Danielle WERNYHOR Pérignac, le 9 octobre 2016
Monsieur Le Président de la République Française,
Permettez-moi, Monsieur Le Président, de vous faire part de mon incompréhension et de mon désarroi quand j’ai eu connaissance de la venue en France de Vladimir Poutine !
Comment ne pas réagir quand le responsable de milliers de morts est invité dans notre pays !
La construction d’une église est une chose, l’inauguration par un président, une autre chose. Que l’Eglise orthodoxe puisse, en plein Paris, ériger non seulement un lieu de prières, mais des salles de réunion et une bibliothèque – sous l’égide du FSB, cela est de notoriété publique – mais que dans un pays laïque , on se courbe devant Monsieur Poutine, cela je ne le comprends pas.
Si je devais énumérer tous les massacres dont il est responsable, et pour lesquels il sera, je l’espère, traduit en justice, mon courrier ne suffirait pas. Alors au lieu de citer ces faits sanglants, je vais me mettre à la place des victimes de la violence de ce monsieur.
Il y a les marins du Koursk, qui ont péris noyés, les attentats de Moscou destinés à engendrer une seconde guerre en Tchétchénie – combien de milliers de morts ? – Grozny rasé, Beslan, les enfants morts gazés, la prise d’otages dans un théâtre finie dans un bain de sang, la Géorgie spoliée d’une partie de son territoire, l’Ukraine, dont la Crimée envahie, les habitants, tatars ou ukrainiens jetés en prison, interdits de réunions, leurs dirigeants emprisonnés. Et puis parlons du Donbass, des faux convois humanitaires, des usines démontées et volées, envoyées en Russie, des centaines de milliers de personnes déplacées, j’en connais personnellement et je sais ce qu’ils vivent, des soldats qui se sacrifient pour leur pays. Parlons de Nemtsov le réalisateur de Barbereau à Irkousk, du journaliste français, de tous ces “prisonniers politiques arrêtés sous de fallacieux prétextes…”.
Mais j’arrête, Monsieur le Président, car je ne veux pas m’attendrir mais crier ma colère à cet homme qui, avec Assad, est en train de raser un pays. Je m’arrête parce que j’étouffe de chagrin et d’impuissance.
Mais vous, vous pouvez, je n’ose dire vous devez, mais je vous en prie, par respect pour toutes ces vies perdues, ces enfants sans parents, ces blessés sans bras, sans jambes, sans avenir, agissez, Monsieur Le Président, et ne tendez pas la main à monsieur Poutine, lui qui ne respecte aucune parole, en le laissez pas souiller le sol de la France ! Et avec vos partenaires européens, soyez unis pour lui tenir tête, cela seul le touchera.
J’espère qu’un jour il sera derrière les barreaux ainsi qu’Assad, pour tous les meurtres commis, et pour reprendre la phrase tristement célèbre : ” j’irai cracher sur vos tombes”.
Veuillez recevoir, Monsieur le Président de la République, mes salutations les plus respectueuses.
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