Kiev, le 2 février 2016 – En février 2015, 4 700 militaires ukrainiens se sont massés dans le secteur de Debaltseve pour résister à 19 000 militaires russes et combattants pro-russes. Les Russes avaient également un avantage important dans l’armement lourd : trois fois plus de chars, quatre fois plus d’artillerie que l’armée ukrainienne. Après la prise de Vouglegirsk, les séparatistes pouvaient aussi utiliser les bâtiments de grande hauteur pour ajuster les tirs d’artillerie. Après la prise de Logvinovo, ils pouvaient attaquer les positions des soldats ukrainiens de trois côtés et les empêcher de recevoir des munitions. «Pour nous, cette sortie de Debaltseve est un moment clé qui a épuisé les meilleures forces de l’ennemi. Après cette bataille, il n’y a plus eu de tentatives globales d’attaquer. L’ennemi a subi de lourdes pertes», a déclaré Olexandre Syrskyї, major-général, ancien chef d’état-major lors d’une conférence de presse au Ukraine Crisis Média Center.
Après les trois jours de l’assaut de Logvinovo, l’état-major a décidé de créer une place d’armes tactiques près de Louhanske pour pouvoir évacuer les blessés et envoyer des convois de munitions et de produits alimentaires aux militaires ukrainiens à Debaltseve. Le groupe de combat tactique «Bars» a été créé pour maintenir la route parallèle à la route principale entre Luhanske et Debaltseve.
Selon Olexandre Syrskyї, il ne s’agissait pas de l’encerclement des militaires ukrainiens, car la connexion ainsi que la livraison des munitions n’ont pas été arrêtées grâce à la route principale. «Oui, c’était dangereux. Des groupes de renseignement et sabotage ont attaqué. Nous avons repoussé leurs attaques. Nous restions toujours en contact avec les autres unités».
Dans la nuit du 16 février, les unités ukrainiennes ont reçu l’ordre de quitter Debaltseve. Les militaires ukrainiens ont occupé les hauteurs dominantes en dessus de la «route de vie» et les ont tenues sous le feu des combattants pro-russes jusqu’au retrait complet des unités ukrainiennes. Le lieutenant-colonel Vassili Zubanytch raconte que le retrait était aussi bien organisé que possible dans ces conditions. «Oui, c’était difficile. Nous avons des ruptures de communication suite aux tirs d’artillerie. Nous avons perdu beaucoup de matériel. On a dû détruire certains véhicules cassés. Nous avons dû traverser certaines parties de chemin à pied. Nous sommes tombés sur des groupes de renseignement et sabotage».
Le rapport d’analyse détaillée des événements, ainsi que des raisons qui ont conduit à une telle situation sur le front sera publié prochainement.