La majorité des Ukrainiens, à savoir 90%, ont une perception positive des déplacés internes

Selon des données datant de mai 2016, les services sociaux ont enregistré plus de 1,7 million de personnes déplacées en Ukraine. En janvier 2016, l’Institut international de sociologie de Kiev a effectué un sondage pour évaluer l’opinion des Ukrainiens concernant les personnes déplacées, déterminer les stéréotypes et identifier d’éventuelles tensions entre ces deux groupes d’Ukrainiens.

Le sondage a montré qu’une majorité absolue d’Ukrainiens, à savoir 90%, étaient favorables ou neutres envers les déplacés et estimaient qu’ils devraient avoir les mêmes droits et obligations que le reste de la population. Il est à noter que 65% des sondés se sont forgés leur opinion en se référant aux signaux que distribuent les médias. Georgiy Touka, ministre-adjoint des territoires occupés temporairement et des personnes déplacées, a annoncé ces données lors d’une conférence de presse à l’Ukraine Crisis Média Center. «Les médias doivent être conscients de la responsabilité qu’ils portent dans leurs publications et dans la diffusion de l’information», estime Touka.

«Même les personnes ayant un contact direct avec les déplacés forment leur opinion en utilisant les médias. Il est très important que les médias couvrent correctement ces problèmes, car il s’agit d’un facteur important de l’intégration des personnes déplacées dans la communauté », ajoute Maryna Chpiker, représentante de l’Institut de sociologie. Selon les données de l’Institut, 70% des Ukrainiens ne ressentent  aucun effet  dans leur vie de la présence des personnes déplacées, il n’y a que 25% des sondés qui ressentent de la concurrence de la part des déplacés ; les habitants de Kiev, notamment, perçoivent les déplacés comme des concurrents pour les emplois, les loyers et les places dans les crêches. Cependant, 81% des personnes vivant près des endroits de concentration des déplacés n’ont jamais eu de conflits avec eux, 64% n’ont ressenti aucune conséquence de leur présence, tandis que 18% constatent un lien direct entre l’arrivée des déplacées et l’aggravation de la situation criminelle.

Vadym Tchernych, ministre des territoires occupés temporairement et des personnes déplacées, estime que ce sont certaines communautés qui souffrent de l’afflux des déplacés. «Nous nous devons de voir comment les gens réagissent à l’arrivée des déplacés pour les aider à résoudre leurs problèmes. Certaines personnes sont indifférentes à l’égard des déplacés ou ne comprennent pas pourquoi ils arrivent. Nous devons améliorer la manière dont sont perçues les personnes obligées de se déplacer à cause de la guerre. Une perception positive des déplacés sera un signal très puissant pour ceux qui sont restés sur les territoires occupés».

Pablo Mateu, chef de l’Agence de l’ONU d’aide au développement pour les déplacés en Ukraine, a déclaré que l’organisation avait mené un certain nombre d’entretiens avec les personnes déplacés et avaient reçu des informations sur leurs problèmes et besoins. «Il ne suffit pas de soutenir les déplacés, il faut aussi motiver les gens à leur être plus favorables».