C’est la deuxième visite que nous effectuons avec Monsieur Steinmeier cette année, c’est un moment important et surtout un moment où l’Ukraine célèbre le 25ème anniversaire de son Indépendance. C’est un moment porteur de sens et d’espoir, et c’est aussi l’occasion de saluer le courage et la volonté du peuple ukrainien. C’est aussi le moment de rappeler notre engagement aux côtés de l’Ukraine, de son programme de réformes que nous souhaitons continuer à accompagner sur le plan bilatéral, en effet le 28 septembre une réunion sur l’investissement en Ukraine aura lieu à Paris. Le soutien de l’Union Européenne et du FMI permettront également la réussite de ces réformes. C’est une étape importante pour nous et nous allons faire le point tout à l’heure avec le Premier ministre sur la mise en oeuvre de ces programmes depuis l’investiture du nouveau gouvernement.
Je tiens à redire au Président Porochenko notre soutien à l’Ukraine, le respect de son intégrité territoriale, redire aussi notre totale déapprobation de l’organisation des élections en Crimée à la Douma russe et rappeller notre solidarité avec l’Ukraine indépendante.
Nous rappelons également notre attachement aux accords de Minsk. Il n’y a pas d’alternative, il n’y a pas de plan B, ces accords de Minsk doivent être mis en oeuvre tels prévus par le format Normandie auquel nous sommes attachés. C’est pour cela, alors que nous constatons une situation de stagnation nous voulions prendre l’initiative de relancer les négociations, c’est-à-dire préparer les conditions d’un sommet au niveau de chaque état et gouvernement dans le cadre du format Normandie avec Angela Merkel, le président Porochenko et Vlamirir Poutine. Je pense que la réunion d’aujourd’hui est une contribution pour créer des conditions de ce sommet.
Pour la Russie, il reste beaucoup de conditions à remplir. La première, c’est la question de la sécurité et le respect de ce cessez-le-feu. M. Steinmeier a fait référence aux signaux qui viennent de Moscou et qui vont dans le bon sens, c’est une priorité. Nous irons demain près de la ligne de contact pour voir la situation sur le terrain.
Une autre condition politique c’est la présentation du projet de loi ukrainienne sur les élections locales et sur le statut du Donbass.
La semaine prochaine l’étape importante qui pourrait être franchie serait une étape de consolidation et d’espoir pour préparer le sommet, la signature de l’accord sur le désengagement et en particulier le début du désengagement dans trois zones pilotes. La semaine prochaine est donc une étape importante.
Je crois que cela ressemble à la construction d’une maison, nous en sommes aux fondations. Il y a le cessez-le-feu, il y a la signature de l’accord sur le désengagement avec les trois zones pilotes et puis il y a la présentation d’un projet de loi sur les élections locales et le statut du Donbass. C’est une première étape, en quelque sorte.
Et ensuite, sans interruption, l’adoption par la Rada du projet de loi électorale pour le Donbass et en même temps, parallèlement, l’extension des trois zones pilotes, on peut passer à dix, le retrait des armements, la cessation des exercices militaires, le retour de l’OSCE et les patrouilles de l’OSCE. Je crois que c’est un deuxième pilier. Le troisième, la Rada adopte la loi sur les élections locales et les révisions constitutionnelles, la loi sur l’amnistie et prépare le désengagement sur la ligne du front, l’ouverture de nouveaux points de passage, l’échange de tous les prisonniers, le retour des otages, et puis l’achèvement du retrait des armements lourds. Je pense que l’on peut avancer dans cette direction, et la première étape, c’est la semaine prochaine.