Les activistes civils exigent l’annulation des élections locales à Marioupol et la mise en place d’une administration civilo-militaire, déclare Maria Podybaylo, politologue.

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Kiev, le 2 septembre 2015 – « L’État ukrainien n’a rien fait pour combattre le monopole de l’ancien «Parti des régions » qui s’est transformé soit en «Bloc d’opposition», soit en «Metinvest»  dans la région de Marioupol. Tous les médias leur appartiennent. Donc, ils n’auront aucun concurrent lors des élections locales. Les ONG et les autres partis politiques n’ont pas peur de participer aux élections, mais ils savent que c’est perdu d’avance», a déclaré Maria Podybaylo, politologue et coordinatrice de l’ONG «Nouveau Marioupol».

Selon la politologue, les derniers sondages effectués par «Nouveau Marioupol» montrent  que le «Bloc d’opposition» pourrait obtenir environ 80% des voix. Ensuite 3,3 % des habitants de Marioupol sont prêts à donner leurs voix au parti présidentiel «Solidarité», 3,1% au «Front Populaire», 4% au «Parti Radical» et environ 5% à «Patrie». «Il est intéressant de noter que environ 9% de la population sont prêts à voter pour les forces dites radicales : «UNA-UNSO», «Secteur droit» et «Azov». Par contre, même des bénévoles pro-ukrainiens sont prêts à voter pour le «Bloc d’opposition», car il y a trop de querelles et de désaccords au sein des autres partis politiques et le «Bloc d’opposition» n’a pas de contrepoids dans notre région».

Selon Maria Podybaylo, le fait que les autorités ukrainiennes n’écoutent pas l’opinion de Georgy Touka et Pavlo Gébrivsky, gouverneurs des régions de Lougansk et Donetsk, nommés pour rétablir le fonctionnement normal de ces deux régions, diminue l’importance de leur travail. «En refusant de donner des prérogatives au gouverneur, les autorités centrales ont affaibli ses positions. Ainsi, les dirigeants des régions peuvent perdre leur influence». C’est la raison pour laquelle les activistes ont décidé d’adresser encore un appel aux chefs des fractions, au Président et au chef du Parlement pour qu’ils annulent les élections à Marioupol.

Selon la politologue, la ville de Marioupol vit toujours sous pression psychologique, donc ce n’est pas le bon moment pour organiser des élections. « Lors de désastres comme la guerre, on n’organise pas d’élections pour une simple bonne raison : quand les gens sont appauvris, quand ils ne pensent qu’à leur survie, ils sont prêts à voter pour des slogans populistes et à faire confiance à ceux qui critiquent le pouvoir. Donc, nous, les activistes de la ville, exigeons l’annulation des élections municipales, la mise en place d’une administration civilo-militaire et la création d’un état-major unique sur la base du conseil des citoyens ».