Le 9 novembre, le FSB russe a déclaré avoir arrêté des «membres du groupe du renseignement et de sabotage du ministère de la Défense ukrainien, chargés de saboter les infrastructures militaires et gouvernementales de Crimée». Plus tard, le Centre de presse du FSB a rendu publics les noms des personnes arrêtées : Olexiy Bessarabov, Dmytro Chtyblikov et Volodymyr Doudko. Le ministère de la Défense ukrainien a démenti la présence de militaires ukrainiens sur le territoire de la péninsule annexée.
Les experts du Centre «Nomus », où Bessarabov et Chtyblikov travallaient, exhortent les journalistes et les activistes à soutenir la protestation contre cette arrestation qu’ils considèrent illégale. «Toutes les accusations constituent une violation des droits de l’Homme et mettent au défi toute la communauté des experts. Nous avons déjà rédigé une déclaration contre cet arbitraire et cette déclaration a été signée par plus de 90 journalistes, analystes politiques, activistes et experts de différents pays : le Canada, la Grande Bretagne, la France, la Pologne et d’autres », a déclaré Maxyme Mayorov, expert de l’Institut ukrainien de la mémoire nationale, lors d’une conférence de presse à l’Ukraine Crisis Média Center.
Les aveux des arrêtés ne sont pas à prendre en compte
Nataia Belitser, expert de l’Institut de la démocratie de Pylyp Orlyk, a souligné que les aveux faits par Olexiy Bessarabov, Dmytro Chtyblikov et Volodymyr Doudko ne peuvent pas être pris en compte. «Nous savons déjà que ces gens-là ont été torturés. Nous savons aussi que durant les premiers jours de leur détention, ils ne pouvaient voir ni leurs avocats, ni leurs proches ». Natalia Belitser propose donc de créer une organisation qui pourrait fournir une aide aux familles des prisonniers du Kremlin.
De nouvelles sanctions contre la Russie seraient le seul levier efficace de pression
Les experts ont souligné que les prisonniers du Kremlin doivent être non seulement au centre de l’attention en Ukraine, mais également dans le monde entier. «Il faut continuer à introduire des sanctions contre la Russie et s’opposer à son retour au Conseil de l’Europe. Ceci est notre principale position».
«Un certain nombre de résolutions ont été prises et des déclarations faites, mais la Russie n’y prête pas attention. Les sanctions sont la seule action capable d’arrêter cette machine de représailles », a ajouté Matalia Belitser.
Les représailles continueront
Les experts supposent que cette arrestation, ainsi que celle des «saboteurs » arrêtés en été 2016, visent à faire croire au public russe que «l’ennemi ne dort pas »et que les arrestations continueront pour mobiliser la société en lui faisant peur face à l’ennemi interne ou hors des frontières. À titre d’exemple, le FSB pourrait utiliser des provocations plus importantes, comme celles auxquelles il a eu recours en 1999 (les attentas juste la veille de la seconde guerre de Tchétchénie).