En Ukraine, la réforme médicale tant attendue a été reportée à l’automne. Cette réforme comportait des changements fondamentaux de la médecine post-soviétique gratuite en théorie, mais, dans la réalité le patient devait payer de sa poche. Selon les auteurs de la réforme, elle prévoyait le principe «l’argent suit le patient», l’autonomie des hôpitaux, l’utilisation des protocoles internationaux de soins médicaux, la mise en place de l’institution du médecin de famille et l’assurance médicale.
L’État devait assurer un paquet gratuit de soins à tous les citoyens: les soins primaires, les soins d’urgence, l’oncologie, l’accouchement ; les autres soins seraient basés sur le principe du cofinancement.
Jamais auparavant aucune proposition de réforme n’a été confrontée à une telle résistance des députés et n’a eu autant de soutien dans la société civile.
«Parfois, il faut livrer plusieurs batailles pour gagner la guerre». C’est en citant Margaret Thatcher qu’Oulyana Souproune, ministre de la Santé de l’Ukraine par intérim, a réagi à l’échec du vote pour la réforme médicale. La dernière étape de cet échec a été le fait qu’Olga Bogomolets, chef du Comité auprès du Parlement, n’a pas pu signer la décision du Comité, car elle s’est sentie mal et a dû partir à l’hôpital. Les syndicats sont aussi venus devant le Parlement pour manifester contre la réforme. Les députés n’ont rien voté: ils sont partis en vacances.