La Rada suprême a adopté en première lecture et dans son ensemble le projet de loi sur le rétablissement des pouvoirs du NABU et du SAP. À la suite d’une frappe russe sur Kyiv, 8 personnes ont été tuées, dont un enfant ; 124 autres ont été blessées. Le plus important paquet de sanctions depuis 7 ans. Les États-Unis ont frappé la flotte fantôme de l’Iran.
À la suite d’une frappe russe sur Kyiv, 16 personnes ont été tuées, dont deux enfants; 156 autres ont été blessées
Lors de l’attaque combinée contre Kyiv dans la nuit du 31 juillet, les envahisseurs russes ont lancé plus de 300 drones, ainsi que huit missiles Iskander-K volant à très basse altitude.
C’est ce qu’a déclaré Yuriy Ihnat, chef du service de communication du Commandement des Forces aériennes des Forces armées ukrainiennes, lors du téléthon Nouvelles unies.
«Il faut comprendre que tous les missiles sont dangereux. Certains sont plus facilement interceptés, d’autres moins. Aujourd’hui, Kyiv a été attaquée avec des missiles de croisière Iskander-K, lancés depuis le sol. Les missiles les plus utilisés par la Russie sont aussi les Kh-101, bien sûr, et les Kalibr. Ils appartiennent à la même catégorie, mais chacun a ses spécificités en matière d’interception », a souligné Ihnat.
Selon lui, cette fois-ci, les missiles ont été lancés depuis l’oblast de Koursk en Russie.
«Cela signifie qu’il y avait très peu de temps pour les détecter et réagir », a-t-il expliqué.
De plus, l’ennemi utilise des ruses.
«Une autre particularité exploitée par les Russes, ce sont les très basses altitudes, les lits de rivières, le relief du terrain. Le missile vole au ras du sol et devient difficilement détectable pour notre défense antiaérienne. Ce n’est pas la première fois que l’ennemi utilise cette stratégie, et aujourd’hui seulement trois des huit missiles ont pu être interceptés », a précisé Yuriy Ihnat.
Selon les données des Forces aériennes ukrainiennes, dans la nuit du 31 juillet (à partir de 18h00 le 30 juillet), l’ennemi a attaqué l’Ukraine avec 317 engins aériens (309 drones et 8 missiles de croisière).
À 9h00 du matin, 291 engins ont été abattus ou neutralisés par la guerre électronique: 288 drones kamikazes et 3 missiles de croisière Iskander-K.
L’un des missiles a détruit une entrée d’immeuble dans le quartier Sviatochynskyï de Kyiv.
« À la suite de cette frappe, six personnes sont mortes dans cet immeuble, et huit au total à Kyiv », a indiqué l’administration militaire de la ville dans l’après-midi du 31 juillet.
La Rada suprême a adopté en première lecture et dans son ensemble le projet de loi sur le rétablissement des pouvoirs du NABU et du SAP
Jeudi 31 juillet, la Rada suprême a approuvé en deuxième lecture et dans son ensemble le projet de loi n°13533, initié par le président, concernant les pouvoirs du Bureau national anticorruption (NABU) et du Parquet spécial anticorruption (SAP).
C’est ce qui ressort de la retransmission en direct de la séance parlementaire.
Le texte a été adopté par 331 députés.
Les parlementaires ont également soutenu l’initiative de faire signer d’urgence le projet de loi par le président de la Rada, Rouslan Stefantchouk, afin de le transmettre au président pour promulgation.
Peu après, le député Iaroslav Zhelezniak a annoncé que le président du Parlement avait déjà signé la loi. Elle entrera en vigueur après la signature de Volodymyr Zelensky et sa publication dans le journal Holos Ukraïny.
Plus tôt dans la journée, il avait été annoncé que la Rada reprenait, pour la première fois depuis le début de la guerre à grande échelle, la retransmission en direct de ses séances à l’occasion du vote sur ce projet de loi concernant le NABU et le SAP.
Devant le bâtiment du Parlement, une manifestation s’est tenue jeudi pour exiger le rétablissement des pouvoirs des organes anticorruption, après l’adoption du projet controversé n°12414, selon lequel le procureur général aurait le droit de contrôler le NABU et le SAP.
Le plus important paquet de sanctions depuis 7 ans. Les États-Unis ont frappé la flotte fantôme de l’Iran
Le ministère des Finances des États-Unis a annoncé le plus important paquet de sanctions des sept dernières années, visant la logistique pétrolière clandestine de l’Iran.
Selon le communiqué du Trésor américain, plus de 50 personnes physiques et morales ainsi que plus de 50 navires ont été ajoutés à la liste noire. Washington affirme qu’ils sont contrôlés par le fils du conseiller du Guide suprême iranien – Hossein Shamkhani.
D’après le ministère, Shamkhani a mis en place un réseau mondial de pétroliers et de porte-conteneurs qui transportent illégalement du pétrole iranien et russe, générant des dizaines de milliards de dollars de revenus pour le régime de Téhéran. Il s’appuie sur l’influence politique de son père et un vaste réseau d’entreprises implantées à Dubaï, Chypre, au Panama, à Hong Kong et dans d’autres juridictions pour dissimuler les véritables bénéficiaires, changer les opérateurs des navires et contourner les sanctions.
Les sanctions visent notamment les sociétés Crios Shipping, Marvise SMC DMCC, Armada Global, Reel Shipping, ainsi que des dizaines d’autres entités impliquées dans l’exportation illégale de pétrole, la vente d’armes, d’équipements à double usage et le blanchiment d’argent.
Le Trésor souligne que les profits issus de ces activités servent à financer l’achat de biens immobiliers de luxe à l’étranger et de passeports étrangers permettant de poursuivre leurs affaires tout en évitant les sanctions.
«Cette opération illustre comment les élites du régime iranien exploitent la corruption d’État pour financer des activités dangereuses — du programme nucléaire au soutien de groupes terroristes», a déclaré le secrétaire au Trésor, Scott Bessent.
La semaine précédente, l’Union européenne avait elle aussi imposé des sanctions similaires à Shamkhani, mettant en lumière son rôle dans la logistique de la « flotte fantôme » qui transporte du pétrole russe.
D’après Bloomberg, Shamkhani fils posséderait un empire pétrolier qui assure une part importante des exportations de brut iranien et russe. Il serait lié à la société Milavous Group Ltd, enregistrée à Dubaï, qui gère un réseau d’entreprises ayant engrangé des milliards de dollars depuis 2022 grâce à la vente de produits en provenance d’Iran, de Russie et d’autres pays.
Les sociétés affiliées à Milavous Group Ltd vendent notamment du pétrole et des produits pétrochimiques issus de pays non soumis aux sanctions occidentales (contrairement à l’Iran et à la Russie), et mélangent parfois les matières premières de différentes origines.
Milavous nie tout lien avec Shamkhani. Ce dernier affirme ne mener qu’une activité logistique, sans rapport avec le commerce pétrolier, et opérer uniquement dans des pays non soumis aux sanctions.
Une enquête de Bloomberg, publiée en décembre dernier, avait déjà révélé les liens de Shamkhani avec des structures financières occidentales, ainsi que son rôle central dans la livraison d’armes à la Russie via la mer Caspienne.