Le 9 mai en Ukraine : la prise d’assaut du siège d’OUN, les anciens combattants battus et les «Le Trône de fer »

En 2015, le parlement ukrainien a voté une loi interdisant le parti communiste en Ukraine, ainsi que l’utilisation de tous les symboles soviétiques. Cependant, le 9 mai reste une Fête de la victoire à la mode quelque peu soviétique, puisque c’est le jour où les partisans de l’URSS ou de la Russie refont surface en brandissant des symboles aujourd’hui interdits.

Kiev. Le 9 mai dans la matinée, la police a arrêté deux personnes en plein centre de Kiev. Celles-ci tentaient de hisser un drapeau avec des rubans St-Georges. Les forces de l’ordre ont reçu des informations indiquant que les partisans de la Fête de victoire à la mode soviétique avaient prévu une action importante avec environ 1500 personnes. 4 000 policiers ont par conséquent été envoyés pour empêcher d’éventuelles émeutes.

Les policiers sont cependant devenus eux-mêmes victimes de violence. Les membres de l’organisation paramilitaire appelée «Organisation des nationalistes ukrainiens » , ont commencé à jeter différents projectiles sur les forces de l’ordre depuis les fenêtres de leur bureau, où ils étaient enfermés. Ils ont notamment lancé des bombes de fumées (ou « lacrymogènes » je pense), des œufs et des bâtons sur les forces de l’ordre. La police a pris le bureau d’assaut et arrêté 24 personnes. Leurs camarades ont diffusé sur Internet les photos et les vidéos donnant la preuve de la violence de ces affrontements, aux conséquences tragiques : le désordre dans le bureau, les fenêtres cassées et les crânes brisés des membres de l’organisation.

Les affrontements ont continué près du monument de la Seconde guerre mondiale ou les membres de l’action pro-russe «Régiment immortel » se sont battus avec les activistes pro-ukrainiens.

Dnipro. Une émeute massive, provoquée par les drapeaux rouges, a eu lieu au centre de la ville. La police a répertorié deux conflits différents : le premier a eu lieu entre les représentants du parti socialiste et des activistes, qui venaient de leur demander de retirer un drapeau rouge flottant au-dessus de la colonne. Le deuxième est survenu lors d’un passage de la colonne du Bloc d’opposition, parti pro-russe, composé essentiellement, des anciens camarades d’Yanoukovitch.

Quand une colonne des socialistes avançait, les anciens combattants leur ont bloqué la route en leur demandant de retirer les drapeaux rouges. Les jeunes hommes sportifs qui se rassemblaient près des tentes du Bloc d’opposition ont alors décidé d’attaquer les anciens combattants. Ils étaient appuyés par les policiers, eux-mêmes armés de matraques et de ballons à gaz. Suite à ces actions bien coordonnées de la police et des inconnus sportifs, 11 activistes et anciens combattants ont été blessés, dont deux au point d’être transporté à l’hôpital.

Le lendemain, Arsen Avakov, ministre de l’Intérieur ukrainien, a licencié Igor Repechko, chef de la police régionale et Andriy Bidylo, chef de la police de la ville.

Zaporijjya.  À Zaporijjya, les bagarres sont survenus près du Conseil municipal de la ville, entre les membres du «Régiment immortel » ( une action fondée en Russie : les gens marchent dans la rue avec les photos de leurs ancêtres qui se sont battus lors de la Seconde guerre mondiale ) et les activistes pro-ukrainiens. Certains participants sont venus avec les drapeaux soviétiques. Cela a offensé les activistes pro-ukrainiens, qui ont demandé à ces participants de cacher les symboles interdis. Pour se moquer du « Régiment mortel », certains activistes ont apporté les portraits des acteurs de la série «Le Trône de fer », stylisés à la mode soviétique de l’époque.

Selon la police, au total, 80 personnes ont été arrêtées le 9 mai suite à leur participation aux émeutes.