L’article original a été publié dans «Crimée. Réalités»
«Le blocus civil de la Crimée». Le 20 septembre, les représentants du mouvement national et les membres des bataillons volontaires ont bloqué le passage des camions qui apportaient de la marchandise en Crimée. Les leaders du «Blocus civil» ont mis en avant un certain nombre d’exigences envers les autorités russes : la libération des prisonniers politiques, la cessation de la pression sur les médias indépendants, le libre accès des observateurs internationaux sur le territoire de la péninsule et la cessation de la répression contre les Tatars de Crimée. Aucune de ces exigences n’a pas été mise en œuvre. Bien pire encore, le Service de sécurité russe a ouvert une poursuite pénale contre les leaders du blocus. Les seuls points positifs du «Blocus civil » sont le retour de la Crimée en Une des médias mondiaux et l’adoption du Conseil des ministres d’Ukraine de l’interdiction de l’importation de produits vers la péninsule.
«La fin du monde» Le 20 novembre les supports de quatre lignes électriques qui fournissent la Crimée en électricité ont été détruits. Les équipes de rénovation de la compagnie «Ukrenergo» ont essayé de réparer les dégâts, mais les participants du «blocus civil» les ont empêché de le faire. L’alimentation électrique de la péninsule à partir du continent s’est arrêtée. Le pouvoir russe de la Crimée annexée a déclaré le régime d’urgence. Les maisons habitables ont été alimentées en électricité pendant seulement quelques heures par jour, les lieux socialement importants ont été alimentés par des générateurs. Il y a eu des pénuries d’eau et des problèmes liés au chauffage. La péninsule a vécu dans cet état pendant environ deux semaines.
La mise en place du pont énergétique. Le premier câble à haute tension qui relie le système d’alimentation russe avec celui de la Crimée a été lancé le 2 décembre. Le Président russe Vladimir Poutine a participé en personne à la cérémonie de lancement. Le deuxième fil du pont énergétique a été mis en œuvre le 15 décembre. Les deux autres câbles doivent être mis en œuvres à l’été 2016. Les autorités russes ont déclaré que cela leur permettra de remplacer complètement la fourniture de l’électricité en provenance de l’Ukraine continentale. Les avis des experts sont partagés. Certains estiment que le pont énergétique est suffisant pour assurer toutes les besoins de la population. D’autres disent que ceci est impossible, car il n’y a pas de générateurs libres dans le Kouban, et l’infrastructure de la Crimée ne permet pas de recevoir de l’électricité de la région de Krasnodar en grande quantité.
L’installation des premiers pieux du pont de Kertch. Le premier pieu du pont reliant la Crimée avec la Russie à travers le détroit de Kertch a été planté le 16 août dernier en vertu d’un décret signé par Dmitri Medvedev, Premier ministre russe le 30 janvier 2015. Selon ce document, le coût marginal du projet ne doit pas dépasser 228,3 milliards de roubles.
Le voyage des députés français et de Silvio Berlusconi en Crimée. Le 23 -24 juillet, 10 députés français des deux chambres du Parlement français, membres du parti Républicains de Nicolas Sarkozy ont visité la Crimée annexée par la Russie. Lors de leur première journée de voyage, les députés ont déclaré que la France devrait réviser sa position vis-à-vis de la Crimée et lever les sanctions. Leur visite n’a pas été organisée en accord avec l’Ukraine, ni avec le ministère des Affaires Étrangères français qui se sont prononcés contre ce voyage. Les autorités ukrainiennes ont déclaré ces députés persona non grata et le Procureur général ukrainien a ouvert une poursuite pénale pour franchissement de la frontière de manière illégale.
Le 11 septembre, Sylvio Berlusconi, ancien Premier ministre italien a aussi visité la péninsule annexée ou il a eu un rendez-vous avec Vladimir Poutine. Le ministère des Affaires Étrangères a aussi condamné la visite de Berlusconi et le Procureur général ukrainien a également ouvert une poursuite pénale contre lui.
L’arrestation d’Achtem Tchyygoz et d’autres personnages de «l’affaire du 26 février». Le 29 janvier, Achtem Tchyygoz, un des leaders des Tatars de la Crimée, adjoint du président du Majlis des Tatars de Crimée a été arrêté le 29 janvier 2015. Le 26 février 2014, deux grands rassemblements ont eu lieu devant le Parlement de la République autonome de la Crimée : partisans et adversaires de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Les autorités russes ont qualifié ces événements comme des émeutes, dont Tchyygoz était l’organisateur.
Le verdict à Sentsov, Koltchenko et le démarche d’Affanasiev. Le 25 août 2015, le Tribunal militaire du district du Caucase du Nord de la Russie a condamné les «terroristes de la Crimée», le metteur en scène Oleg Sentsov et l’anarchiste Olexandre Koltchenko à respectivement 20 ans et 10 ans de colonie. Lors du jugement, Gennadiy Afanasyev, principal témoin de l’accusation qui avait déjà admis sa culpabilité, a soudainement rétracté sa déclaration et a affirmé l’avoir fait sous la torture. Toute l’année 2015, les activistes du monde entier ont mené activement des campagnes exigeant la libération de Sentsov, Koltchenko et Afanasyev.
La fermeture de l’ATR et la renaissance de la chaîne à Kiev. Le 1 avril 2015, la seule chaîne des Tatars de Crimée a arrêté d’émettre, car le Comité russe de surveillance a refusé de lui délivrer une licence de diffusion, bien que la direction de la chaîne ait envoyé à plusieurs reprises des documents d’application de l’autorité de surveillance. La chaîne de télévision pour enfants Lale, les radios Meydan et Leader ont aussi cessé d’émettre. Le 17 juin 2015, Lenour Islyamov, propriétaire d’ATR a déclaré qu’ATR, Lale et Meydan allaient recommencer à émettre depuis Kiev. Une partie des journalistes ont déménagé à Kiev et l’autre partie est restée en Crimée et ont créé leur studio de production indépendant «QaraDeniz Production».
Le meurtre des médecins. Le 26 septembre, un homme armé a ouvert le feu avec un fusil sur le personnel médical de la station d’ambulance à Simferopol. En conséquence, quatre personnes ont été blessées, dont deux sont ensuite décédées. Le Comité d’enquête de Crimée a déclaré que Bekir Nebiev, résident de Sébastopol, âgé de 55 ans était soupçonné d’avoir commis ce crime. Bekir Nebiev est resté introuvable pendant deux semaines, mais le 10 octobre dernier, son corps a été retrouvé en périphérie de la capitale de Crimée. Le Comité d’enquête s’est empressé de déclarer qu’il était mort le jour de l’attaque sur la station d’ambulance. Il est aussi à noter que la Procureur de la Crimée a accusé Nebiev d’assassinat avant même la fin de l’enquête criminelle et a annoncé son suicide sans attendre les résultats de l’autopsie.
L’arrestation d’ancien député Ganych et d’autres personnes soupçonnées de trahison d’État. Le 28 avril, les forces de l’ordre ukrainiennes ont arrêté le premier politicien de Crimée soupçonné de trahison d’État. C’était un ancien député du Parlement de Crimée Vasyl Ganych qui, selon la version du Procureur général, a voté pour le «référendum» sur le statut de la Crimée. Actuellement, il se trouve dans une cellule d’isolement et son dossier est étudié par le Tribunal du distinct de Dniepro de Kiev.
Le 22 septembre, les garde-frontières ukrainiens ont arrêté l’ancien député de la Mairie de Sébastopol Volodymyr Galytchyї également suspecté d’avoir commis une trahison d’État.