Les Tatars de Crimée de A à Z

Les Tatars de Crimée: leurs origines, leur Histoire, leurs traditions, leur hymne, leurs personnages célèbres?

Toutes les réponses à ces questions sont développées dans cet article exclusif de l’UCMC : «Les Tatars de Crimée de A à Z ».


A  comme Alphabet  –  Aujourd’hui, les Tatars de Crimée utilisent deux alphabets : le cyrillique et le latin. Initialement, les Tatars de Crimée ont utilisé l’écriture arabe. En 1928, la langue tatare de Crimée a été traduite en alphabet latin et le cyrillique a été adopté en 1938 sur la base de l’alphabet russe. Le cyrillique des Tatars de Crimée, qui état leur seule langue officielle de 1938 à 1997, ne contient pas de caractères autres que ceux de l’alphabet russe. Une transition progressive de la langue tatare vers le nouvel alphabet latin a commencé dans les années 90.  En 1997, la nouvelle version de l’alphabet latin a été officiellement adoptée par le Parlement de Crimée. Après l’annexion de la Crimée en 2014, la Russie a interdit l’usage du latin, l’alphabet cyrillique est le seul à être utilisé.

Photo: MirTesen.ru

B comme Bakhtchyssaraï – C’est le chef-lieu du district de Bakhtchyssaraï. Bakhtchyssaraï est mentionné pour la première fois en 1502. Son nom vient du turc « Palais des Jardins ». C’est là que la nouvelle résidence du khan de Crimée Sahib Ier Giray a été établie en 1532, les Tatars s’étant installés dans la région à partir du XIVème siècle. Depuis lors, elle fut la capitale du khanat de Crimée et le centre de la vie politique et culturelle du peuple tatar de Crimée turcophone. Après la victoire en 1783 de l’Empire russe, mettant fin à trois siècles de pouvoir tatar, elle a été transformée en une ville ordinaire, après avoir perdu son rôle de centre administratif. Elle fut la plus importante des trois villes de Crimée, et sa population était presque exclusivement tatare et elle resta le centre culturel des Tatars de Crimée jusqu’à la déportation ordonnée par Staline le 18 mai 1944.

photo:Виза

C comme Café – Les Tatars adorent le café. Le vrai café tatar est une boisson très forte servie dans des toutes petites tasses avec du sucre à part.  Selon la tradition des Tatars de Crimée, la maîtresse de la maison se met à préparer un café dès qu’elle entend un hôte franchir le seuil. Un proverbe tatar le traduit: «Le café et le tabac, c’est tout ce qu’il faut pour être heureux ».

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D comme Déportation – La déportation des Tatars de Crimée. Les 18-20 mai 1944, les agents du NKGB, sur les ordres de Moscou, ont parqué presque toute la population des Tatars de Crimée dans des wagons et les ont envoyés en direction de l’Ouzbékistan dans 70 convois. Ce fut la plus fulgurante déportation de l’histoire de l’humanité. (Lire l’article en  français).

Photo: BBC.com

E comme Eupatoria –C’est une ville portuaire située  sur le littoral de la mer Noire. La première colonie, Kerkinitis, est construite par les colons grecs vers 500 av. J.-C. Comme le reste de la Crimée, Kerkinitis fait partie des possessions de Mithridate VI, le roi du Pont, dont le surnom, « Eupator », a donné le nom de la ville actuelle. Du VIIème au Xème siècle  de notre ère, Eupatoria est un établissement khazar, ensuite elle est soumise aux Coumans, aux Mongols puis au khanat de Crimée. Au cours de cette période, la localité est appelée Kezlev par les Tatars de Crimée et Gözleve par les Ottomans.  En 1783, Kezlev est annexée par l’Empire russe avec l’ensemble de la Crimée. Son nom devient officiellement Eupatoria en 1784. Pendant la guerre de Crimée, la ville est brièvement occupée (1854) par les Britanniques, les Français et les Turcs. Elle est le théâtre de la bataille d’Eupatoria, le 17 février 1855, qui ne permet pas à l’armée russe de reprendre la ville. Adam Mickiewicz visite la ville en 1825 et écrit un de ses Sonnets de Crimée, qui fut ensuite traduit en russe par Mikhaïl Lermontov.

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F comme Fête –  Parmi toutes les fêtes, 6 sont particulièrement célébrées par les Tatars de Crimée. Le Jour de l’An des Tatars de Crimée ou Iyl Gedjesi. Les musulmans de Crimée le fête le 22 décembre, jour du solstice d’hiver. Cette fête symbolise l’arrivée de l’hiver et se célèbre en famille. Navrez est la fête de tous les agriculteurs, célébrée le 20 ou le 21 mars, qui signifie l’arrivée du printemps et de la saison des travaux agricoles. Khydyrlez est une fête célébrée dans la première semaine du mois de mai lorsque la première feuille de semence apparaît dans les champs. Les musulmans font un grand ménage chez eux. Derviza est célébrée le jour du  solstice d’automne, le 22 septembre près d’un endroit sacré et une bête, généralement un mouton, est sacrifiée. Aïd el-Fitr est le jour suivant le dernier jour du mois sacré du ramadan et marque la rupture du jeûne. Elle est célébrée le premier jour du mois de chawwâl. Après une prière de célébration, les Tatars de Crimée distribuent l’aumône aux nécessiteux, aux pauvres, aux orphelins, aux sans-abri, aux vieillards isolés, en se demandent mutuellement pardon et faisant la paix avec tous, même ceux avec qui ils étaient fâchés. 4 jours avant la fête, ils commencent à remettre de l’ordre : les hommes nettoient les tombes de leurs proches, les femmes rangent la maison, commencent à préparer des plats festifs, achètent de nouvelles chaussures et des vêtements aux enfants ainsi que des friandises. À la veille de cette fête, chacun se lave et  met des vêtements neufs. Les voisins échangent des plats traditionnels et les font également déguster à leurs chiens. Aïd al-Adha est la fête la plus importante de l’islam. Elle dure 3 jours.

Photo: ru.epizod.ua

G comme  Giray – La  Dynastie Giray est la  dynastie qui a régné dans le Khanat de Crimée depuis sa formation en 1427 jusqu’à sa chute en 1783. Au début, les khans des Giray sont élus par d’autres Tatars de Crimée, appelés myrzas (mırzalar). Des siècles plus tard, le Sultan Ottoman obtient le droit d’installer et de déposer les khans selon sa volonté. Au XV ème et au début du XVI ème siècle, le Khan des Giray, a été la main droite de l’Empereur Ottoman, et le supérieur du Grand Vizir, dans la loi de l’empire Ottoman. Le Khanat de Crimée à également établi des alliances avec les polono-lituaniens et la Moldavie. L’aide du Khan Islâm III Giray au cours du Soulèvement de Khmelnytsky en 1648 a grandement contribué aux succès militaires des Cosaques. Après l’annexion par la Russie Impériale en 1783 du Khanat de Crimée, le dernier khan Shahin II Giray est resté formellement au pouvoir jusqu’en 1787, puis il s’est réfugié dans l’Empire Ottoman et a été exécuté à Rhodes.

Khan Islâm III Giray. Photo: Китаб Хона

H comme Hymne  –  L’hymne officiel des Tatars de Crimée est une chanson «Ant Etkenmen » (J’ai juré), écrite par Noman Tchelebidjikhan et approuvée comme hymne national par qurultay le 30 juin 1991. Cependant, une autre chanson est presque considérée comme hymne non-officiel. En 1960, quelques Tatars ont eu l’autorisation exceptionnelle de revenir en Crimée, parmi eux, deux personnes, Şükri Osmanov et Fatma Halilova. De retour en Crimée, elles  composent une chanson «Эй, гузель, Къырым» (Belle Crimée) , qui va rapidement se répandre dans la diaspora tatare de Crimée en Asie centrale et devenir une expression majeure du patriotisme des tous les Tatars de Crimée qui voulaient revenir dans leur Patrie.

« Le vent soufflant d’Alušta a frappé mon visage

Mes larmes ont coulé sur la maison de mon enfance

Je n’ai pas pu vivre sur cette terre, je n’ai pas pu y vivre ma jeunesse

Ma patrie me manque, eh, belle Crimée! (2x)

Les fruits des jardins sont du miel et du sorbet

Je n’ai pu me rassasier de leurs jus

Je n’ai pas pu vivre sur cette terre, je n’ai pas pu y vivre ma jeunesse

Ma patrie me manque, eh, belle Crimée! (2x)

Les jeunes pleurent en évoquant la Patrie

Les anciens prient en levant les mains

Je n’ai pas pu vivre sur cette terre, je n’ai pas pu y vivre ma jeunesse

Ma patrie me manque, eh, belle Crimée! (2x) »

I сomme Ismaïlov – Enver Ismaïlov est un guitariste de jazz de nationalité tatare et de citoyenneté ukrainienne. Sa manière de jouer de la guitare électrique utilise le tapping, qui consiste à frapper les cordes au niveau du manche, des deux mains, comme le fait aussi Stanley Jordan. La musique d’Ismaïlov s’inspire du jazz, du folklore méditerranéen, des Balkans, d’Inde, d’Asie centrale et de musique classique. Depuis 1995, Enver Ismaïlov est membre du Présidium de l’Association du jazz de l’Ukraine. En 2009, il a reçu le titre d’Artiste populaire de l’Ukraine.

Photo: WorldElectricGuitar.ru

J comme Jamala – Susana Jamaladinova, plus connue sous le nom de Jamala est une chanteuse ukrainienne, tatare de Crimée, de père tatare et de mère arménienne. Diplômée de piano de l’école de musique de Kyiv, elle  entre au conservatoire de Simféropol où elle se spécialise en chant lyrique. Le 14 mai 2016, elle remporte le Concours Eurovision de la chanson 2016 avec sa chanson « 1944 ».

Photo: Geometria.ru

K comme Khanat de Crimée – Le khanat de Crimée est un ancien État gouverné par les Tatars de Crimée de 1441 à 1783 qui s’appelait Qırım Yurtu.  Parmi les khanats turcs issus de l’éclatement de la Horde d’or, le khanat de Crimée est celui qui a duré le plus longtemps. Le khanat de Crimée fut fondé lorsque certains clans de la Horde d’or cessèrent leur vie nomade et décidèrent de faire de la Crimée leur pays. Le khanat s’étendait sur 150 000 km2 de terres, souvent inhabitées, principalement situées dans la péninsule de Crimée (excepté la côte sud-est et les ports contrôlés par les Grecs et les Génois) et la steppe de Coumanie, entre les embouchures du Dniestr et du Dniepr. Le khanat de Crimée était un des États les plus puissants d’Europe orientale jusqu’au XVIIIème siècle. Les Tatars de Crimée, musulmans,  jouèrent un rôle indiscutable dans l’extension des frontières de l’islam, mais le khanat de Crimée passa aussi des alliances avec l’Union polono-lituanienne, les Cosaques Zaporogues et la Moscovie. Le déclin du khanat de Crimée fut une conséquence du déclin de l’Empire ottoman. Le règne du dernier khan de Crimée, Şahin Giray, fut marqué par l’expansion de l’influence russe et la violence de l’administration du khan contre l’opposition interne. Le 8 avril 1783, Catherine II de Russie intervint dans la guerre civile, annexant de-facto l’ensemble de la péninsule au gouvernement de Tauride.

photo: Я-Корреспонденты

L comme Littérature – La littérature des Tatars de Crimée  commence à l’époque de la Horde d’Or, atteint son apogée au cours du Khanat de Crimée et renaît  à la fin du XIXème siècle. Une des premières œuvres littéraires des Tatars de Crimée est «Joseph et Zouleïkha » rédigé par Mahmud Keereemly au XIIIème siècle.  À l’époque de la Horde d’or (XIIIème–première moitié du XVème siècle), quand les Tatars de Crimée deviennent musulmans, c’est la «poésie du palais », connue aussi comme littérature mondaine qui fait son apparition. Les auteurs étaient  les khans et les aristocrates. Toutes les œuvres littéraires de cette époque sont rédigées en alphabet arabe. La littérature était surtout représentée par la poésie : les poètes connus étaient khan Mengli Ier Giray, khan Ghazi II Giray, Aşıq Ümer. Après que la Russie conquiert la Crimée, la vie littéraire s’est arrêtée, car les khans étaient les principaux mécénats de la poésie. Ismail Gasprinski, intellectuel, homme politique et éditeur tatar de Crimée, dans l’Empire russe, fut l’auteur le plus important de la littérature tatare à la fin du ХІХ ème– début du ХХème siècle. La littérature de l’époque soviétique d’après guerre était fortement influencée par la déportation des Tatars : la tradition littéraire a été rompue, l’existence même de la littérature des Tatars de Crimée a été dissimulée jusqu’à la fin des années 70.

«Joseph et Zouleïkha » rédigé par Mahmud Keereemly. Photo: Читомо

M comme Majlis.  L’Assemblée des Tatars de Crimée, officiellement Majlis, est l’assemblée des Tatars de Crimée située à l’origine, à Simferopol. Il s’agit d’une structure représentative des Tatars de Crimée. En 2016, toutes ses activités sont interdites par la procureure générale de Crimée, au nom de la lutte contre l’extrémisme.

Photo: 112 Украина

N comme Nattes. Les nattes sont une coiffure traditionnelle des femmes Tatares. La forme des nattes indique l’état matrimonial des femmes. Les filles célibataires portaient de nombreuses petites nattes. Les femmes mariées portaient souvent deux grandes nattes, parfois enroulées autour de la tête.  Une amulette contre le mauvais œil était très souvent attachée aux extrémités des nattes.  Elle était cousue dans un sac en tissu rectangulaire ou enfermée dans une gaine d’argent.

Photo: http://avdet.org

O comme Origines – Les Tatars de Crimée sont issus de différents peuples de la steppe, dont le plus important en nombre est celui des Coumans, descendus d’Asie centrale vers la Volga aux Xème et XIIème siècles. Ils progressèrent ensuite vers la mer d’Azov et la mer Noire. Installés dans les montagnes de l’actuelle Crimée pour fuir les incursions mongoles, ils embrassent l’islam sunnite au moment de la formation du khanat de Crimée à partir de 1441 qui survécut jusqu’en 1783. Les autres peuples installés en Crimée correspondent aux apports successifs de populations : il s’agit des descendants de peuples disparus en tant que communautés, tels que les Scythes, les Sarmates, les Grecs antiques, les Goths, les Grecs pontiques, les Alains ou les Khazars et les Slaves (principauté russe de Tmutarakan). Il y eut également des apports arméniens, latins et circassiens. Ces peuples se mélangèrent durant l’Empire romain et plus tard dans  l’Empire byzantin, ainsi qu’au moment de la domination génoise. En revanche, la communauté tatare dès lors qu’elle embrassa le sunnisme tout en bénéficiant d’apports turcs ottomans d’Asie Mineure, forma une nouvelle entité séparée des autres.

Photo: bike-crimea.com

P comme Pilaf – Le pilaf est le plat préféré des Tatars. C’est  un mode de cuisson du riz provenant du Moyen-Orient et d’Asie centrale au cours duquel  le riz est généralement revenu dans l’huile et des oignons ciselés, avant d’être cuit au four ou bien à la cocotte avec de la viande et des légumes. Une des plus anciennes références à ce plat se trouve dans les récits d’Alexandre le Grand, lorsqu’il décrit l’hospitalité de la Bactrie. On estime que la recette du riz pilaf a été notée par écrit au Xème siècle par Avicenne dans l’un de ses livres sur la médecine. Il consacre un chapitre entier à la préparation du pilaf et à ses variantes, avec leurs bienfaits et leurs inconvénients

comme Qurultay – Le qurultay est une assemblée politique et militaire de notables Mongols, Tatars  et Turcs. Les kurultays imposaient la présence des membres les plus âgés des tribus, ces aînés étant aussi des responsables militaires.  Elle pouvait ainsi choisir un nouveau Khan ou décider de lancer une guerre. Tous les grands Khans de l’empire Mongol comme Genghis Khan ou Ögödei Khan ont été élus par un kurultay. C’est le qurultay des Tatars de Crimée qui choisit le Madjlis.

Photo: Первый регион

R comme Religion – La plupart des Tatars de Crimée sont des musulmans sunnites de l’école du hanéfisme.  Le sunnisme est un courant religieux majoritaire de l’islam. Il est parfois apparenté à une vision orthodoxe de l’islam. L’école hanafite, fortement représentée chez les musulmans non arabophones, est la principale école de l’islam depuis l’époque de la dynastie des Omeyyades (661-750). Historiquement, l’islamisation des Tatars de Crimée a eu lieu en parallèle avec la formation du groupe ethnique et a été très longue. La première étape a été la capture de Sudak et l’invasion de la  région par les Seldjoukides au XIIIème siècle. La majorité de la population de Crimée a adopté l’Islam dans l’ère du Khanat de Crimée et la période précédente de la Horde d’Or.

Photo: Crimeantatars.club

S comme Soultan Amet-Khan – Soultan Amet-Khan est un aviateur soviétique,  pilote de chasse et as de la Seconde Guerre mondiale, il a obtenu à 2 reprises, le titre de Héros de l’Union soviétique pour avoir réalisé 603  sorties au combat, abattu personnellement 30 avions ennemis et 19 avions ennemis dans des combats de groupe. C’est le seul pilote soviétique qui a testé plus de 50 types d’avions. Les pilotes français du régiment Normandie-Niemen ont demandé de lui attribuer le titre de Pilote d’honneur de France. Le 14 mai 2015, le Parlement ukrainien a attribué le nom d’Amet-Khan Soultan à l’aéroport international de Simferopol.

Soultan Amet-Khan. Photo: Наша Ніва

T comme Tchebourek – Une tchebourek est une sorte de chausson en pâte non levée, frit, farci de viande hachée ou émincée et d’oignons, assaisonné de poivre, de persil, etc. Il est frit dans une grande quantité d’huile végétale, et servi chaud et consommé traditionnellement sans couverts. Pour manger un tchebourek, il faut le tenir verticalement et commencer par l’extrémité supérieure, parce que souvent il contient trop d’huile qui risque de tacher  les mains et les vêtements.  On le trouve parfois aussi farci de fromage.

Tchebourek. Photo:LifeIsTravel

U comme  Ümer  – Aşıq Ümer (1621 Eupatoria -1707 Eupatoria) est un poète achik Tatar de Crimée. Un achik est l’équivalent du barde ou du troubadour : à la fois poète populaire, chanteur, compositeur et joueur de saz, un luth à manche long. Chaque année, les lectures d’achik se déroulent à Eupatoria en mémoire du poète.

Aşıq Ümer. Photo: YouTube

V comme Vin –  «Un vin formidable nait sur toute la péninsule de Tauride », c’est ainsi que Marcin Broniowski, ambassadeur d’Étienne Báthory, roi de Pologne, a décrit le vin de Crimée dans sa lettre à Mehmed Ier Giray, khan de Crimée. Il est à noter que les vignes sont cultivées non seulement au sud, mais aussi dans les steppes du  Khanat de Crimée, où l’Islam était la religion d’État et la charia interdisait de boire toute boisson alcoolisée. Mais tout le monde savait que les khans de Crimée se faisaient livrer les meilleures bouteilles de vin de Crimée. L’historien dit: «Selon la charia, l’ébriété est poursuivie avec rigueur. Celui qui a commis ce crime publiquement ou pendant le Ramadan sera condamné à mort ou à 80 coups de fouet. Mais cela servait plutôt d’avertissement…. Car pour condamner une personne pour ébriété, il fallait qu’elle soit suffisamment ivre pour ne plus pouvoir distinguer un homme d’une femme ».

photo: Новости – bigmir)net

W comme Wagons – Définition du wagon : couvert ferroviaire constitué d’une caisse, généralement en bois, couverte d’un matériau étanche permettant de transporter des marchandises fragiles ou craignant l’eau. Dans certaines circonstances, ces wagons furent amenés à transporter des populations. C’est ainsi que, lors de la déportation de 1944, les Tatars de Crimée ont été enfermés dans ces wagons pour être transportés en Ouzbékistan, en République des Maris et au Kazakhstan.  Les survivants témoignent : «Le matin, à la place d’un bonjour, nous entendions des gros mots et une question : y a-t-il des cadavres? Les gens s’accrochaient aux défunts proches, pleuraient, ne les laissaient pas prendre. Les soldats jetaient les cadavres des adultes par les portes, les cadavres des enfants par les fenêtres ».

photo: 2000

X comme Xénophobie – En dépit du fait que les Tatars ont vécu toute leur histoire en Crimée et sont un peuple autochtone, ils furent bien souvent victimes de harcèlements de la part d’étrangers, pour la plupart des Russes. C’est ainsi, en 1792, l’Empire ottoman perdit une guerre contre l’Empire russe et lui céda la Crimée : les Tatars de Crimée se trouvèrent soumis aux Russes. Un grand nombre de Tatars s’enfuirent dans l’Empire ottoman, notamment en Dobrogée, en Bulgarie, en Anatolie et dans le Caucase. Au cours des décennies suivantes, ils devinrent minoritaires en Crimée, car l’Empire russe y installa un grand nombre d’agriculteurs russes, ukrainiens, allemands et moldaves. La Guerre de Crimée de 1853 et les lois de 1860-1863 et 1874 provoquèrent un nouvel exode des Tatars de Crimée vers les territoires ottomans — aujourd’hui la Bulgarie, la Roumanie et la Turquie. Le régime soviétique s’est traduit, pour les Tatars de Crimée, par une nouvelle saignée démographique. Ils furent nombreux à être persécutés durant la collectivisation et les Grandes Purges des années 1930, disparurent sous de fausses accusations. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands tentèrent d’embrigader les Tatars, mais bien que seule une minorité eût accepté la collaboration active, toute la population tatare de Crimée fut victime de la répression stalinienne. Ils ont été accusés de collaborateurs du Troisième Reich et déportés en masse en Asie centrale (Ouzbekhistan) et dans les régions lointaines de l’Union soviétique (Sibérie), le 18 mai 1944. En deux jours, du 18 au 20 mai 1944, environ 180 000 Tatars ont été déportés

Photo: fakty.ua

Y  comme Yalta – Yalta est une ville de Crimée devenue célèbre pour avoir accueilli la Conférence de Yalta du 4 au 11 février 1945. Yalta est une station balnéaire populaire. Son nom serait d’origine tatare, à l’instar du mont éponyme Yaltai Dagh qui la domine et signifierait « alpage ». Elle jouit d’un climat méditerranéen chaud, entourée d’un grand nombre de vignobles et de vergers.

Z comme Zmorka  – Marlen Zmorka, est un coureur cycliste ukrainien, membre de l’équipe Skydive Dubai-Al Ahli Club. Marlen Zmorka termine troisième du championnat d’Europe du contre-la-montre juniors en 2010. En 2012, il confirme sa prédisposition au contre-la-montre en terminant cinquième du championnat d’Europe du contre-la-montre espoir et sixième du championnat du monde du contre-la-montre espoir. En 2013, il termine quatrième du championnat d’Europe du contre-la-montre espoir.