À Kiev, le 16 octobre 2015 – «Les organismes qui sabotent le plus souvent la loi «Sur la purification du pouvoir » sont le ministère des Affaires Intérieures d’Ukraine et le Trésor Publique», a déclaré Olexandra Drick, présidente de l’ONG «Comité civil d’épuration » en présentant le rapport «Année d’épuration en Ukraine : histoire de victoires et de sabotages» à l’Ukraine Crisis Média Center. «On a constaté plusieurs violations : les publications trop tardives sur le site, la dissimulation d’informations, les violations de la dotation quand, par exemple, il s’avère qu’il y a deux adjoints, tandis qu’il n’y avait qu’une seule place prévue. Il est très difficile de repérer ces personnes, mais elles étaient impliquées dans l’ancien régime. Après avoir analysé les députés du Parlement, nous avons trouvé 21 personnes qui normalement auraient dû être licenciées, mais, selon la Constitution, le député ne peut être licencié. «Tant que la loi sur la purification du pouvoir est en marche, il doit être interdit à toutes ces personnes d’occuper des postes dans le service public. D’ailleurs, la plupart d’entre-eux font partie du «Bloc d’opposition».
Tetyana Kozachenko, directrice du Département d’épuration auprès du ministère de la Justice a déclaré que les dossiers personnels de tous les hauts fonctionnaires du Trésor Publique avaient été examinés. « Et savez-vous ce qu’on a trouvé ? Le système résiste avec acharnement, 42% des fonctionnaires n’ont pas le droit d’occuper des postes dans les services publics ». Tetyana Kozachenko a aussi annoncé que les noms de ceux qui devaient être licenciés seraient dénoncés auprès du Cabinet des Ministres et le public. Ludmila Demchenko, directrice du Trésor Publique à Kiev et Alina Koroleva, son adjoint, suscitent notamment beaucoup de questions.
Les experts ont aussi évoqué les noms de représentants du ministère des Affaires Intérieures, notamment Olexandre Terechuk, chef de la milice de Kiev, licencié conformément à la loi «Sur la purification du pouvoir», mais le Président Porochenko lui a rendu son poste, ainsi qu’à un nombre important de chefs des départements de la milice qui n’ont pas encore été licenciés.
«Au total, plus de 700 fonctionnaires ont été licenciés en Ukraine, encore plus de 1000 ont démissionné de leur plein gré», a déclaré Egor Sobolev, député ukrainien, président du Comité sur la prévention et la lutte contre la corruption auprès du Parlement de l’Ukraine. Il s’agit surtout de fonctionnaires du Trésor Public, du Bureau du Procureur ou de la milice. Aucun juge n’a été lustré.
Petro Varychko, membre de la Commission intérimaire spéciale pour la vérification des juges de la Cour générale, a déclaré qu’en six mois de travail, plus de 300 déclarations ont été déposées auprès de la Commission dont 66 ont déjà été traitées. «La Commission a trouvé des signes de violation du serment dans les dossiers de 49 juges, dont 5 ont été jugés non-coupables. Aujourd’hui, le Haut Conseil de la Justice a réussi à faire seulement 4 conclusions sur des violations de serment constituées. Pour le reste, les décisions en suspend sur les 66 juges sont en libre accès et les Ukrainiens peuvent enfin voir les noms de ceux qui ont directement pris part à des affaires honteuses liées à la famille de Ianoukovitch », a-t-il ajouté.
L’intégrité du rapport «Année d’épuration en Ukraine: histoire de victoires et de sabotages» écrit par l’ONG «Comité civil d’épuration » est disponible sur le site internet de l’organisation.