offrir un logement si c’est possible.  

Igor Grynkiv, maire de la commune de la ville de Zolotchiv, raconte que leur commune a offert temporairement de petites parcelles de terrain agricole aux petits agriculteurs pour augmenter les capacités de la production alimentaire. Maintenant ces terrains, plusieurs n’étaient pas utilisés pour l’agriculture depuis longtemps, sont aménagés et préparés pour la campagne de récolte. Ensuite la récolte sera moulue aux moulins locaux et la farine sera utilisée pour les besoins alimentaires des habitants de la commune. En plus, on aide la commune homonyme de la région de Kharkiv – là, il y a une autre ville de Zolotchiv qui subit régulièrement des bombardements russes. La commune cherche des partenaires pour créer un logement pour ses habitants qui ont perdu leurs maisons à cause de la guerre. 

Selon Victor Souchtchyk, maire de la commune du village de Vychniv (région de Volynie), le conseil du village a loué aux agriculteurs environ 520 hectares additionnels du terrain qui n’était pas de la meilleure qualité, mais ils ont pu le cultiver et obtenir la récolte. La commune est située tout près de la frontière avec le Bélarus, alors les mesures de sécurité font l’objet d’une attention particulière des autorités locales. Maintenant la commune développe son programme de sécurité alimentaire. 

Selon Sergiy Mazour, maire de la commune de la ville de Balta (région d’Odessa), le rendement des céréales cette année constitue 70% de moins par rapport à l’année dernière. Le blocus des voies maritimes et, par conséquent, des exportations pose des risques importants pour les entrepreneurs agricoles. Toutefois, la commune parvient à soutenir les défenseurs de l’Ukraine et les habitants des territoires désoccupés. Selon Mazour, la commune a versé environ 7 millions de hryvnia de son budget pour acheter des produits alimentaires, elle a produit elle-même des centaines de tonnes de produits et a livré plus de 200 tonnes d’eau potable pour d’autres communes. Mazour raconte qu’il n’y a aucun hectare du terrain agricole sur le territoire de la commune qui n’est pas ensemencé. Les terrains des anciens kolkhozes (fermes collectives à l’époque de l’Union soviétique), ont été tous mis en usage avec un seul but : obtenir la récolte. À ce jour, la commune a concentré ses efforts sur l’augmentation de ses capacités à moudre des céréales, notamment l’augmentation de capacités des entreprises qui existent déjà et la création de nouvelles entreprises. 

Cependant, les producteurs agricoles rencontrent une difficulté de vendre leurs produits au prix qui leur permettrait au moins de finir la saison sans dettes.

«Nous sommes reconnaissants au ministère et au gouvernement pour leurs décisions opportunes. Mais aujourd’hui il est essentiel pour les producteurs agricoles de pouvoir non seulement cultiver des produits, mais aussi les vendre à des prix qui donneraient au moins la possibilité de rembourser leurs dépenses et se préparer pour la campagne de récolte en automne, pour la récolte des cultures tardives. Le gouvernement et l’État devraient jouer un rôle sur le marché des produits agricoles et essayer d’acheter au prix maximum qu’ils peuvent se permettre. Ça nous permettrait de contribuer à la sécurité alimentaire au niveau national. Tout ce que nous pouvons faire au niveau local – adoption des programmes, approvisionnement et stockage – on le fait déjà », explique Oleksandr Grytsaienko, maire de la commune de la ville de Loubny (région de Poltava).

Parmi les participants de l’évenement il y avaient également: Ivan Slobodianyk, directeur exécutif de l’Association nationale des communes ukrainiennes; Serguiy Chével, directeur adjoint de l’Association nationale des communes ukrainiennes; Natalia Gnydiuk, directeur adjoint du projet de l’USAID «HOVERLA»; Ksenia Sydorkina, directeur du programme de l’USAID AGRO; Tetyana Leboukhorska, directeur de l’initiative «Les jardins de victoire» dans le cadre du projet SURGe – «Accompagnement des réformes gouvernementales en Ukraine»; Oleg Nivievskyi, chargé de cours, vice-président de l’éducation économique à l’École de l’économie de Kyiv.

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Le projet de l’USAID «Amélioration de l’efficacité du travail et la responsabilité des autorités locales» («HOVERLA») assiste le gouvernement ukrainien dans la mise en œuvre de la décentralisation en soutenant les autorités locales, qui doivent devenir plus compétentes, plus responsables devant les citoyens et plus capables de fournir des services de manière efficace.

L’événement est organisé par l’Ukraine Crisis Media Center dans le cadre du projet «Aide à la communication des collectivités territoriales ukrainiennes dans leur efforts d’améliorer la coordination et leur travail d’explication», réalisé grâce à l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et le soutien sincère du peuple américain à travers le projet de l’USAID «HOVERLA». Le contenu de cet événement ne reflète pas nécessairement les vues de l’USAID ou du gouvernement américain.