Selon les experts de l’ ONG «Europe sans barrières»,le libellé retenu de la loi № 3755 compromet les perspectives de libéralisation des visas avec l’Union Européenne

Kiev, le 23 février 2016 – La loi № 3755 apportant des amendements sur la loi «Sur la prévention de la corruption»,  dans la version adoptée par le Parlement ukrainien le 16 février, met en danger  les perspectives de la libéralisation des visas avec l’UE, car elle supprime l’obligation de  déclaration électronique des revenus des fonctionnaires, exigée par l’Union Européenne.  «Les représentants de l’Union Européenne en Ukraine, ainsi que les ONG ukrainiennes déclarent que ces amendements sont contraires aux exigeances de l’UE. Sans une reprise de la version précédente de la loi sur la déclaration électronique, la cessation du régime des visas avec l’Ukraine sera impossible», a déclaré Maryana Kouzyo, experte de l’ONG «Europe sans barrières» lors d’une conférence de presse à l’Ukraine Crisis Média Center. L’ONG «Europe sans barrières» exhorte la Présidence ukrainienne à mettre son véto sur cette loi.

Comme les experts le rappelent, l’Ukraine est actuellement sur la ligne d’arrivée de la libéralisation des visas avec l’Union européenne. En fait, les négociations entre les députés européens et ukrainiens commencent cette semaine au Parlement européen.  «Il n’y a que deux pas qui nous éloignent de l’obtention de la cessation des visas avec l’UE, prévu pour avril 2016. Il ne reste que 5 conditions à remplir, essentiellement liées à la lutte contre la corruption. Il faut faire en sorte que l’Agence de prévention contre la corruption se mette à agir dès le début du premier trimestre 2016. Il faut ensuite reprendre la précédente version de la loi de la déclaration électronique des revenus des fonctionnaires », explique Maryana Kouzyo.

«Les événements qui se déroulent en Ukraine, notamment la crise politique, ne contribuent pas à donner de l’Ukraine l’image d’un partenaire fiable, capable de remplir toutes les conditions nécessaires pour la suppression des visas.  Tout retardement joue contre l’Ukraine, car l’augmentation de la migration peut conduire à l’introduction d’exigences plus strictes de la part de l’UE et la «fenêtre d’opportunité» existante peut se fermer. «Aujourd’hui, nous arrivons à notre destination et ce serait dommage d’échouer si près du but, car nous sommes dans l’incapacité à remplir seulement deux critères , pourtant si nécessaires pour la société ukrainienne», a résumé Iryna Souchko, directrice de l’ONG «Europe sans barrières».