La Russie a frappé le centre de Kharkiv et de Kherson avec des bombes aériennes guidées (KAB), et dans la nuit, elle a attaqué Odesa et Tcherkasy avec des drones. Des dizaines de blessés, des frappes ont touché des quartiers résidentiels et des entreprises. Istanbul-3 : sur quoi l’Ukraine et la Russie se sont-elles mises d’accord lors des nouvelles négociations. Des députés ont enregistré un projet de loi visant à préserver l’indépendance du Parquet anticorruption spécialisé (SAP) et du Bureau national anticorruption (NABU)
Des dizaines de personnes ont été blessées par les frappes russes, elles ont touché des quartiers résidentiels et des entreprises.
Le jeudi 24 juillet, les occupants russes ont frappé le centre de Kharkiv avec deux bombes aériennes guidées.
C’est ce qu’a annoncé le maire de Kharkiv, Ihor Terekhov.
L’agence Reuters publie des photos de l’impact des bombes russes près des immeubles résidentiels à Kharkiv.
«La Russie a frappé la ville avec deux bombes aériennes, directement sur les habitants. Une frappe a eu lieu près d’un immeuble résidentiel, l’autre sur une entreprise civile. Les secouristes éteignent actuellement l’incendie», a déclaré Zelensky à propos de l’attaque avec des KAB sur Kharkiv.
«Des frappes absolument absurdes, sans aucun objectif militaire. Nous voyons que le seul désir de la Russie est de continuer l’agression et les meurtres », a ajouté le président.
Le 24 juillet également, l’armée russe a largué quatre bombes aériennes guidées sur le centre de Kherson. À la suite de l’attaque, des infrastructures civiles ont été endommagées et une personne a été blessée.
L’administration militaire de la ville de Kherson a rapporté qu’aux alentours de midi, les Russes ont attaqué Kherson depuis l’aviation. Selon les premières informations, une personne a été blessée. Un établissement scolaire et deux établissements médicaux ont été endommagés, principalement les vitres ont été soufflées. Les informations sur la nature des blessures et l’étendue des destructions sont en cours de précision.
Dans la nuit du 24 juillet, des explosions ont également retenti à Odesa : la Russie a mené une attaque massive de drones contre le centre historique de la ville.
Selon le Service national des situations d’urgence, une tour d’habitation de neuf étages a été détruite à Odesa à la suite des frappes nocturnes russes. Les habitants des appartements du 5ᵉ au 8ᵉ étage ont perdu leur logement ; un incendie a ravagé les 5ᵉ et 6ᵉ étages d’une des cages d’escalier. Il existe un risque d’effondrement des structures.
En outre, dans la nuit du 24 juillet, les troupes russes ont frappé Tcherkasy, provoquant des incendies en ville. Douze personnes ont été blessées, dont un enfant.
Au total, dans la nuit du 24 juillet, la Russie a mené une attaque avec 107 moyens d’attaque aérienne. La défense antiaérienne a détruit 90 drones ennemis et un missile. À partir de 22h40 le 23 juillet, l’ennemi a attaqué avec 4 missiles de croisière Iskander-K et 103 drones d’attaque Shahed et autres drones-leurres de différents types.
Istanbul-3. Sur quoi l’Ukraine et la Russie se sont-elles mises d’accord lors des nouvelles négociations
Le mercredi 23 juillet, un nouveau troisième round de négociations entre Kyiv et Moscou a eu lieu en Turquie.
Les pourparlers se sont déroulés à huis clos et ont duré moins d’une heure.
Au début de la rencontre entre les délégations russe et ukrainienne, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a prononcé un bref discours d’ouverture. Il a souligné que l’objectif de la Turquie était de « mettre fin à cette guerre sanglante le plus rapidement possible».
«Le but ultime ici est, bien sûr, un cessez-le-feu qui ouvrira la voie à la paix », a-t-il ajouté.
La délégation ukrainienne était à nouveau dirigée par Rustem Umerov, mais cette fois en tant que secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense, et non plus en tant que ministre de la Défense.
Après la fin des négociations, il a déclaré que l’Ukraine avait proposé d’organiser une rencontre entre les dirigeants ukrainien et russe d’ici fin août.
«Si la Russie accepte cette proposition, elle pourra démontrer clairement son approche constructive à tout le monde, y compris à nos partenaires», a-t-il affirmé.
Umerov a également ajouté que « l’Ukraine insiste sur un cessez-le-feu complet et inconditionnel comme base nécessaire à une diplomatie efficace ».
Il a souligné que le cessez-le-feu devait inclure l’arrêt total des frappes contre les infrastructures civiles et critiques.
Le chef de la délégation ukrainienne a précisé qu’une « attention prioritaire a été accordée au volet humanitaire».
«Concernant les échanges de prisonniers de guerre, nous attendons de nouveaux progrès. Nous continuons d’exiger la libération des civils, y compris des enfants », a-t-il indiqué.
La partie russe était, comme la fois précédente, représentée par Vladimir Medinsky, conseiller de Vladimir Poutine.
Après les négociations, il a déclaré que l’Ukraine et la Russie étaient «en train de finaliser un échange de prisonniers selon la formule 250 contre 250».
Il a ajouté que la Russie avait «remis à l’Ukraine plus de 7 000 corps de soldats ukrainiens et en avait récupéré un petit nombre des siens», selon TASS.
Il a précisé qu’un échange concernant environ 1 200 personnes de chaque côté allait également avoir lieu.
L’agence TASS a rapporté que les parties s’étaient mises d’accord sur un échange incluant non seulement des militaires, mais aussi des civils.
La Russie a également proposé à Kyiv de remettre 3 000 autres corps de militaires ukrainiens tués, a ajouté Medinsky.
Il a précisé que l’Ukraine détenait toujours 30 habitants de la région de Koursk et que la Russie était prête à les échanger contre « des militaires ukrainiens et d’autres catégories de personnes ».
La Russie a aussi proposé de former trois groupes de travail qui opéreraient en ligne, a indiqué Medinsky. Selon lui, l’Ukraine a accepté de réfléchir à cette proposition.
Concernant une éventuelle rencontre entre Zelensky et Poutine, il a déclaré qu’avant qu’elle ait lieu, un accord de règlement devait d’abord être discuté, et qu’une telle rencontre devait être « bien préparée ».
Medinsky a également dit que la Russie avait proposé à l’Ukraine d’envisager des cessez-le-feu courts, de 24 à 48 heures, afin de récupérer les morts et les blessés.
Il a commenté la question des enfants ukrainiens transférés illégalement en Russie, affirmant qu’« un grand nombre d’enfants figurant sur la liste ukrainienne n’ont jamais été sur le territoire russe ».
Medinsky a ajouté que la Russie et l’Ukraine poursuivraient leurs contacts pour discuter des mémorandums de règlement, même si, selon lui, « les positions de la Russie et de l’Ukraine sur ces mémorandums sont actuellement très éloignées ».
Il a conclu en indiquant que la Russie espérait un quatrième round de négociations.
Les députés ont soumis pour enregistrement un projet de loi visant à préserver l’indépendance du Bureau national anticorruption (NABU) et du Parquet anticorruption spécialisé (SAP)
Un groupe de députés a soumis pour enregistrement un projet de loi prévoyant l’annulation de toutes les dispositions concernant le NABU et le SAP figurant dans la loi n°12414.
Le député Iaroslav Jelezniak a déclaré sur Telegram et dans un commentaire à Ukrainska Pravda : « Oui, nous avons déjà soumis pour enregistrement un projet de loi annulant toutes les dispositions concernant la liquidation du NABU et du SAP. Il sera bientôt publié sur le site de la Rada. 48 députés de Holos, Serviteur du Peuple, Solidarité européenne et même Batkivchtchyna l’ont signé. Que prévoit-il ? L’annulation complète de toutes les dispositions concernant le NABU et le SAP dans cette loi criminelle 12414. »
Il a précisé qu’il s’agissait du projet évoqué la veille par la députée Inna Sovsun, mais qu’un groupe plus large de députés avait travaillé dessus.
Selon Jelezniak, l’enregistrement d’un document prend généralement quelques heures, donc il devrait apparaître sur le site de la Rada d’ici la fin de la journée.
Si le projet est examiné selon la procédure ordinaire, il ne pourrait pas être soumis à la séance avant au moins 7 jours. Toutefois, Jelezniak a rappelé que les projets de loi peuvent être examinés plus rapidement selon la procédure ad hoc (article 50 du règlement de la Rada – décision de dérogation ponctuelle aux procédures prévues).
Il a ajouté qu’il ne savait pas quand le Parlement se réunirait, précisant qu’après le vote controversé, « les députés sont partis en mission ».
« Personne ne peut annoncer de date pour l’instant. Mais je peux dire ceci : nous nous réunirons rapidement. Quant à savoir quand les Serviteurs se réuniront, c’est plus difficile à prévoir », a-t-il déclaré.
Il a ajouté que les députés attendaient également le projet de loi promis par le président.
« Nous attendons aussi la loi du président – nous verrons lequel des textes sera le meilleur. Peut-être proposera-t-il encore des réformes. Mais si le pouvoir veut vraiment corriger son erreur, voici la loi. À vous de jouer », a conclu Jelezniak.